Licenciements à l'amiable : IBM contraint à la modération

IBM abuse des licenciements par rupture conventionnelle. C'est en tout cas l'avis des directions départementales du travail qui refusent désormais les demandes de la société américaine, selon la CFDT de Big Blue. En 2009, 300 salariés auraient quitté l'entreprise par ce biais ou via des retraites anticipées.

IBM serait-il devenu dépendant aux licenciements par rupture conventionnelle, une mesure créée en juin 2008 ? En tout cas, les directions départementales du travail et de l'emploi (DDTE), qui doivent homologuer ces séparations à l'amiable entre sociétés et salariés, commencent à voir rouge. Un avis d'un de ces organismes explique ainsi à la direction d'IBM : "La demande d’homologation d’une rupture conventionnelle est refusée car celle-ci ne peut se substituer à un licenciement pour motif économique. La rupture conventionnelle ne peut avoir pour effet de contourner des procédures et garanties légales." Selon la CFDT du groupe, depuis la fin 2009, les DDTE d'Ile de France refusent désormais les homologations présentées par la société, plusieurs demandes ayant ainsi été retoquées dans les Hauts-de-Seine, le département du siège d'IBM France. Ces départs viseraient notamment les salariés n'ayant plus de postes et ceux mal notés dans les systèmes d'évaluation interne.

300 salariés non remplacés selon la CFDT

En plus de l'utilisation de la rupture conventionnelle, la société américaine a également recours massivement aux départs anticipés à la retraite pour faire mincir ses effectifs, explique l'organisation syndicale. En cumulant ces deux méthodes, 300 salariés auraient ainsi quitté l'entreprise en 2009 (sur un total de 9 500 personnes), plus des deux tiers concernant des salariés proches de la retraite. Selon la CFDT, ces postes n'ont pas été remplacés.

Souhaitant voir la direction ne plus "se défausser de son obligation de reclassement" et, le cas échéant, mettre en place un véritable plan social, la CFDT demande au nouveau Pdg France, Alain Bénichou, "d'exposer clairement sa politique d’emploi". "On attend de la clarté, qu'IBM traite les partenaires sociaux en adultes, explique Jean-Michel Daire, porte-parole de la CFDT d'IBM. Malgré l'accord sur la GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences), les salariés se sentent de plus en plus précarisés".

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