Comment l'OTAN s'appuie sur la visio-conference pour réduire ses coûts

L'organisation du traité de l'Atlantique Nord s'appuie sur les solutions de Polycom pour délivrer des services de visioconference aux membres des 28 pays de l'Alliance et réduire ses coûts de déplacement.

L’organisation du traité de l’Atlantique Nord, plus communément connue pour son acronyme OTAN (NATO ou North Atlantic Treaty Organization, en anglais) a pour mission d’assurer la défense de ses 28 pays membres en Europe et aux États-Unis par des moyens politiques et militaires. De plus en plus l’organisation fait appel à la visioconférence pour maintenir une étroite collaboration entre ses membres.

Notre consoeur de SearchNetworking.com, Jessica Scarpati, s'est entretenue avec Gus Mommers, en charge des services de conférence  au sein de l’agence des communications et de l’information de l’OTAN (NCI, Nato Communications and Information Agency) à Mons, en Belgique. Mommers gère les déploiements des services de visioconférence sur le réseau déclassifié OTAN utilisé par les personnels militaires et civils des différents pays membres de l’alliance. 

Jessica Scarpati : Comment l’OTAN utilise-t-il la visioconférence ?

Gus Mommers : Au sein de l’OTAN, nous opérons un certain nombre de réseaux fermés. Le réseau restreint de l’OTAN (NATO restricted network) est utilisé pour les communications non classifiées tandis que le réseau secret (NATO secret Network) est utilisé pour les communications classifiées. Sur ces deux réseaux, nous opérons des services de visioconférence. Je suis en charge du réseau interne, qui est le réseau restreint, et nous fournissons des services de visioconférence pour les équipes de l’agence réparties entre nos trois principaux sites de la Hague, de Bruxelles et de Mons, en Belgique. Nous avons aussi 32 sites satellites dans le monde, dont ceux de Norfolk en Virginie et du Pentagone à Washington.

Pour nos services de visioconférence, nous nous appuyons sur 90% de la gamme de Polycom [récemment racheté par Mitel]. Nous utilisons tout depuis les logiciels clients pour PC portables ou terminaux iOS [les iPhone 6s et iPad sont pour des raisons de sécurité les terminaux de choix de l’OTAN], les systèmes de conférence de bureau comme les séries 310 et 500 (pour une ou deux personnes) et les systèmes de groupes, comme Séries 500 et 700, qui permettent à une équipe de collaborer en face de deux ou trois écrans. Nous utilisons aussi des salles de téléprésence à trois écrans, ainsi que la dernière génération de systèmes RealPresence Centro de Polycom.

Pour cette agence, le déploiementde la solution Centro de Polycom se traduit par des grains de temps et de ressources. Cela permet de travailler de façon sécurisée depuis presque n'importe où avec une expérience utilisateur exceptionnelle. Polycom a créé un environnement unique qui porte la collaboration à un nouveau niveau.”
Catherine Galoppin, directrice des services de conférence, OTAN NCI

J. Scarpati : Pourquoi la visioconférence est-elle une telle priorité pour l’OTAN ?

G.Mommers : La recherche d’économies est pour nous la priorité, notamment en Europe. La contrainte principale imposée par notre comité directeur est la recherche d’économies. Et cela passe par la réduction des déplacements de nos membres pour participer à des réunions.

Bien sûr les gens apprécient de se déplacer et de participer aux réunions en personne. Mais de plus en plus de réunions s’appuient sur la visioconférence. Avec la technologie que nous délivrons, ils peuvent rester dans leur bureau et réaliser leur réunion en ligne sans perdre de temps en transport.

J. Scarpati : Quelles sont les contraintes qu’un tel déploiement impose sur votre réseau ?

G.Mommers :Nous devons nous assurer que notre bande passante est suffisante pour ne pas affecter nos opérations et que la qualité de service est garantie sur nos session border controllers. La bonne nouvelle est que les dernières technologies [de visioconférence] consomment de moins en moins de bande passante..

Il y a pas mal de chose que nous devons faire en matière de supervision. Il nous faut en permanence assurer le monitoring de l’infrastructure et apporter les améliorations requises.

J. Scarpati : Quelles sont les contraintes de sécurité qu’impose l’OTAN en matière d’adoption de nouvelles technologies ?

G.Mommers :Il y a deux accréditations que les fournisseurs doivent passer s’ils veulent vendre leurs produits à l’OTAN. Si les équipements doivent fonctionner sur le réseau restreint, le vendeur doit obtenir une certification de la part de l’agence de sécurité d’un des 28 pays membres de l’alliance. Aux États-Unis, cela veut dire obtenir une accréditation de la NSA. Ils doivent pour cela faire tester leurs équipements dans un laboratoire spécial aux États-Unis [En France cela veut dire obtenir une certification aux critères communs via l’ANSSI et l’un de ces CESTI].

Gus Mommers, en charge des services de conférence
au sein de l’agence des communications et de
l’information de l’OTAN. Mons, Belgique

Si le produit doit opérer sur le réseau secret de l’OTAN, il y a un niveau additionnel d’accréditation. Le fournisseur doit toujours passer par son agence nationale de sécurité. Cela peut-être n’importe laquelle des agences des 28 pays membres de l’OTAN et pas nécessairement celle ou il réside..

Aux États-Unis, cela veut dire que la NSA doit demander un agrément secret auprès de l’agence de sécurité et d’évaluation des systèmes de communication et d’information de l’OTAN—la SECAN ou Systems Security and Evaluation Agency— basée à Fort Meade, à Washington. Il s’agit d’une entité OTAN, dont les effectifs sont américains. Cette entité est chargée d’évaluer et d’accréditer ou non les produits pour un usage sur le réseau secret de l’OTAN [En Europe une procédure équivalence existe via EUSEC, l’équivalent européen de SECAN à Londres, NDLA].

J. Scarpati : Quel est votre principal défi ?

G.Mommers :En ce moment la principale difficulté est d’obtenir les fonds nécessaires pour innover chaque année. Le défi est de convaincre mon management qu’il faut continuer à investir car à terme cela génère des économies. Parfois, il faut investir avant d’en retirer des bénéfices.

J. Scarpati : Pouvez-vous nous en dire plus sur votre carrière et sur la façon dont vous avez obtenu ce poste ?

G.Mommers :Je suis dans ce poste  depuis 2012. Avant cela et au cours des 25 dernières années j’ai été un ingénieur en cybersécurité. Avant cela j’étais dans l’armée et j’ai aussi travaillé quelques années pour un opérateur mobile, Vodafone, sur les technologies 3G et 4G. Je n’avais toutefois pas prévu à l’origine de travailler dans les technologies. J’ai étudié l’histoire et après cela la gestion des processus…

 

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