CA World 2011 : Le Cloud, ou l’ère des services métiers

Pour Dave Dobson, vice-président exécutif de CA Technologies, l’industrie de l’informatique est à un nouveau point d’inflexion. Le Cloud Computing est plus, selon lui, qu’une évolution technologique : c’est le point de départ d’une transformation en profondeur du monde de l’informatique, de sa propre industrialisation. Avec, à la clé, un métier des DSI qui s’apprête à passer de l’administration des outils technologiques à celle de composants servant à construire des services métiers.

«L’industrie est à un point d’inflexion », explique le vice-président exécutif de CA Technologies, avec le passage d’une approche de l’informatique centrée sur les briques technologiques à une autre, centrée sur les services métiers. Une tendance de fond, selon Dave Dobson, qui est là pour les 15 à 20 prochaines années. La raison ? Traditionnellement, les professionnels de l’informatique se sont concentrés sur le matériel, le logiciel, les réseaux «mais ce n’est pas ça qui conduit l’entreprise à plus de réussite : c’est la transformation au travers des services qu’on lui apporte ». Et d’assurer le constater chez ses clients : «oui, on voit des clients chercher à faire plus avec moins, mais c’est pour réussir à financer des activités de transformation susceptibles de créer un avantage compétitif.» D’où, dès lors, une forte tendance à investir pour «rationaliser et optimiser les environnements existants ». Le chemin est certes long : «seulement 40 % des clients grands comptes utilisent pleinement des outils d’administration des environnements virtualisés, des outils d’automatisation de leurs infrastructures de centre de calcul », assure-t-il. Toutefois, le Cloud Computing pourrait accélérer la mouvement, avec des applications «qui deviennent largement composites, avec des composants produits en mode Cloud. Les outils d’administration ne servent plus alors qu’à rassembler et lier et les composants.» 

Le Cloud Computing, ou quand l’informatique s’industrialise

p1100163Si historiquement, l’informatique a permis d’industrialiser et d’optimiser de nombreuses activités, c’est donc à son tour d’en passer par là : «oui, l’IT s’industrialise lui-même. Nous sommes en train de diviser des briques en composants fonctionnels comme sur une chaîne d’assemblage.» Dans le cadre de son intervention en ouverture de CA World 2011, qui se déroulait la semaine passée à Las Vegas, Dave Dobson faisait notamment un parallèle avec les chaînes d’assemblage automobiles. Dans le monde informatique, «le meilleur exemple auquel je peux penser, c’est le provisionnement d’une nouvelle pile d’infrastructure, qui reste aujourd’hui très manuel pour nombre de nos clients - serveurs, OS, logiciels, etc. Avec nos outils, c’est complètement automatisé ». Du coup, selon lui, «le rôle du DSI se déplace, monte dans la chaîne de valeur, pour devenir gestionnaire de fournisseurs et de composants» pour services métiers. Et d’expliquer même que, «dans certaines entreprises très en pointe, le titre de DSI change pour celui de Business Information Officer», direction de l’information métier. Dave Dobson illustre son propos par un exemple, tiré d’un échange avec «le DSI de l’une des plus grandes institutions financières au monde. Nous parlions de la répartition des ventes de CA et je lui expliquais que, aujourd’hui, nous vendons pour 80 % à des entreprises utilisatrices, contre 20 % à des fournisseurs de services. Mais d’ici 3 à 5 ans, nous anticipons que ce ratio passe à 40/60. Et cela s’inscrit dans sa propre logique : aujourd’hui, il dispose d’un budget de 2,5 Md$, exploite 17 centres de calcul avec 22 000 employés. D’ici cinq ans, il prévoit d’en avoir fini avec l’exploitation de l’infrastructure, de l’avoir externalisée, et de ne plus employer que 10 000 personnes dédiées à la gestion du développement applicatif sur des plateformes Cloud et à la construction des services métiers.»

Accélérer la transformation

C’est dans cette perspective que Dave Dobson replace les principales annonces produits de l’éditeur lors de sa grand messe. La solution CA Cloud 360 veut permettre aux entreprises de valider et sélectionner applications et services métiers à transférer dans le Cloud, privé, public ou hybride. Elle s’appuie notamment pour cela sur la suite Lisa, acquise par l’éditeur avec le rachat d’ITKO, annoncé en juin dernier, pour la modélisation et la simulation des services métiers, suivant des protocoles standards comme des protocoles propriétaires, et sur Oblicore Guarantee, pour la définition et la gestion des accords de niveau de service. Cloud 360 embarque en outre la dernière édition de CA Application Performance Management (APM), la solution maison pour gérer les performances des applications, notamment dans l’optique d’architectures de Cloud hybride. La solution Cloud 360 abrite enfin CA Automation Suite for Clouds, annoncée en juillet dernier, qui vise à permettre l’automatisation de la mise à disposition de services applicatifs physiques et virtuels, en libre service, et qui ajoute désormais le support des environnements AppLogic, VCE vBlock, Hyper-V, IBM LPAR, Solaris Zones et VMware View. 

Mais il faut aussi ajouter à cela Cloud Commons, une place de marché pour machines virtuelles supportées par AppLogic : le but est là de mettre en relation fournisseurs de composants virtualisés et acheteurs, ainsi que fournisseurs de services d’hébergement pour les VM AppLogic et construites avec Cloud Commons Developer Studio. Cloud Commons n’est pas nouveau : il a été lancé en mai 2010 mais CA essaie là de donner un second souffle à une place marché pour l’heure assez peu dynamique. Peut-être que cela n’aide pas : pour l’heure, Cloud Commons n’est qu’en anglais et disponible aux Etats-Unis. Des limitations qui devraient évoluer dans les prochains mois. 

Dernière brique de l’ensemble, visant cette fois-ci le nouveau métier de DSI tel que l’appréhende Dave Dobson, CA Executive Insight, une solution de type tableau de bord qui s’intègre à CA APM pour fournir une vue globale et de haut niveau sur les performances des applications et des services métiers, y compris en mobilité

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