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Symantec s’offre Blue Coat pour près de 4,7 Md$

Greg Clark, patron du second, prendra les rênes de la nouvelle entité. Doté d’une offre plus complète et modernisée, le nouveau Symantec pourrait bien toutefois prévoir d’autres acquisitions.

Symantec et Blue Coat viennent d’annoncer la signature d’un accord suivant les termes duquel le premier va racheter le second pour environ 4,65 Md$ en numéraire. Dans un communiqué de presse, Symantec explique vouloir ainsi « renforcer sa position de leader pour définir le futur de la cybersécurité et fixer le rythme de l’innovation l’échelle de l’industrie ».

Dan Schulman, président de son conseil d’administration, estime pour sa part que cette opération doit doter l’éditeur de « l’échelle, de l’offre et des ressources nécessaires pour ouvrir une nouvelle ère d’innovation conçue pour aider à protéger les grands comptes et les consommateurs contre les menaces internes et les cybercriminels sophistiqués ».

Dans la pratique, Symantec semble plutôt parti pour profiter des efforts fournis ces derniers mois par Blue Coat pour étendre et moderniser son offre, afin de compléter la sienne.

Reconnu par Gartner parmi les leaders de la prévention des fuites de données (DLP) et pour la protection des points de terminaison – serveurs et postes de travail – Symantec va gagner, avec Blue Coat des solutions de sécurité basées sur le réseau, mais aussi et surtout le Clud, avec une couche d’analyse comportementale.

Avec Websense et Zscaler, Blue Coat compte parmi les leaders des passerelles Web sécurisées (SWG). En rachetant Perspecsys en juillet 2015, l’équipementier s’est ouvert à un autre domaine très prometteur, les passerelles d’accès Cloud sécurisées (CASB). Une opération largement saluée, notamment du fait de la complémentarité des offres, Blue Coat offrant déjà à l’époque des capacités de détection d’applications Cloud et des bases de données de posture de sécurité de services SaaS. Ce que n’offrait pas Perspecsys.

Mais Blue Coat ne s’est pas arrêté en si bon chemin et a racheté, à l’automne dernier, Elastica pour 280 M$. Avec cette opération, l’équipementier a doté son offre de CASB/SWG une couche d’analyse comportementale pour surveiller les transactions réalisées par les utilisateurs avec des services et des applications Cloud.

Pour beaucoup d’observateurs, les offres de CASB et d’IDaaS (ou IAM en mode service) sont appelées à converger – y compris avec des briques de gestion de la mobilité d’entreprise (EMM). Le rapprochement avec Blue Coat doit aider Symantec à aborder ce virage pour compléter son offre.  Mais ce pourrait n’être qu’un début, avant d’autres opérations suivant la même orientation. Symantec compte parmi les leaders de la gestion des identités et des accès (IAM), aux côtés de CA Technologies, IBM ou encore Oracle. Mais il est absent du domaine de l’IDaaS aujourd’hui dominé par Okta, Centrify et Microsoft.

Grâce à Blue Coat, Symantec pourrait en outre profiter de sources de renseignements sur les menaces étendues. L’éditeur avait rejoint McAfee, Fortinet et Palo Alto Networks au sein de la Cyber Threat Alliance. Blue Coat avait de son côté créé son propre écosystème en juillet 2015, entouré de Bit9, CounterTack, Digital Guardian, Guidance Software, Promisec et Tripwire.

Suite à ce rachat de Blue Coat, Symantec pourrait suivre une stratégie agressive. L’éditeur va être dirigé par Greg Clark, actuel Pdg de Blue Coat. Et les investisseurs semblent d’ailleurs miser là-dessus. Silver Lake a accepté de reverser 500 M$ au pot sous la forme de l’acquisition de titres convertibles. Même méthode pour Bain Capital – principal actionnaire de Blue Coat – pour un montant de 750 M$. 

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