Le stockage vert, c'est une affaire de logiciel

Hu Yoshida, directeur technique d'Hitachi Data Systems, explique comment les systèmes de stockage peuvent passer au vert. Et c'est sur les logiciels d'administration qu'il faut selon lui miser.

Tout est bon dans le GreenIT, mais c'est surtout l'efficacité du logiciel qui prime. Hu Yoshida, vice-président et directeur technique d'Hitachi Data Systems (HDS), a profité de la conférence Hitachi Inspire pour évangéliser sa vision du stockage vert. Ainsi, s'il a bien un rôle à jouer dans le développement durable d'un système d'information, c'est bien en évitant le gaspillage de ressources. Une lapalissade en somme. Mais qui l'est moins si on considère que le GreenIT dans le stockage est davantage une affaire de logiciel que de matériel.

« Les espaces de stockage sont sous-utilisés quoi qu'en disent les clients qui prétendent utiliser 80 à 90% de leur capacité de stockage. En réalité, seulement entre 20 et 30 % sont exploités », constate Hu Yoshida, tout en considérant cela comme une importante opportunité pour la consolidation et, par extension, pour le refroidissement thermique – un des enjeux du GreenIT.

Une logique différente de celle des serveurs

Car pour Hu Yoshida, le matériel (hardware) n'est pas (ou très peu) une cause de gaspillage énergétique en matière de stockage, à l'inverse des serveurs, qui au fur et à mesure de leurs évolutions ont accru leur consommation et leur dissipation de chaleur. « De leur côté, les disques durs ont multiplié par 10 leur capacité de stockage, mais ont diminué leur gourmandise énergétique », note-t-il. Pour ne garder que l'essentiel : la performance.

Avec le cas du stockage, il faut davantage regarder vers le logiciel et plus particulièrement vers l'administration. Hu Yoshida dégage alors quatre méthodes. Avec un objectif commun : lutter contre la redondance des données et le gaspillage d'espace. D'abord, la consolidation de l'espace de stockage qui pourrait être soutenue par la virtualisation. Puis, la dé-duplication, pour ne sauvegarder que l'essentiel, le "thin-provisionning" pour réallouer les espaces de stockage disponibles et, enfin, l'archivage multisources, pour réduire les temps d'accès. Tout en précisant bien sûr que Hitachi propose chacune de ces briques technologiques.

Pour résumer, le GreenIT adapté au domaine du stockage tient en une devise : plus on optimise les ressources de stockage, plus l'espace de stockage se rationnalise. Et plus l'espace d'hébergement des solutions de stockage occupe un encombrement réduit dans les datacenters. D'où le très attendu effet GreenIT.

Une vision "système" plutôt qu'une vision purement matérielle

Une logique qui laissait toutefois songeurs certains utilisateurs croisés à Orlando aux détours des allées du Storage Networking World, le salon spécialisé sur le stockage. Ces derniers saluaient la démarche de consolidation, mais estimaient toutefois que les constructeurs se devaient de plancher sur la densité d'énergie du hardware. Car, la dissipation de chaleur, en fin de compte, est bien une histoire de matériel. Histoire de ne pas reproduire ce que le marché des serveurs a entamé en se bornant à reduire la taille des outils – avec les lames par exemple -, pour attaquer les problématiques du GreenIT.

Tous les regards se tournent alors vers la très récente alliance passée entre le SNIA (Storage Networking Industry Association) et le Green Grid pour donner naissance au GSI (Green Storage Initiative). Initiative annoncée toujours à l'occasion du Storage Networking World d'Orlando. Son objectif : inclure le stockage dans la démarche de réduction de la facture d'energie des datacenters, chère au consortium Green Grid. A l'époque, Wayne Adams, membre du board de la SNIA, expliquait en partie cette démarche sur le plan stratégique comme anticipant une décision de l'EPA (Environmental Proctection Agency, l'agence de protection de l'environnement américaine) qui avait à choisir l'organisation coordonnant les travaux autour des datacenters verts aux Etats-Unis.

Tout se félicitant de la création du GSI, Hu Yoshida espère bien que l'alliance aura suffisamment de poids pour influencer les futures méthodes de calculs d'e la consommation énergétique des équipements IT de l'EPA. Ceux qui détermineront les bonnes pratiques du GreenIT. Avec, pour espoir, de « faire qu'EPA ait une vision système (basée sur le thin-provisionning et la virtualisation par exemple, ndlr) plus qu'une vision "box" (axée sur le matériel, ndlr) ».

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