Modèle allemand : IBM pourrait se séparer de 40% de ses employés allemands d'ici 2015

Dans le cadre d'un projet baptisé "Liquid", IBM pourrait se séparer de 6800 à 8000 de ses 20 000 salariés en Allemagne d'ici à 2015, selon nos confrères du HandelsBlatt. Objectif : remettre en cause une organisation jugée trop rigide pour la remplacer par une organisation plus fluide faisant appel à la sous-traitance externe. Des délocalisations de fonctions centrales vers des pays à faibles coûts de main d'oeuvre seraient aussi prévues. Un modèle qui, si il fait ses preuves, pourrait être étendu à d'autres pays.

Comment dit-on une purge chez IBM Allemagne ? On appelle cela "Liquid", le nom d'un projet visant à fluidifier l'activité du géant américain outre-Rhin. Cette quête de la fluidité pourrait se traduire par la disparition de 8 000 des 20 000 emplois d'IBM en Allemagne.

C'est le quotidien économique germanique HandelsBlatt qui le révèle, en citant des sources au sein de la direction d'IBM Allemagne. Selon nos confrères, Big Blue travaillerait sur un plan de réduction drastique de ses effectifs en Allemagne. Un plan qui s'inscrit plus largement dans le cadre de la stratégie annoncée par Virginie Rometty pour accroître les bénéfices du groupe au niveau mondial.

6800 à 8000 suppressions de postes fixes

"Certains membres influents de la direction allemande d'IBM s'attendent à de véritables coupes franches [dans les effectifs]", écrit notre confrère. Et de citer l'un des membres de la direction qui indique qu'à terme, "seuls 12 000 des 20 000 emplois de la société pourraient subsister dans le pays". Une saignée à blanc qui confirme que la course à la rentabilité dans laquelle sont lancés les géants de l'IT ne sera pas sans conséquence sociale.

Sans surprise, Big Blue s'est refusé à commenter officiellement les informations du HandelsBlatt, se bornant à répondre que la nature concurrentielle de l'activité d'IBM fait que la société ne parle pas en public de ses plans.

Les salariés allemands seront donc heureux d'apprendre qu'ils pourraient être les victimes d'un plan affublé du joyeux nom de code "Liquid", visant à transformer une organisation du travail jugée trop rigide en une organisation plus souple et plus flexible. Le tout s'inscrit dans un plan plus général qui vise à doubler le bénéfice par action d'IBM d'ici 2015.

Une organisation plus "fluide"

L'idée générale est de remplacer pour certains projets des salariés en contrat permanent par des contractuels travaillant projet par projet. Ce qui disparaît n'est en fait pas le travail, mais le contrat de travail fixe et les coûts associés pour l'entreprise. En fait, dans le cadre de Liquid, le projet est de recourir de façon massive à la sous-traitance pour la réalisation de certains projets, Big Blue conservant en interne la maîtrise contractuelle et le pilotage. Selon le Handelsblatt, si le projet réussit, il sera répété dans d'autres filiales de Big Blue.

Selon les dirigeants, "Liquid" devrait se traduire à l'horizon 2015 par la disparition de 6800 à 8000 emplois permanents chez Big Blue en Allemagne. Tout en se refusant à commenter ces chiffres, la direction d'IBM outre-Rhin explique au Handelsblatt que «la technologie évolue, les besoins des clients changent, ce qui impose de nouvelles exigences pour nos employés en matière de connaissances et de compétences". Et d'expliquer que la transformation est inhérente au modèle d'affaire de Big Blue : «nous sommes constamment à concentrer nos activités dans un environnement innovant et concurrentiel. La transformation est partie intégrante de notre modèle d'affaires. Et nous adoptons nos effectifs en conséquence".

Selon le Handelsblatt, le plan "Liquid" devrait tout particulièrement toucher les fonctions transversales de Big Blue (RH, Marketing, comptabilité/facturation,relation client) ainsi que les activités de service. Une partie de ces activités devrait être délocalisée dans des pays à plus faibles coûts de main d'oeuvre.

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