L’Europe suspend les ventes de CO2 après une nouvelle attaque contre les places de marché

Quasiment un an après une première vague d’attaques le marché du CO2 est l’objet d’une nouvelle offensive des hackers. Ces derniers ont percé les registres comptables de plusieurs places européennes. Provoquant l’interruption des échanges sur toute la zone par la Commission européenne. Les consignes de sécurité concernant les transactions doivent être réévaluées.

La Commission européenne ordonne la suspension de toutes les transactions opérées sur le marché du CO2 jusqu’au 26 janvier. Une décision qui fait suite à la  découverte d'attaques contre les registres comptables des quotas de CO2 en Autriche, en Grèce, en République Tchèque, en Pologne et en Estonie visant visiblement à voler des droits à polluer pour les revendre directement sur le marché. Du coup, les autorités européennes ont décidé de fermer l’ensemble des marchés de ce secteur, en demandant à chaque pays de vérifier le niveau de sécurité de leurs places de marché. Selon des propos reccueillis auprès de la Commission par l’AFP, "les attaques étaient concertées. Elle se sont déroulées sur plusieurs jours avec pour but de voler des crédits pour les revendre sur le marché spot (marché en temps réel) sur lequel les transactions sont immédiates".

Des mesures de sécurité inadéquates

Début 2010, les registres européens d’émission de CO2 avaient dû fermer leur place de marché après une campagne de phishing auprès de leurs membres. En France, le registre national, tenu par la Caisse des dépôts, avait gelé le marché pendant quelques heures. Après enquête, Bruxelles avait exigé que l'accès au registre national soit sécurisé selon des normes drastiques. En vain visiblement. Selon Les Echos, rien qu’en République Tchèque, les permis volés sont évalués à 7 millions d'euros. Les attaques auraient duré plusieurs jours.


Les registres nationaux d’émission de CO2 ont la charge de tenir une comptabilité des quotas, fixés pour 5 ans par l’Union européenne. Les entreprises, issues de l’industrie lourde principalement, ont l’obligation de respecter des quotas d’émission de CO2. La place de marché vise à permettre à ces entreprises de vendre ou acheter des quotas - selon le cours fixé du moment -  afin de coller à la réalité de leurs émissions.
En attaquant les registres pour éventuellement subtiliser les crédences de ces entreprises, les pirates ont le champ libre pour revendre ou acheter des quotas librement, à leur place.

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