Microsoft étend les licences Windows Server sur le Cloud d’Amazon

Microsoft et Amazon testent un programme pilote aux Etats-Unis, qui permet de transférer les licences Windows Server, ainsi que les supports Entreprise associés, vers les instances Windows du Cloud d’Amazon. Une initiative étonnante qui vient placer EC2 aux cotés de la plate-forme maison de Microsoft, Azure.

Intrigués. C’est l’adjectif qui pourrait qualifier les entreprises et les partenaires Microsoft à la vue d’un programme pilote, entamé par Redmond, qui leur permettrait de transférer leurs licences de serveurs Windows vers l’infrastructure de Cloud Computing d’Amazon (EC2 - Elastic Compute Cloud).

Amazon a en effet annoncé le Microsoft Windows Server License Mobility Pilot en mars dernier sur son site, surprenant nombres d’entreprises s'appuyant largement sur Windows. Ce programme s’adresse pour l’heure aux seules entreprises américaines disposant d’un Microsoft Enterprise Agreement valide pour encore 12 mois, et ayant souscrit à la Software Assurance (lors de l’achat des licences des éditions Windows Server Enterprise, Datacenter et Standard). L’inscription devant être finalisée avant le 23 septembre 2010.

Les instances EC2 inclues dans ce programme, et reposant sur des licences Windows Server, “fonctionnent exactement de la même façon que n’importe quelle autre instance Windows sur EC2, y compris la possibilité de bénéficier des autres outils d’Amazon, comme Amazon Elastic Block Store (EBS), Amazon CloudWatch, Elastic-Load Balancing, Elastic IPs, et les images Windows [Amazon Machine Images, NDLR]," affirme Amazon dans un billet de blog.

Le programme pilote constitue une option intéressante pour les entreprises possédant Windows qui seraient susceptibles d’augmenter leurs ressources matérielles. Au lieu d’accroître leurs coûts en matériel, elles ont ainsi la possibilité de les louer des serveurs supplémentaires auprès d’Amazon et d’y appliquer leur accord d’entreprise habituel, en toute continuité.

Il est clair qu’Amazon, à travers ce programme, souhaite multiplier le recours à ses instances Windows fonctionnant dans EC2. Ce qui est moins évident, en revanche, est ce qui motive Microsoft, alors que Redmond dispose de sa propre plate-forme de Cloud, Azure - qui ne fait que débuter, certes. Azure est considéré par beaucoup comme concurrent des services d’Amazon. Une source proche de Microsoft amène un premier élément de réponse : Microsoft serait conciliant et arrangeant car il aurait besoin de motiver ses clients à renouveler leurs accords d’entreprise.

“Tout est affaire de renouvellement des Enterprise Agreements et de la Software Assurance”, affirme cette même source, faisant ainsi référence aux offres entreprise de support en volume auxquelles les entreprises souscrivent sur plusieurs années. Ces renouvellements sont généralement une donnée clé des résultats trimestriels de l’éditeur.

Transformer Amazon en un partenaire à part entière renforce également le message clé de Microsoft : celui selon lequel ses applications fonctionneront, en toute transparence, à la fois on-premise, hébergés sur les clouds partenaires, ou sur ceux de la marque.

Accueil positif chez les partenaires

Dave Sobel, Pdg de Evolve Technologies, un partenaire américain de Microsoft, semblait enchanté par l’annonce d’Amazon. “J’adore cette idée. Il s’agit d’un partenariat intelligent et d’une approche qui délivre un message d’ouverture. La volonté de Microsoft à rendre possible le transfert des licences s’inscrit dans une tendance fabuleuse ”, écrit-il dans un email.

Autre retour positif, celui d’un intégrateur et développeur Web spécialisé sur EC2, qui se déclare impressionné par l’initiative, tout en précisant qu’aucun de ses clients EC2 actuels n’a d’accord entreprise avec Microsoft. Il ne s’accorde également pas avec certains observateurs du marché qui affirment que Microsoft veut surtout, à travers cet accord, briser à la source les services d’Amazon.

“Je ne pense pas que Microsoft souhaite bloquer l’utilisation de Windows sur les services Web d’Amazon, parce que cela ne laisserait que peu d’alternatives aux clients ; celle de quitter Windows.”

Adapté d’un article de Barbara Darrow, Searchcloudcomputing.com

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