Mobilité : le défi des applications patrimoniales

Dans une récente étude, Gartner se penche sur les méthodes permettant d’adapter les applications patrimoniales à des utilisateurs de plus en plus mobiles.

Penser mobilité, y compris pour ses applications patrimoniales, n’apparaît plus comme une option, mais comme un impératif. Pour Gartner, plus de 60 % des entreprises devront ainsi prendre en charge l’accès à des applications historiquement développées pour Windows sur de multiples types d’appareils, et ce d’ici à 2017.

En particulier, relève le cabinet, « les entreprises ont encore de nombreux systèmes et applications hérités qui sont liés à l’ordinateur de bureau, qu’il s’agisse d’applications mainframe, d’applications Microsoft Win32 ou d’applications Web qui doivent s’exécuter sur d’anciens navigateurs ».

Certes, la virtualisation du poste de travail peut apparaître là comme une solution, « car elle n’implique guère voire pas du tout d’intégration ou de développement d’API dorsales ». En outre, elle permet de contourner les éventuelles questions de conformité réglementaire.

Mais pour Gartner, il ne faut pas se faire d’illusion : « il existe des limitations fonctionnelles qui peuvent rendre la virtualisation incompatible avec certains d’utilisation des applications mobiles ».

On pense naturellement à l’ergonomie de l’interface utilisateur de ces applications patrimoniales, inadaptée à des terminaux mobiles, tablettes y compris. Mais le cabinet souligne le problème des accès hors ligne, qu’il est possible de prendre en charge avec des applications mobiles natives, mais pas, « généralement » avec la virtualisation.

Gartner évoque aussi la question des performances, fortement dépendantes de celles des réseaux mobiles, ou encore l’incapacité, par la virtualisation, à profiter des fonctionnalités liées aux appareils mobiles, comme la géolocalisation, la photographie, ou encore l’entrée vocale.

Bref, pour le cabinet, il convient d’examiner de prêt les cas d’usages et sélectionner au cas à par cas l’approche voulue.

La virtualisation du poste client conventionnelle lui apparaît appropriée « comme solution de dépannage pour l’affichage basique d’informations ne nécessitant pas ou peu de saisie de données via l’interface utilisateur ».

La virtualisation intégrant des capacités d’amélioration automatique de l’expérience utilisateur, comme VMware Unity Touch et Citrix HDX Mobile, apparaît quant à elle appropriée à des « apps mobiles simples qui ne nécessitent qu’une navigation tactile de base », avec un peu de saisie de données, mais « l’expérience utilisateur mobile n’est toujours pas idéale ».

C’est alors qu’entre en jeu la virtualisation optimisée via kit de développement dédié : il s’agit là de « donner à l’utilisateur un aspect natif de l’app » patrimoniale virtualisée en intégrant le support des capacités matérielles des terminaux mobiles. C’est mieux, mais Gartner recommande de « limiter la portée des fonctionnalités afin de minimiser les efforts de développement ».

Le cabinet recommande en effet, pour aller plus loin, une autre approche, celle de reconstruction de l’interface utilisateur. Et d’évoquer des éditeurs tels que Capriza, PowWow, StarMobile et Reddo, spécialistes du domaine : ils « déconstruisent les écrans et la logique des applications héritées et les réassemblent dans des interfaces utilisateur mobiles interplateformes en utilisant des API et des protocoles de transformation propriétaires.

Pour Gartner, cette approche s’applique en effet bien à « une gamme d’apps mobiles variant d’apps simples pilotées par des données, jusqu’à de riches apps pilotées par les workflows ».

La bonne nouvelle ? Les outils facilitant la prise en charge des applications patrimoniales pour la mobilité sont là ou, à tout le moins, commencent à arriver : selon Gartner, d’ici 2018, plus de la moitié des applications mobiles métiers auront été crées par les analystes, sans le moindre codage.

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