Microsoft annonce la finalisation du développement de Windows Server 2008

  Microsoft a annoncé aujourd'hui avoir finalisé le développement de son système d'exploitation pour serveurs, Windows Server 2008. L'OS, en cours de développement depuis 2003, sera lancé en grandes pompes le 27 février prochain lors d'un événement mondial baptisé "Heroes Happen Here" à Los Angeles.

 
Microsoft a annoncé aujourd'hui avoir finalisé le développement de son système d'exploitation pour serveurs, Windows Server 2008. L'OS, en cours de développement depuis 2003, sera lancé en grandes pompes le 27 février prochain lors d'un événement mondial baptisé "Heroes Happen Here" à Los Angeles. Ce lancement devrait s'accompagner de celui de plusieurs produits phares de Microsoft, dont Visual Studio 2008 et SQL Server 2008, mais aussi d'éditeurs partenaires comme Citrix, qui devrait présenter la nouvelle mouture de Presentation Server à la même occasion (le logiciel sera aussi présenté lors des TechDays à Paris, la semaine prochaine).
 
Les outils serveur dont Windows Server représente une part majoritaire du chiffre d'affaires, ont pesé pour 12 Md$ dans le chiffre d'affaire de Microsoft au cours de l'année civile 2007 et ils contribuent de façon significative aux bénéfice de l'éditeur (environ 30% de marge opérationnelle). Pour Microsoft, c'est une activité en forte progression. Entre 2004 et 2007, la part de marché mondiale des serveurs sous Windows est passée de 32,7% à 38,8% en valeur. Cette croissance s'est opérée malgré la montée en puissance de Linux   (12,7% du marché des serveurs au premier trimestre 2007) dans un contexte de décroissance des marchés Unix et Mainframe. Résultat, Windows est aujourd'hui le premier OS serveur mondial, devant les différentes variantes d'Unix et devant Linux.

 
Contenir la progression de Linux et s'ancrer sur le marché des serveurs critiques
 
Pour l'éditeur de Redmond, l'enjeu du lancement de Windows Server 2008 est double. Le nouvel OS doit lui permettre de conforter sa prééminence sur le marché des serveurs d'applications et des serveurs d'infrastructures face à Linux, mais aussi de se développer sur le marché des grands serveurs aujourd'hui l'apanage d'Unix. Pour cela Microsoft a fait porter une large partie de ses efforts de développement sur trois thèmes principaux.
 
Tout d'abord, l'éditeur a mis l'accent sur la sécurité et le respect des politiques d'entreprises. Windows Server 2008 partage nombre d'améliorations de sécurité apportées par Vista, propose des capacités cryptographiques renforcées et dispose de fonctions avancées de contrôle d'accès des postes clients aux services serveur au travers de la technologie NAP (Network Access Protection).  Microsoft met aussi en avant les aspects de disponibilité de son OS avec de gros efforts sur la stabilité et la fiabilité ainsi que sur le clustering. Des promesses qui devront toutefois être vérifiées sur le terrain (voir à ce propos la fin de ce dossier).
 
Un second axe de travail a porté sur l'administration avec une refonte des outils d'administration du serveur (incluant des outils avancés d'administration distante), une meilleure gestion des rôles et des outils de diagnostics avancés. Microsoft a également amélioré les outils de déploiement de son OS pour les grands comptes. Comme l'explique Stéphane Clément, le directeur des Offres et Partenariats d'OSIATIS, ces améliorations devraient permettre de répondre aux besoins des clients d'optimiser leur infrastructure
 
Enfin, un dernier axe porte sur la flexibilité de Windows Server et notamment sur les aptitudes de virtualisation de l'OS ainsi que sur l'amélioration des outils d'accès centralisé aux applications (Terminal Services), des outils qui s'inscrivent dans la tendance croissante des entreprises à consolider leurs serveurs et applications.
 
Des innovations inspirées de la concurrence
 
Si Microsoft a revu en profondeur certains des éléments clés de son OS, l'éditeur de Redmond a aussi appris de ses concurrents et leur a emprunté certaines de leurs meilleures idées.  L'une des grandes nouveautés de Windows Server 2008 est ainsi l'apparition d'une version dite Server Core, dont l'objectif est de spécialiser l'OS par rôle afin de limiter la surface d'exposition de l'OS aux risques d'attaques. Lorsque l'on installe Windows Server 2008 en mode Server Core, seuls les composants essentiels de l'OS sont déployés à savoir le noyau, les composants de sécurité, la pile TCP/IP, le système de gestion de fichiers ainsi que certains sous systèmes essentiels. Tous les composants non indispensables comme l'interface graphique, la CLR, le Shell, Internet Explorer, les serveurs de médias sont automatiquement ignorés. L'une des particularités de l'installation Server Core est qu'elle ne supporte pas l'exécution de code managé .Net. Une fois cette installation minimale effectuée, il faut donc recourir à la ligne de commande pour configurer des rôles optionnels en installant des composants additionnels comme le serveur DNS, le serveur DHCP, les services de partage de fichiers ou d'imprimantes, Active Directory, le serveur de médias…. 
 
