Watson : des cas d’usages émergent, mais lentement

Lors de Business Connect, IBM a souhaité mettre l’accent sur Watson et de placer l’IT cognitive au cœur de la transformation numérique des entreprises. Les cas d’usages en France de Watson devraient davantage émerger en 2016 avec une adaptation française du moteur cognitif.

Lorsqu’on évoque les cas d’usages de Watson, la technologie d’informatique cognitive d’IBM, il s’agit encore d’apprendre en avançant.  C’est l’un des constats que nous aurions pu réaliser lors de  l’événement IBM Business Connect qui s’est tenu mardi 22 septembre à Paris. Un événement centré, du moins dans le discours de Nicolas Sekkaki, le nouveau patron d’IBM en France, sur cette technologie  100% Big Blue, connue à l’origine pour avoir gagné un jeu télévisé aux Etats-Unis, mais qui depuis s’est retrouvé au sein d’une entité commerciale dédiée chez IBM.

Si le secteur de la santé et de la recherche ont logiquement été les premiers à s’approprier ces puissants algorithmes cognitifs – les démonstrations données lors de Business Connect ont permis de s’en rendre compte – il convient aujourd’hui de porter la puissance de Watson dans les entreprises et de l’inscrire, selon les propres mots de Nicolas Sekkaki, dans le processus de transformation numérique des entreprises, aux côtés du Cloud par exemple.

« Rendre accessible Watson au plus grand nombre en France »

Pourquoi ? Parce que Watson permet « de valoriser la donnée er les processus des entreprises », raconte le Pdg français, affirmant qu’il souhaite « rendre accessible Watson au plus grand nombre en France ». « On est passé de la recherche fondamentale à de la recherche appliquée », poursuit-il. Comme pour convaincre que les cas d’usage sont bien réels.

Business Connect a ainsi permis de voir éclore des cas d’usages dans la santé, avec la présence de Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris – même si au final on  ne sait dans quelle mesure Watson est utilisé -, de Marie Cheval, Pdg de la banque en ligne Boursorama.  Autre cas décelé pour Watson, dans la détection de fraud et  l’analyse du client pour faciliter le très tendance engagement client. Nicolas Sekkaki cite par l’exemple d’une banque au sein de laquelle Watson identifie automatiquement les bons clients, émet des hypothèses et détermin la meilleure offre personnalisée, celui d’un call-center où Watson peut jouer le rôle d’un facilitateur d’interactions en automatisant certains processus, conte le Pdg pour la France.

Les cas d’usages sont certes multiples, mais il faut désormais passer de l’effet « ça fait rêver », à comment cela peut se traduire dans le réel, lance Marie Cheval (Boursorama) lors de l’événement.  Le marché doit encore murir en somme.

Un Watson français courant 2016

Alors pour enclencher la mécanique, IBM France met en place un dispositif qui passe par la co-innovation avec les entreprises hexagonales. Pour identifier les usages et faire avancer la technologie vers les métiers et les DSI. L’un des points d’orgue de cette approche sera à coup sûr la disponibilité du moteur cognitif de Watson en Français – prévu courant 2016.  Plus qu’une traduction, précise Nicolas Sekkaki, il s’agit davantage de refondre le modèle cognitif pour l’adapter à la langue de Molière et à sa façon de construire un raisonnement par exemple. Cette évolution, de plusieurs millions d’euros,  a ainsi été financée par une grand banque, dont le nom a été tu.

Les contrats  Watson déjà signés en France, dans la banque et dans la distribution notamment, feront avancer les cas d’usages. Selon Nicolas Sekkaki,  ces contrats porteraient sur plusieurs dizaines millions d’euros. Mais « on ne commercialise pas Watson comme un simple logiciel », poursuit le Pdg, il s’agit d’abord d’exprimer les besoins des clients et de savoir si Watson peut y répondre. Une approche qui coûterait 100 000 euros, explique-t-il. Pour cela, la petite équipe en place en France d’une dizaine de personnes dédiées à Watson doit s’étoffer de  consultants, pour proposer une offre de services complète.

Mais ce n’est pas tout. Car pour former un écosystème Watson en France, IBM affirme collaborer également avec les universités, les grandes écoles et avec des viviers de start-ups. Ceux-ci pourront alors manipuler les 20 services Watson disponibles dans Bluemix, le Paas d’IBM dont l’accès a été facilité aux universitaires.

 Lors de Business Connect, une étudiante d’HEC est venue montrer une application (« Blue ») qui explore les cas de dépression, par exemple. L’’application, bâtie donc sur Watson, met en relation le patient et le médecin 24/7 et suit le comportement du patient. « Watson apprend à reconnaître les modifications de comportements du patient, comme le changement de fréquences de ses appels téléphoniques, ou les modifications dans la rédaction des emails, …). La solution d’IBM permet également d’identifier tous les articles et les nouveaux traitements pour lutter contre la dépression, ajoute-t-elle. « Le cognitif, ce n’est pas le futur, mais le présent », ponctue Nicolas Sekkaki.

 

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