Google a 10 ans : mais pourquoi devient-il si méchant ?

Google a fêté cette semaine ses dix ans d'existence. Dix ans pendant lesquels il a maintenu sa ligne de conduite et cherché à préserver son image de bienfaiteur du Web. Pour son anniversaire, il lance un concours pour que "le monde se porte mieux", 10to100. Même si l'industrie du Web supporte de plus en plus mal l'hégémonie de la plus grosse régie publicitaire online du monde.

536magit 10ansgoogle10 ans et toutes ses (très longues) dents. Pour fêter sa première décennie, Google veut sauver le monde, une fois de plus. Pour marquer le coup, le groupe fidèle à sa doctrine de "faire le bien" de tous sur Internet, a décidé d'organiser un gigantesque concours baptisé 10tothe100 dont le but est de sélectionner la plus belle idée qui pourrait rendre le monde meilleur. A la clé, 10 millions de dollars que récoltera le participant dont l'idée aura été retenue. Un des critères de selection : que cette même idée puisse profiter à un maximum de personnes à travers le monde.

Si cela ressemble presque à un rêve naïf de pré-adolescent de 10 ans, le projet s'inscrit bien en droite ligne de la doctrine du groupe. Celle que Google claironne depuis son entrée en bourse : "We are not Evil" (nous ne sommes pas le Mal). Une phrase qui débutait leur dossier d'IPO. Presque une excuse, ou une justification si on analyse la suite des faits depuis cette introduction en bourse en mai 2004.

La pieuvre Google

Pendant 10 ans, Google a tenu le même discours : offrir gratuitement des services en ligne efficaces à l'ensemble des internautes, pour leur bien, et demander en échange quelques données personnelles, afin de servir un contenu (comprendre des publicités) adapté et contextualisé.

Tour à tour, moteur de recherche, régie de publicité, bibliothèque numérique, éditeur de logiciels, contributeur assidu à diverses communautés, tout est bon pour le groupe, dont la croissance est principalement alimentée par les revenus qu'il tire de la publicité en ligne. Une croissance presque indéfinie qui a débouché - la semaine de son 10ème anniversaire (le mercredi 24 septembre) - sur l'annonce simultanée de la sortie du premier téléphone mobile, le Gphone, et celle d'un partenariat avec Bloomberg TV dont Google devient une des régies de pub. C'est dire l'écart entre les segments de marché que couvre l'encore jeune société californienne. Et illustre bien la force de frappe du groupe qui devrait faire plus de 20 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2008. On est loin de l'élan humanitaire.

Les autorités antitrust américaines également semblent moyennement convaincues par les déclarations lénifiantes de la firme. Elles observent les mouvements du groupe avec assiduité et viennent de recevoir un allié de poids : l’association des annonceurs américains (Association of National Advertisers, ANA). Tous émettent de sérieux doutes sur l’accord signé au printemps dernier avec Yahoo, au plus fort de la pression imposée par les velléités de rachat de Microsoft.

Le troisième homme s'invite à l'anniversaire

L'anniversaire de la firme la plus emblématique de l'économie Internet est aussi marqué par une affaire plus rocambolesque. Si l'information ressemble encore à un canulard, Hubert Chang aurait toutefois participé à l'élaboration de l'algorithme PageRank - qui a fait le succès du moteur -, alors qu'il faisait ses études à l'université de New York en 1997 en compagnie de Serguey Brin et Larry Page, jusqu'alors considérés comme les deux seuls fondateurs de la société. Chang aurait en revanche refusé de pousuivre l'aventure Google, préférant terminer ses études. Si l'affaire était avérée, Page et Brin auraient là une parfaite occasion d'endosser leurs habits de bienfaiteurs de l'humanité.

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