L’Inde reste la principale destination pour l’externalisation IT

Les avancées technologiques et les évolutions des modèles d’externalisation offshore pourraient toutefois menacer les positions indiennes.

L’Inde reste le meilleur endroit à partir duquel fournir des services en offshore. Mais la maturité croissante des technologies d’automatisation pourrait menacer le pays.

Le nombre d’endroits offrant leurs propres avantages spécifiques ainsi que la maturité croissante des technologies rendent le choix d’un pays où pratiquer l’offshore de plus en plus difficile pour les décideurs.

Le tout dernier Global Service Location Index du cabinet de conseil AT Kearney place l’Inde sur la première marche du podium, avec un bon équilibre entre coûts, compétences et conditions d’activité.

Mais ce qui est susceptible de menacer l’Inde est moins un autre pays ou une région du monde qu’une technologie. Selon AT Kearney, les nouveaux modèles économiques associés à l’automatisation menacent ainsi l’externalisation offshore.

Les robots logiciels sont programmés pour exécuter des processus métiers et l’intelligence artificielle offre déjà des plateformes métiers cognitives capables de réaliser des tâches et même d’apprendre au fil de l’eau. Cette technologie n’est pas nouvelle, mais son adoption progresse.

Par exemple, la plateforme Amelia d’IPsoft en est aujourd’hui à sa seconde itération. Amelia peut comprendre la sémantique du langage et apprendre pour résoudre des requêtes au sein de processus métiers de manière comparable à un humain.

AT Kearney estime que les nouvelles solutions numériques réduisent le besoin en ressources humaines à bas coût pour assurer des services de back-office. « De nombreux pays qui ont compté sur l’industrie de l’externalisation des processus métiers (BPO) pour assurer leur développement économique entrevoit désormais la fin de l’ère du travail facile ».

Et là, l’Inde pourrait bien constituer un exemple criant. Le modèle des prestataires de services indiens basé sur une alternative à bas coût ne peut pas fonctionner éternellement : l’automatisation offre une option encore moins onéreuse pour de nombreuses tâches IT et métiers.

Mais ce n’est pas tout. La Chine talonne l’Inde à la seconde place de l’index d’AT Kearney, suivie de la Malaisie. D’autres pays asiatiques figurent également dans le top 10 du classement, avec notamment l’Indonésie, la Thaïlande et les Philippines, respectivement aux cinquième, sixième et septième positions.

Le Brésil parvient toutefois à s’immiscer entre ces quatre nations du sud-est asiatique, à la quatrième position du classement. Le Mexique arrive en huitième position, devant le Chili. La Pologne se classe pour sa part en dixième position.

Trouver le meilleur endroit, ou le meilleur mix de régions, pour des services IT est devenu de plus en plus compliqué au cours des dernières années, du fait de la multiplication des options offertes aux DSI. Les fournisseurs du monde entier proposent des services IT et de BPO, chacun avec leurs propres avantages.

Par le passé, les DSI ont pu être amenés à choisir entre sous-traitance locale et offshore en Inde. Mais aujourd’hui, la tendance est au multi-shoring : une même entreprise peut ainsi sous-traiter des services de centre d’appel dans une région d’Europe à bas coût, tout en s’appuyant sur des unités de développement logiciel en Ukraine et d’autres de maintenance applicative en Inde.

Qui plus est, une multinationale peut opter pour des mix géographiques différents pour chacune de ses implantations géographiques : une filiale en région Asie-Pasifique pourrait ainsi recourir à des services répartis entre l’Inde, les Philippines et la Chine, tandis qu’une autre, en Amérique du Nord, pourrait choisir ses prestataires entre le Brésil, le Costa Rica et le Mexique.

Adapté de l’anglais.

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