ECM en France : les entreprises accrochées à des outils obsolètes ?

Selon un état des lieux de l’Enterprise Content Management en France, les entreprises seraient largement équipées d’outils de gestion documentaires, mais avec des solutions vieillissantes. Leur modernisation serait entravée par des contraintes budgétaires. Quant à l’IA, elle est regardée avec prudence.

Près de la moitié des entreprises françaises géreraient un patrimoine documentaire de plus d’un million de fichiers. Ce chiffre est issu d’une étude menée par Hyland auprès de 132 DSI et responsables ECM en France.

Les outils de gestion documentaire au sens large équiperaient désormais toutes les organisations, mais leur maturité resterait limitée. Les DSI évaluent leur propre niveau d’équipement et d’usage des solutions ECM à 12/20 en moyenne.

Les systèmes en place reposeraient encore largement sur des serveurs partagés (73 %), des outils de collaboration en ligne (63 %)… et même sur les pièces jointes dans les mails (58 %) !

Les véritables solutions ECM (qui vont au-delà de la GED) resteraient très minoritaires et régulièrement développées sur mesure.

IA ou pas IA dans l’ECM ?

Dans ce domaine de la gestion documentaire, l’intelligence artificielle – notamment l’IA générative – susciterait un intérêt, mais un intérêt prudent. Dans les faits, les entreprises en seraient plus à une phase exploratoire des cas d’usage et des ROI potentiels qu’à une mise en production.

Quasiment 60 % des DSI français déclarent par exemple avoir un projet d’IA en cours ou à l’étude, mais seulement un sur quatre considère cette technologie comme un facteur clé d’innovation dans la gestion des contenus.

L’IA pourrait néanmoins jouer un rôle clé dans trois domaines identifiés par les répondants : l’amélioration des recherches et des requêtes documentaires (70 %), l’automatisation de la classification des contenus (64 %) et l’optimisation des workflows (59 %).

Des obstacles budgétaires et organisationnels

La modernisation des systèmes ECM se heurterait par ailleurs à trois freins principaux.

Les DSI citent majoritairement les contraintes budgétaires (52 %) – et la charge de travail liée au développement et à l’intégration de ces solutions (51 %).

À cela s’ajoute la traditionnelle résistance au changement (42 %), qui freine l’adoption de nouveaux outils. 

Des ECM plus intégrés

Les DSI cherchent par ailleurs à mieux intégrer – et davantage – leurs ECM avec d’autres outils métiers (via des API ou des connecteurs).

Près de 40 % des décideurs IT considèrent cette interopérabilité comme un élément stratégique pour améliorer l’efficacité des processus documentaires.

Alors que les entreprises doivent gérer des volumes croissants de données et répondre à des exigences de plus en plus strictes en matière de sécurité et de réglementation, la modernisation des systèmes ECM semble appelée à s’accélérer dans les années à venir. C’est en tout cas ce qu’espère Hyland – qui propose Alfresco (racheté en 2020) et Nuxeo (racheté en 2021). Reste à voir si les DSI disposeront des ressources nécessaires.

Pour approfondir sur GED, signature électronique et partage de fichiers