Gestion de l'information : IBM rêve de tenir l'agenda

Bâtie essentiellement à coup d'acquisitions, la gamme de gestion de l'information d'IBM va de la base de données au décisionnel, en passant par la gestion de contenus. Une palette d'outils au service d'une vision très globale, l'Information on demand. Au point d'en devenir conceptuelle ?

Pour la première fois, IBM Software, la branche logicielle de la multinationale américaine, réunissait les clients européens de sa très large gamme de produits orientés vers la gestion de l'information (bases de données, gestion des données, gestion documentaire et décisionnel). Près de 2 000 représentants de grands comptes européens, réunis jusqu'à la fin de la semaine à La Haye (Pays-Bas), pour entendre IBM exposer sa vision de l'évolution des priorités des entreprises. Une vision qui explique la frénésie de rachats de Big Blue dans le secteur de la gestion de l'information. Avec des acquisitions de poids, celles de FileNet (gestion de contenus) et Cognos (décisionnel), mais aussi une myriade de rachats de technologies. Citons par exemple Optim (pour rendre anonyme les données), Solid (accélération des accès aux bases) ou DataMirror (réplication de données).

L'applicatif est mort, vive l'information

Une pluie de dollars au service d'une vision, baptisée Information on demand, exposée par Ambuj Goyal, le directeur général de l'activité gestion de l'information (voir également son interview) : « Les deux dernières décennies, les entreprises ont mis l'accent sur l'automatisation des tâches. Nous sommes en train de passer à l'étape suivante : l'optimisation. Les entreprises vont désormais dépenser deux fois plus d'argent sur ce terrain que sur l'automatisation des tâches ». Et d'interpeller l'assistance : « Avez-vous un agenda en termes de gestion de l'information ? Est-ce que ce sujet a la même importance dans votre organisation que l'applicatif ? »

Cette vision d'une gestion intégrée de l'information professionnelle – de la base de données et des documents où réside l'information non structurée jusqu'au décisionnel – colle au porte-feuille de produits bâti par IBM. Mais reste encore bien éloigné des préoccupations immédiates des représentants des directions informatiques de grands comptes présents à La Haye, arrivés parfois dans le giron d'IBM au fil des acquisitions. Comme les équipes de Cetelem, client de la solution de DataMirror (racheté en 2007), ou celles de Bouygues Télécom (avec l'outil Optim). Au cours d'un atelier, l'opérateur y présentait son projet sensé rendre anonyme les données de production afin de fournir des jeux de test efficaces aux équipes chargées de valider la mise en place de nouvelles applications.

Un agenda, mais pas de brusquerie

En attendant de voir sa vision se concrétiser – IBM comptant bien accélérer le mouvement en proposant pour chaque industrie un agenda type permettant aux organisations de gagner en maturité dans la gestion de leurs informations -, Big Blue martèle un message rassurant pour ses clients : tous les investissements sur n'importe quel produit (racheté ou maison) seront préservés. « Nous continuerons d'avoir la meilleure solution sur chaque partie de la pile logicielle », martèle Ambuj Goyal. Une approche « best of breed », destinée à ne pas brusquer les DSI tout en les accompagnant sur la voie de l'Information on demand.

Le message sur la pérennité des investissements concerne avant tout les ex comptes FileNet, éditeur avec lequel IBM se trouvait en concurrence sur plusieurs segments tant technologiques que métiers. Ensemble, les deux gammes font ainsi presque carton plein en matière de gestion documentaire dans le secteur des services financiers, en totalisant les 25 plus grands assureurs mondiaux et 23 des 25 premières banques. « Depuis la finalisation du rachat en janvier 2007, la priorité a été de préserver les investissements des 4 300 comptes IBM et des 4 500 comptes FileNet, explique Alain Le Corre, responsable du marché gestion de l’information chez IBM France. Avant de progressivement rapprocher les deux gammes, d'abord en dotant les outils d'une interface unifiée. Ce qui est fait aujourd'hui.

Prochainement, toutes les briques des deux gammes pourront attaquer indifféremment le référentiel hérité de FileNet ou celui issu de la gamme IBM. A trois ans, les briques de nos gammes de gestion de contenus fusionneront ». Pas question toutefois d'envisager la suppression d'un des deux référentiels. Et de bousculer le calendrier des investissements des grands comptes par des fusions de produits souvent mal vécues dans les DSI. Preuve que, sur la voie de l'Information on demand, IBM a bien compris que tout était affaire d'agenda.

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