Services et infrastructures : deux faces pour un nuage de confusion

Les annonces se succèdent et le concept s’en trouve brouillé. Du coup Gartner s’est penché sur la définition du cloud computing… avant d’en trouver deux ! Complémentaires elles n’en reflètent pas moins deux visions différentes de l’informatique en nuage. Et permettent de décrypter la part que chaque acteur du secteur – en fonction de son historique - peut espérer de cette nouvelle manière de concevoir le système d’information.

La multiplication des annonces autour du cloud computing est pour le moment surtout porteuse… de confusion. A tel point que le cabinet d'analystes Gartner n’est pas loin de considérer qu’il faut diviser le concept en deux définitions distinctes. Et c’est même un minimum si l’on en croit Janice Singh, directrice technique chez #10 et abonnée aux développements web depuis de nombreuses années. Dans un billet publié sur webgrrls.com – site exclusivement féminin consacré aux technologies de l’information – elle raconte comment, en ouverture du récent Cloud Summit Executive, à Mountain View dans la Silicon Valley, le patron de la conférence racontait avoir interrogé 20 personnes sur la signification du cloud computing… et obtenu 22 réponses.
Gartner donc en retient deux (22-20=2 ?), interdépendantes mais distinctes. Les deux acceptions méritent d’ailleurs une attention égale de la part des utilisateurs potentiels mais ces derniers doivent bien sérier les problématiques.
Le cabinet d’étude estime qu’il est grand temps de distinguer le cloud computing dans sa dimension infrastructure technologique des services de cloud computing.

La notion de nuage est une dérivée de la vision du logiciel mis en ligne sous forme d’un service (le Saas). L’attention est là portée plus sur l’aspect cloud que computing, avec comme point de définition l’accès aux données et aux applications de n’importe où via le web, d'une part, et la nature décloisonnée du service, d'autre part. L’ensemble des applications comprises dans ce nuage est extrêmement large et va des système de gestion d’infrastructure (pour le stockage ou la puissance de calcul comme dans l’offre d’Amazon et bientôt de Microsoft) aux applications transversales (par exemple la relation client avec SugarCRM) en passant par les processus métiers (par exemple un service en ligne de gestion de paie).

L’aspect infrastructure – plus « computing » forcément -, rallie au nuage d’autres technologies en vogue. Selon David Mitchell Smith, vice-président chez Gartner, « la virtualisation est souvent utilisée pour implémenter cette infrastructure sous-jacente qui permet de délivrer des services en ligne ». Dans ce contexte, le cloud computing devient une extension de l’approche traditionnelle des datacenters et peut très bien être déployé pour un usage fermé, à l’intérieur même d’une entreprise sans intégrer la dimension décloisonnée propre aux infrastructures déployées par un tiers de type Amazon ou Microsoft.

« Bien sûr, si ces perspectives sont différentes, il existe des connections entre elles , explique David Mitchell Smith, vice-président chez Gartner. Et d’ajouter que « tout fournisseur de service de cloud computing se doit d’avoir un environnement qui intègre une infrastructure pour supporter la distribution de sa solution ». C’est d’ailleurs pour lever tout doute sur son engagement en matière d’infrastructure que Microsoft – en pleine série d’annonces sur ses futurs services – a confirmé ses objectifs en matière de datacenters.

[sur la stratégies des différents acteurs en matière d’informatique en nuage, consultez notre dossier sur le cloud computing]

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