L'Intérieur remplace Edvige par deux fichiers

Un an après le retrait d'Edvige, le gouvernement a décidé, par voie de décret, de créer deux bases de données qui viendront remplacer le très polémique fichier central des Renseignements généraux.

Un an après le retrait d'Edvige, le gouvernement a décidé, par voie de décret, de créer deux bases de données qui viendront remplacer le très polémique fichier central des Renseignements généraux. Publiés au Journal officiel ce dimanche 18 octobre, ces deux fichiers se veulent épurés des points controversés d'Edvige. Le ministère de l'Intérieur affirme par ailleurs avoir déjà reçu le feu vert de la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) ainsi que l'aval du Conseil d'Etat.

Pour mémoire, Edvige devait dans un fichier central recenser les « individus, groupes, organisations et personnes morales qui, en raison de leur activité individuelle ou collective, sont susceptibles de porter atteinte à l'ordre public ». Les informations stockées concernaient notamment la santé, la sexualité, les personnalités et les mineurs dès 13 ans.

Contrairement à Edvige, ces bases de données ne prendront pas en compte les orientations sexuelles, l'état de santé ainsi que les opinions des individus, trois points de friction d'Edvige qui avaient provoqué l'ire des associations, et le retrait du projet il y a un an. Mais en revanche, les informations sur l'origine géographique seront bien intégrées. Les personnalités ne seront également pas fichées automatiquement.

Selon le ministère, la première base consacrée à la « prévention des atteintes à la sécurité publique » cible « les bandes, les hooligans et les groupuscules ». La seconde se focalise sur « les enquêtes administratives liées à la sécurité publique » et cible les postulants à un emploi dans la police, la gendarmerie et tout autre corps de métier dit sensible (comme les personnels des aéroports par exemple).

Les mineurs seront bien pris en compte, dès 13 ans dans la première et dès 16 dans la seconde, mais bénéficieront d'un « droit à l'oubli » (retrait des bases), 3 ans après l'enregistrement.

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