Capgemini sort amaigri de la crise et restera au régime en 2010

Après un second semestre 2009 faiblard, du fait d'une activité infogérance ne compensant pas suffisamment la dégringolade de l'intégration, Capgemini sort de 2009 amaigri de 5,5 % de son poids. Surtout, la première SSII hexagonale se montre particulièrement pessimiste pour 2010 : nouvelle décroissance et recul de la marge. Le recours massif à l'offshore, voie prônée par Cap, ne semble pas être un remède miracle.

Comme les autres grands des services, Capgemini aura plutôt bien protégé sa marge dans le courant de l'année 2009. A 7,1 %, celle-ci est certes en retrait très net par rapport à 2008, mais reste dans les bonnes eaux pour le métier des services. En revanche, le chiffre d'affaires recule sur l'année de 5,5 % à taux de change et périmètre constant (mais seulement 3,9 % en valeur brute). En France, ce repli atteint 6,1 %. Sur ces deux critères, Cap fait donc moins bien que Atos-Origin, même si sa rentabilité est bien supérieure et que la SSII dirigée par Thierry Breton doit beaucoup à sa filiale de traitement des transactions électroniques Worldline, activité que ne possède pas le groupe piloté par Paul Hermelin.

L'essentiel de cette décroissance a été amené par le second semestre 2009, après une bonne résistance en début d'année (chiffre d'affaires stable à périmètre courant). Et, après un troisième trimestre déjà très en recul (-9 %), Capgemini ne fait pas mieux en fin d'année, encaissant un - 8,5 % sur les trois derniers mois de l'année à périmètre courant (à 2,05 Md€). Selon les explications données par le groupe en novembre, ce recul plus accentué que celui de la plupart des concurrents de la SSII semble provenir de deux phénomènes conjugués : la faiblesse de la demande dans l'intégration et le conseil bien sûr, mais aussi le recul de l'outsourcing au second semestre du fait de la renégociation de deux grands contrats (réduction du périmètre des contrats TXU et Schneider). Sur l'année, l'activité infogérance ne progresse ainsi que de 0,3 % à taux de change et périmètre constants. Tandis que celles liées à l'intégration et aux services de proximité (Sogeti) reculent respectivement de 7,4 et 8,3 % par rapport à 2008. Sans surprise, le conseil est l'activité la plus affectée par la crise (- 14,7 %).

En 2010, décroissance et recul de la marge

Pour 2010, Capgemini parle désormais de stabilisation, mais estime que son chiffre d'affaires restera en décroissance au premier semestre. La SSII promet de renouer avec l'expansion au second semestre, une promesse il est vrai rendue plus facilement tenable par la faiblesse de la seconde moitié de 2009. Avec, au final, une année de nouveau en contraction (entre -2 et -4 %) et une marge sous pression (entre 6 et 6,5 %).

Capgemini comptait au 31 décembre 90 500 salariés, 1 100 de moins qu'un an plus tôt. Les effectifs offshore représentaient 31 % de ce total, avec 28 000 personnes. Soit 3 000 de plus qu'il y a un an. "La réponse de Capgemini à la pression des donneurs d'ordre sur les prix consiste à augmenter la part d'activité réalisée en offshore, tout en tenant nos prix dans les pays développés", expliquait Paul Hermelin, le directeur général, début 2009. Les anticipations de marge opérationnelle de Cap pour 2010 montrent que le discours a peut être atteint ses limites.

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