Amazon veut aimanter les données des entreprises dans le nuage

Amazon fiabilise son offre de base de données « dans le nuage » en proposant EBS. Un pas vers le monde des applications et des données d’entreprises pour un coût encore réduit.

Amazon vient de livrer un nouveau service associé à EC2 (Elastic Compute Cloud), plate-forme de déploiement d’applications à la demande et l’un des piliers de son offre de cloud computing. Baptisé EBS - pour Elastic Block Store -, ce service d'administration du stockage permet de créer un véritable datacenter dans le nuage. Principale qualité d’EBS : la persistance qui autorise la sauvegarde et la restauration des données indépendamment du fonctionnement (par exemple l’arrêt intempestif) des applications et des serveurs. EBS fonctionne en effet également avec S3 - autre pilier de l'offre d'Amazon, cette fois dans l'allocation de ressources de stockage - permettant de répliquer les données de manière redondante dans différents espaces, comme dans une architecture RAID.

Une manière pour l’un des principaux fournisseurs d’infrastructure en nuage de fiabiliser son offre, un mois après avoir connu un incident important sur S3. Le service avait été inaccessible plus d’une journée, obligeant Amazon à rembourser ses clients.

Avec EBS, les utilisateurs ont désormais la possibilité de créer une base de données automatiquement répliquable pour toute application tournant sur EC2, voire un SAN (storage area networking) via les possibilités du système distribué de gestion de fichiers. Plus classique, EBS peut également servir de solution d’hébergement haut de gamme pour sites Web.

De moins en moins Web, de plus en plus complet

Au-delà des services jusqu’alors proposés par Amazon, il s’agit d’une avancée importante vers le monde des entreprises traditionnelles et non plus seulement des société orientées Web. A terme, Amazon - comme IBM ou Microsoft - visent clairement le marché des services pour les données professionnelles, et plus la simple distribution d’applications en mode Saas. Et, pour ce faire, investissent massivement dans des datacenters monstres. Au début du mois d’août Microsoft annonçait la construction d’un centre à 500 M$ dans l’Iowa. Un méga-datacenter qui vient rejoindre celui de Quincy et ceux en cours de construction à San Antonio, Chicago et Dublin (Irlande).

Plus récemment, c’était au tour d’IBM d’annoncer 300 millions de dollars d’investissement dans un service de continuité d’activités sur une infrastructure en nuage. Et ce quelques semaines seulement après avoir déclaré vouloir investir 360 millions de dollars dans un premier datacenter à Raleigh pour appuyer ses offres d'informatique hébergée et construire un second centre de traitement à Tokyo.

L’argument économique

Pour les utilisateurs, dès lors que les infrastructures seront abondantes et fiables, il s’agira d’opérer des économies d’échelles sur des centres mutualisés. Tout en accédant aux promesses intrinsèques du cloud computing : mobiliser de la puissance de calcul à la demande, ne plus vraiment se soucier des changements de version, le parc étant mis à jour de manière transparente, etc.

Côté tarification, le coût a en effet de quoi séduire le plus gris des DAF. Le service EBS – qui autorise la création de bases de 1 Go à 1 To - est commercialisé pour 10 cents de dollars le Go de données stockées et 1 dollar les dix millions d’accès (I/O) à la base. Selon Paul Fisher, directeur technique de Wired.com et utilisateur des solutions de cloud d’Amazon, EBS est « le chaînon manquant » dans le nuage pour la couverture en besoin de stockage de n’importe quelle application.

Reste le problème de la dépendance à des fournisseurs de plus en plus globaux et la possible perte de contrôle – du moins son sentiment – sur les données clés de l’entreprise.

Ressources en ligne :

La présentation d’EBS sur le site d’Amazon
Un exemple de déploiement d’une base MySQL sur EC2 et EBS

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