IndiaSoft 2011 : un an après, des résultats mitigés

Ils étaient venus à Pune, près de Mumbai, en mars 2011 pour chercher des clients, des fournisseurs, des partenaires, et de nouveaux débouchés, sur invitation. Nous avions rencontrés ces participants à la précédente édition du salon IndiaSoft. Majoritairement, ils ne semblent pas avoir trouvé ce qu’ils venaient chercher. Mais les raisons sont multiples.

p1020969IndiaSoft, plus qu’un salon, c’est un espace et un temps de mise en relation de PME de l’industrie informatique indienne avec des entreprises venues du monde entier. Alors que l’édition 2012 de cet événement s’ouvre actuellement à Hyderabad, nous avons voulu faire le point avec quelques uns des participants - invités et exposants - de l’édition 2011. Pour aboutir à un bilan pour le moins contrasté.

Des européens à l’expérience variable

Chez Leadersoft, Tadjeddine Bachir nous avait indiqué chercher des produits qu’il pourrait éventuellement adapter, paramétrer pour son marché, dans une logique de VAR. S’il avait de bonnes raisons d’espérer, à l’issue de l’événement, force est de constater qu’il a finalement fait chou blanc : «j’avais indiqué des besoins très spécifiques à deux sociétés indiennes qui avaient promis, en retour, de m’envoyer leurs réponses. Mais aucune n’est revenue vers moi.» François Aubry, fondateur de Silverage Technology, une société créée à cheval entre la France et l’Inde, a poursuivi le développement de son activité à un rythme soutenu et notamment signé deux contrats sur le marché domestique indien. Il est en train de créer une société dédiée au développement d’applications mobiles à Noida, dans la banlieue de New Delhi. Mais... tout cela n’a rien à voir avec sa participation, l’an passé, à IndiaSoft alors qu’il cherchait à retirer des partenariats.

Patrick Rousseau, de Nevea, cherchait notamment à trouver des logiciels inconnus sur le Vieux Continent pour les y commercialiser, ainsi que d’éventuels partenaires pour sous-traiter des développements. Le résultats est mitigé : «j’ai signé un contrat d’outsourcing avec une société pour des développements sur Microsoft Dynamics. Nous lui avons depuis confié deux projets majeurs pour des clients au Luxembourg. Dans les deux cas, il y a de gros problèmes de qualité.» Et ceux-ci ont engendré des pertes financières pour son activité. Même chose du côté de cette allemande d’origine française qui avait fait moisson de PME indiennes qu’elle ambitionnait d’aider à s’implanter en Europe. Dans l’un des cas, le projet était largement avancé quand, prise de peur, la direction de l’entreprise a préféré tout abandonner... Là encore, en pure perte pour la spécialiste de l’accompagnement au développement international. Mais elle n’a en rien renoncé : elle participe à IndiaSoft 2012 et a déjà commencé à identifier des entreprises intéressantes.

Patrick Rousseau souligne de son côté qu’un premier projet SharePoint avait réussi avec son partenaire indien. Mais il reconnaît n’avoir peut-être pas été assez prudent. Mais il n’a pas renoncé à travailler avec l’Inde et indique être actuellement en négociation, beaucoup plus prudente, avec d’autres entreprises rencontrées à l’occasion d’IndiaSoft 2011. Pour lui, la participation à cet événement reste donc «un excellent investissement ».

Des fournisseurs indiens prêts à se remettre en cause

Du côté indien, le bilan n’est pas exactement meilleur. Mais ceux qui reviennent sont là dans une démarche positive, après avoir cherché à tirer les leçons d’une édition 2011 plus ou moins intéressante pour eux. Xerces Technologies en a retiré un projet, avec un client espagnol. Mais il espérait retirer plus du salon. De quoi expliquer son absence de l’édition 2012. Le bilan a été plus positif pour CDN Solutions. Mayur Tiwari, responsable de son développement commercial, explique que 14 projets sont ressortis d’IndiaSoft 2011 : «c’est moins bien que sur d’autres événements », explique-t-il, mais au moins, «c’est mieux qu’en 2010 ». Mayur Tiwari a en outre travaillé ses efforts de prospection en amont de l’événement, ciblant plus précisément les profils. Surtout, pour lui, l’organisation s’améliore, notamment dans la sélection des invités : «cela va dans la bonne direction», même si, pour d’autres exposants, «le ration exposants/visiteurs n’est pas totalement satisfaisant ».

Chez SODTechnologies, le bilan est plus positif, bien plus : «nous avons trouvé deux clients. L’un d’entre eux est devenu un partenaire majeur et nous traitons pour lui entre 10 et 20 projets par mois. Nous développons également des applications mobiles avec ce partenaire américain, suivant un modèle de revenus partagés.» Cette année, la SSII cherche le même genre de partenariat.

Vikas Bapat, fondateur et directeur de zCon, ne cache pas que l’édition 2011 d’IndiaSoft n’a pas été très fructueuse sur le plan commercial. Plein d’humilité, il estime toutefois en avoir beaucoup appris : «c’était la première fois que nous participions à un salon. Nous avons notamment appris que nous devions plus précisément travailler l’étude des profils des invités avant de les solliciter.» De fait, de nombreux exposants de l’édition 2011 d’IndiaSoft, comme de cette année, pêchaient par une étude trop limitée des participants avant de les solliciter, se trouvant parfois sans offre cohérente avec les besoins de ceux-ci. Mais cherchant toutefois à pousser leurs services. Vikas Bapat persévère ainsi non seulement en revenant cette année sur IndiaSoft, mais aussi en reprenant la base de contacts qu’il avait retirée de l’édition précédente.  

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