Ejecté du Top 5 du marché des PC, Siemens songe à jetter l'éponge

Selon le Wall Street Journal, Siemens aurait informé Fujitsu de son intention de se retirer de la co-entreprise qui les unit dans la production de matériels informatiques, ordinateurs portables, stations de travail et serveurs. La décision de Siemens pourrait constituer le point de départ d’une nouvelle étape de la consolidation en cours du marché des PC.

Comme nous l'indiquions ce matin, selon le Wall Street Journal, Siemens envisage de se désengager de la co-entreprise qui l'unit à Fujitsu. Cette alliance fabrique des ordinateurs portables, stations de travail et serveurs, notamment. Fujitsu-Siemens pourrait valoir quelque 4,65 Md$ ; le Japonais disposant d’un droit de préemption sur les 50 % du capital détenus par son allié allemand.

Peter Loescher, Pdg de Siemens, serait déçu des piètres performances de la co-entreprise. Pour l’heure, l’industriel allemand n’a pas fait de commentaires.

A la peine sur le marché des PC

Ranjit Atwal, analyste spécialiste du marché des ordinateurs personnels chez Gartner, ne serait pas surpris outre mesure par un tel retrait. Interrogé par téléphone, il explique notamment que Fujitsu-Siemens n’affiche pas une santé brillante sur ce marché : « le constructeur est sorti du Top 5 au dernier trimestre. La question est de savoir si Fujitsu-Siemens peut encore exister dans un marché très concurrentiel, où chacun est tenu par ses marges, et dont la consolidation a déjà commencé. »

Pour mémoire, au dernier trimestre, HP a dominé le marché des PC avec 18,1 % de parts, suivi de Dell à 15,6 %, puis d’Acer à 9,4 %, de Lenovo à 7,8 %, et enfin de Toshiba à 4,4 %. Voilà qui laisse peu de choses à Fujitsu-Siemens.

Mauvaise nouvelle pour AMD

Sur le marché des serveurs, la situation n’est guère plus brillante : Fujitsu-Siemens s’est inscrit en cinquième position au premier trimestre, derrière IBM, HP, Dell et Sun. Avec 5,4 % de part de marché – en valeur –, contre plus de 10 % pour ses quatre principaux compétiteurs.

Quant à la consolidation évoquée par Rajit Atwal, elle est déjà à l'oeuvre et se traduit par un déplaement du barycentre de ce marché vers l'Asie : Acer s’est récemment offert Packard-Bell, après avoir déjà absorbé Gateway.

Pour Ranjit Atwal, Fujitsu-Siemens ferait une proie de choix pour Lenovo, qui était déjà intéressé par Packard Bell. Le chinois y trouverait un moyen d’améliorer ses positions sur la vente de détail et dans les grands comptes. Mais, pour cet analyste, il ne faut pas exclure une offre éventuelle d’Asus, Samsung ou encore LG.

Quant à l’impact du retrait de Siemens de la co-entreprise avec Fujitsu pour les fondeurs, Ranjit Atwal y voit une mauvaise nouvelle pour AMD, « qui pourrait perdre là un partenaire potentiel. »

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