La SSII Satyam attaque d’anciens employés et PwC

Souvenez-vous : celle qui fut une fois la quatrième SSII indienne s’est retrouvée plongée, début 2009, dans un insondable bourbier par son ancien Pdg, Ramalinga Raju.

Souvenez-vous : celle qui fut une fois la quatrième SSII indienne s’est retrouvée plongée, début 2009, dans un insondable bourbier par son ancien Pdg, Ramalinga Raju. 

A l’automne 2008, Satyam avait été bannie pour 8 ans des marchés publics de la Banque Mondiale. Après ce mini-scandale, tout était allé très vite : dès la fin décembre, le gouvernement indien avait ouvert une enquête sur les pratiques de gouvernance à la tête de la SSII, à la suite d’une tentative avortée de rachat d’entreprises du BTP laissant planer des soupçons de conflits d’intérêts : il s’agissait, pour le PDG de Satyam, Ramalinga Raju, de faire racheter par la SSII deux entreprises de BTP à des membres de sa famille pour 1,6 Md$. Très vite, le conseil d’administration de Satyam s’est vidé de ses membres ; le 30 décembre, Ramalinga Raju en appelait à ses employés pour le soutenir. Trop tard : début janvier, le PDG de la SSII était contraint à la démission. De fait, Ramalinga Raju avait alors reconnu avoir gonflé artificiellement la trésorerie de Satyam de près de 800 000 euros. Le rachat prévu des deux entreprises de BTP devait permettre de dissimuler ces malversations en transformant des actifs fictifs en actifs réels… Au final, les aveux initiaux de Ramalinga Raju étaient toutefois loin du compte. Les manipulations comptables du flamboyant PDG de Satyam pourraient en effet avoir dépassé le montant de 1,7 milliard de dollars, selon le Central Bureau of Investigation indien chargé de l’enquête depuis près d’un an. En juin 2009, Mahindra Satyam, la SSII née du rachat de Satyam par Tech Mahindra, reconnaissait ainsi une dette de 1,5 Md€. Mais remonter la pente reste difficile.

Selon le quotidien DNA, Satyam vient donc de lancer des poursuites au civil contre les membres de son ancien conseil d’administration, d’anciens employés et son cabinet d’audit de l’époque, Price Waterhouse Coopers. Elle demande des dommages pour «fraude, violation des responsabilités et obligations fiduciaires, et négligences dans l’exécution des devoirs ». À l’époque du scandale, Satyam était notamment administré par son fondateur et président Ramalinga Raju, son frère Rama Raju, Vinod Dham, père du Pentium, un ancien directeur de l’IIT de Delhi, Delhi V S Raju, et un ancien enseignant de Harvard, Krishna Palepu.

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