Groupe Open rentre dans le Top 10 des SSII... à un moment difficile

Reconfiguré en 2008, via la cession de l'activité distribution et le rachat de Sylis, Groupe Open atteint une certaine taille critique dans l'Hexagone. Mais pas au meilleur moment. D'autant que son profil, encore fortement axé sur la régie, ne semble pas idéal pour résister au ralentissement de la dépense des grands comptes.

Auto-satisfecit hier de la part des deux dirigeants de Groupe Open, Guy Mamou-Mani et Frédéric Sebag. Les deux co-présidents de la société présentaient le fruit de leurs efforts de transformation d'un groupe à l'origine à cheval sur les métiers du service et sur ceux de la distribution (avec Logix). Vente de cette dernière activité, rachat des parts minoritaires de Teamlog - qui fait partie du groupe -, acquisition de la SSII lilloise Sylis : l'année 2008 aura été celle de la construction d'un nouveau poids moyen des services informatiques dans l'Hexagone. En année pleine, Groupe Open réalisera 330 millions d'euros et emploiera 4 000 personnes, selon les chiffres donnés par la société. Une course à la taille critique qui répond, selon Guy Mamou-Mani, à la stratégie de référencement des prestataires par les donneurs d'ordre (qui aboutit à concentrer les volumes d'affaires sur quelques SSII) et au besoin d'industrialiser la production pour les sociétés de services, un chantier auquel s'est attelé Groupe Open en 2008. La société explique disposer déjà de 500 personnes en centres de services (France, Espagne et Ukraine).

Plongeon de la marge opérationnelle

Sur 2008 - qui n'intègre qu'un trimestre de Sylis -, la SSII réalise 227 millions d'euros, contre 183 en 2007. Mais sur des périmètres peu comparables. La marge opérationnelle, elle, plonge passant de 7,3 % à 3,9 %. Un recul que Guy Mamou-Mani attribue à plusieurs facteurs : les investissements réalisés dans l'industrialisation des lignes de service, la fin de certaines régies (qui se sont traduites par une montée de l'intercontrat de 2 ou 3 points), le taux élevé de turnover (22 %) et la stagnation du taux journalier. Certes, du fait du bon prix de cession de Logix, le groupe publie un résultat net flatteur, dépassant 81 millions.

Régie, faiblesse du secteur public : un profil exposé

L'arrivée de Groupe Open dans le premier wagon des SSII françaises - coincée entre Devoteam et Euriware - se produit toutefois à un moment peu propice, alors que Syntec Informatique vient de prévoir une année 2009 de stagnation. Tandis que Guy Mamou-Mani anticipe même plutôt une légère baisse. Avec des décroissances dans la régie - qui représente encore 50 % du CA de Groupe Open en 2008 - et des secteurs qui vont modérer fortement leurs investissements, comme la distribution et l'industrie - deux activités importantes de Sylis. Bref, avec une infogérance qui ne pèse que 18 % du chiffre d'affaires total, et un secteur public à 11 % du total, Groupe Open ne paraît pas afficher le profil idéal pour amortir la crise. Pour l'année en cours, les dirigeants de la SSII affirment vouloir se concentrer sur la rentabilité.

En complément : lire l'interview de Guy Mamou-Mani en novembre dernier.

Pour approfondir sur SSII, ESN

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