L'idée de réduire la surface d'exposition de Windows n'est pas neuve puisqu'elle avait déjà été inaugurée avec la version R2 de Windows Server 2003, mais Server Core, en s'inspirant directement des distributions Linux, qui permettent au-dessus du noyau de ne sélectionner que les services que l'on souhaite installer, pousse cette logique jusqu'au bout. Bien évidemment, Server Core devrait avant tout séduire les grands comptes dont les équipes systèmes cherchent à déployer un grand nombre d'instances Windows tout en minimisant leur exposition aux risques d'intrusion. Elle devrait aussi séduire tous ceux qui cherchent à déployer l'OS dans des machines virtuelles tout en réduisant au minimum sa consommation de ressources. Il est toutefois à noter que Server Core ne supportera qu'un nombre limité de rôles. Il lui sera par exemple impossible de faire tourner certains services avancés comme les Terminal Services, les services Web ou SharePoint qui requièrent tous l'aptitude à faire tourner du code managé .Net.
 
Une autre nouveauté présente en standard dans l'OS est la disponibilité d'un mode ligne de commande avancé, baptisé PowerShell, qui permet d'automatiser certaines tâches d'administration par le biais de scripts.  Enfin, Microsoft a emprunté à Netware l'idée d'un mode serveur d'agence (Branch Office). Ce mode permet à Windows Server 2008 de fonctionner en agence comme un cache de la version disponible au cœur du datacenter avec notamment la possibilité du serveur d'agence de fonctionner comme un contrôleur de domaine secondaire  répliquant les politiques du contrôleur primaire mais en mode lecture seule. Le fonctionnement et les performances de cette mouture de Windows pourront être améliorés avec l'adjonction d'une appliance d'accélération comme celles que préparent Citrix ou Packeteer.
 
Simplifier l'administration
 
Si la liste des améliorations techniques est longue, l'une des promesses de Windows Server 2008 est aussi de simplifier l'administration de la plate-forme serveur Windows. Administration à distance et support des services web pour la supervision sont deux des promesses du nouvel OS. Et ces promesses devraient s'étendre à l'ensemble de l'offre (SQL Server, Exchange…). Une façon pour Microsoft de resserrer encore un peu plus les liens entre son OS et ses applications serveurs mais aussi d'offrir une plate-forme unifiée face à Linux. L'argument pourrait fidéliser la base installée mais aussi séduire de nouveaux utilisateurs, à condition que l'éditeur ne se révèle pas trop gourmand d'un point de vue tarifaire, comme il l'a été avec Windows Vista...
 
Windows 2008 Server devrait être disponible en quatre éditions (Web Server, Standard, Entreprise et DataCenter) et en mouture 32 et 64 Bit dès son lancement. Une version pour Itanium de la mouture DataCenter sera aussi disponible avec des optimisations spécifiques pour certaines tâches comme le support des serveurs de bases de données. Cette dernière mouture aura pour mission d'aller chasser sur les terres d'Unix pour les applications les plus critiques. Officiellement, Windows Server 2008 sera le dernier OS de Microsoft disponible en 32 bit puisque sa première révision d'ampleur attendue en 2009, ne sera plus commercialisée que pour systèmes 64 bit. Il est à noter que la couche de virtualisation Hyper-V, découplée de l'OS Serveur et attendue pour la rentrée ne sera disponible qu'en version 64 bit (elle acceptera toutefois les OS clients 32 et 64 bit).
 
 
 
Les Principales nouveautés de Windows Server 2008
 

Windows Server Core

Ce nouveau mode permet d'installer une mouture de l'OS réduite aux services essentiels afin de limiter son exposition aux attaques, mais aussi de restreindre sa consommation de ressources

Sécurité et respect des politiques
Microsoft a refondu son architecture cryptographique et étendu Active Directory  avec des services de fédération et de DRM. Windows Server 2008 fournit aussi le support de services de contrôle d'accès réseau (NAC) pour les postes Vista et Windows XP SP2/SP3
 
Haute disponibilité
Les services de Clustering (disponibles dans les éditions Entreprise et DataCenter) sont désormais plus simples à administrer (via la console MMC) et ils supportent jusqu'à 16 nœuds en mode 64 bit.
 
Terminal Services
La nouvelle passerelle Terminal Services permet un accès aux applications depuis un poste nomade (elle encapsule en HTTPS les flux RDP). Terminal Services permet aussi de distribuer des applications et non plus seulement le bureau complet grâce au mode "remote apps". Enfin le TS Web permet d'accéder aux applications centralisées au travers d'un portail Web.
 
File System et services de fichiers
NTFS dispose désormais de fonctions de réparation automatique sans avoir à redémarrer le serveur. Windows Server 2008 introduit aussi une nouvelle mouture du protocole SMB (SMB 2.0) qui permet de doper les performances de partage de fichiers.
 
Administration
Le nouveau Server Manager permet une gestion par rôle du serveur. Windows Server 2008 est aussi administrable à distance au travers d'interfaces de services Web (WinRM ou Windows Remote Manager). Un outil de diagnostic permet désormais de mieux suivre les problèmes détectés par l'OS.
 
Réseau d'agences
Le nouveau rôle "serveur d'agence" (Branch Office en américain) est spécifiquement adapté au déploiement de Windows en agence.
 
Virtualisation
L'hyperviseur Hyper-V (ex-Viridian), attendu pour la rentrée sera à terme intégré dans la prochaine révision mineure de l'OS, vraisemblablement dans le courant 2009.
 
 
 
 
 
 
 

 

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