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Inria inaugure son centre de recherche à Paris

Les chercheurs du centre Inria de Rocquencourt sont désormais installés dans la capitale. Plus proche de ses partenaires académiques et industriels, celui qui s'appelle maintenant le « centre de recherche Inria de Paris » a été inauguré le 10 mars. Occasion pour quelques chercheurs de présenter leurs travaux.

Il n'y a pas d'inauguration sans ruban. Celui qu'a coupé Thierry Mandon, Secrétaire d'Etat chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, pour inaugurer le nouveau centre de recherche Inria de Paris était porté par… des drones ! Les chercheurs du centre ont ainsi donné une dimension innovante à cette inauguration.

Le centre Inria de Paris n'est pas une création à proprement parler ; il accueille les 35 équipes projet qui travaillaient sur le site de Rocquencourt, dans les Yvelines. Cette localisation excentrée éloignait les chercheurs de leurs nombreux partenaires industriels et académiques ainsi que de la French Tech, plutôt localisés dans Paris. De plus, les baraquements qu'ils occupaient, hérités du commandement des Forces Alliées en 1967, devenaient difficiles et coûteux à entretenir. Les 600 scientifiques, ingénieurs et administratifs du centre de Rocquencourt sont désormais installés dans un bâtiment flambant neuf du 12ème arrondissement de la capitale.

Le siège d'Inria et son effectif de 200 personnes restent sur le site des Yvelines où ils occupent un bâtiment récent. « Mais à terme, le siège sera lui aussi déménagé, probablement vers Saclay », a précisé Antoine Petit, président-directeur général d'Inria.

Recherche avancée dans le numérique

Les projets menés par les chercheurs de Paris s'organisent en quatre grandes familles : réseaux et systèmes de communication, logiciels fiables et sécurité, modélisation du vivant et de l'environnement, simulation et apprentissage. Vingt trois des 35 équipes sont communes à plusieurs établissements parmi lesquels les universités Paris Dauphine, Pierre et Marie Curie ou Paris Diderot, l'Ecole Normale Supérieure, le CNRS ou l'Inserm, entre autres.

Pour illustrer l'excellence des travaux menés, Isabelle Ryl, directrice du centre de Paris, a souligné que 20 chercheurs du centre étaient lauréats d'une bourse ERC (European Research Council), bourse qui finance les travaux des chercheurs les plus brillants pendant 5 ans.

L'inauguration des nouveaux locaux parisiens a donné l'occasion aux équipes de recherche de présenter quelques projets. Jean Ponce et l'équipe Willow ont montré comment leurs modèles de reconnaissance visuelle d'objets et de scènes associés à l'archéologie redonnaient vie au site de Pompéi reconstruit virtuellement. Anne Canteaut a exposé les différents projets menés par les équipes Secret, Cascade et Prosecco en matière d'algorithmes cryptographiques. Irène Vignon-Clémentel a présenté les travaux qu'elle et l'équipe Reo mènent avec le monde médical sur la modélisation de la circulation de l'air et du sang dans les bronches et les vaisseaux.

Importance du transfert de technologie

Autant de sujets que Thierry Mandon a appréciés. « Ces travaux montrent que la valorisation de la recherche fonctionne bien quand les chercheurs rencontrent les industriels. » Dans ce domaine, Isabelle Ryl a précisé : « nous avons signé pour 8 millions d'euros de contrats et nous créons une ou 2 nouvelles start-ups par an », a-t-elle précisé.

Le secrétaire d'Etat a également insisté sur l'importance de l'interdisciplinarité et sur le rôle du numérique en tant que moyen de simplification des processus. « Pour cela, il faudrait créer quelque chose qui manque en France, des moyens de médiation de la transformation des organisations par le numérique. Car numériser un processus compliqué ne suffit pas à le simplifier ».

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