Intel offre son soutien au plan de relance Obama

A peine adopté, le plan de relance Obama a pu profiter du soutien, au moins en matière de communication, d’Intel avec l’annonce opportune d'un investissement de 7 Md$ dans des unités de production en Amérique du Nord.

Sept milliards de dollars. C’est le montant des investissements qu’Intel prévoit de consacrer à l’extension ou à la mise à niveau d’usines existantes afin de renforcer ses capacités de production de puces gravées en 32 nm. Un investissement qui sera débloqué sur deux ans. Dans un communiqué, le fondeur précise les unités de production concernées : celles de l’Oregon, de l’Arizona et du Nouveau-Mexique. Tirant sur la corde sensible de la responsabilité sociale, Intel précise que son investissement « financera environ 7 000 emplois de haut niveau et à hauts salaires sur ces sites. » Soit donc exclusivement aux Etats-Unis.

Un effet d’opportunité

Mais voilà, comme le reconnaît un porte-parole du fondeur, cette annonce est essentiellement opportuniste : elle tombe à point nommé pour cadrer avec la validation du plan de relance Obama ; cette annonce a même été synchronisée avec une allocution de Paul Otellini, le PDG d’Intel, à l’Economic Club de Washington.

De fait, ces investissements ne sont pas une surprise chez Intel. Dans sa publication de ses résultats, pour le troisième trimestre 2008, Intel rappelait notamment que « nous prévoyons d’introduire une nouvelle micro-architecture approximativement tous les deux ans et préparer le lancement de la nouvelle génération de technologie de traitement du silicium au cours des années intermédiaires. Cette chronologie coordonnée nous permet de développer et d’introduire rapidement de nouveaux produits basés sur une micro-architecture commune […] Nous appelons ça notre cadence de développement technologique ‘tick-tock’. » Dans le même document, le fondeur pavait la voie à l’annonce d’investissements renforcés dans la production en 32 nm, évoquant un accroissement de ses dépenses de R&D justifié par la « transition » entre la gravure en 45 nm et celle, à venir, en 32 nm.

L’ampleur même de l’investissement annoncé mérite d’être questionnée. Dans cette même déclaration de résultats trimestriels, Intel annonçait un cash flow négatif de 3,4 Md$ pour la mise à niveau d’usines au cours des neufs premiers mois de l’année 2008 ; de quoi relativiser "l'annonce" de 7 Md$ d’investissement sur deux ans…

Des effets concrets

Au-delà des effets d’annonce, Intel semble parti pour accélérer son calendrier de transition vers la gravure en 32 nm. Le fondeur le confirme : certains processeurs prévus initialement en 45 nm seront finalement annulés, à l’instar du Nehalem Havendale pour les ordinateurs de bureau, au profit d’un passage direct de l’architecture à la gravure en 32 nm, en l’occurrence avec Clarkdale. Intel vient d’ailleurs d’annoncer la mise en production des processeurs Westmere, en 32 nm, pour le quatrième 2009.

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