.Net un peu plus proche de PHP ou quand Microsoft drague les langages stars du Web

Les laboratoires « Interopérabilité » de Microsoft ont publié un kit Open Source pour décloisonner .Net et l'exposer sous forme de services web REST, afin de le rendre facilement exploitable avec PHP. Une énième ouverture au langage du Web.

Microsoft poursuit ses manœuvres de séduction des développeurs PHP. Les équipes de son pôle dédié à la cause de l'interopérabilité ont publié PHP Toolkit for ADO.NET Data Services, un ensemble d'outils Open Source (sous licence BSD) pour développeurs PHP. Objectif : rapprocher un peu plus le langage très Web du sacro-saint environnement .Net cher à Redmond.

Ce jeu de composants et de bibliothèques, financés par Microsoft et développés par la société Persistence System, est une évolution naturelle du projet ADO.NET Data Services – qui avait pour nom de code Astoria -, annoncé par Microsoft en 2007, lors de sa conférence MIX. Ce projet vise notamment à exposer des données sous forme de services web standard et à les rendre accessibles par le protocole HTTP et donc par un URI (Uniform Resource Identifier). On parle ainsi d'architecture REST (Representational State Transfer). PHP Toolkit for ADO.NET Data Services permet aux développeurs PHP d'utiliser les services créés par Astoria et de les manipuler avec PHP. En gros, il s'agit de créer une couche d'abstraction au-dessus des bases de données et de permettre d'accéder facilement à ces mêmes données, quelle que soit la technologie utilisée pour assurer la passerelle.

Connecter une application PHP à un SI en .Net

« PHP Toolkit for ADO.NET Data Services permet d'interfacer les bases .Net avec PHP », explique Eric Daspet, expert PHP et innovation chez SQLI, qui rappelle également que les modules qui composent ce kit permettent de « se brancher seulement aux modèles de données et pas à tout .Net ».  Pour lui, cela constitue un gain dans les temps de développement, lorsque par exemple on doit connecter une application PHP à un gros SI en .Net. « Il n'est alors pas nécessaire de modifier l'ensemble de l'architecture », souligne-t-il, tout en ajoutant ne pas encore avoir eu de demandes en ce sens (les seuls projets concernaient des SI en Java).

Selon le blog de l'équipe de développeurs, le projet Astoria est déjà intégré au framework .Net. Il est supporté par le SP1 de Visual Studio et le sera dans l'édition 2010 de l'atelier (actuellement en version bêta).

A mesure que le monde du développement se tourne davatange vers les technologies Web, poussé notamment par l'ère du Cloud Computing et du Saas, Microsoft doit ouvrir un peu plus son environnement à des technologies Open Source, comme PHP, pour tenter de faire grossir sa communauté de développeurs avec de nouveaux profils. Dans cette même perspective, Redmond a notamment déclaré lors de sa conférence MIX 2009 qu'Azure, son infrastructure de Cloud Computing, supporterait elle aussi PHP grâce à FastCGI.

Clins d'œil de Redmond aux stars des langages Web

Autre signe d'ouverture récent de Redmond, C# 4 et Visual Basic 10, tous deux inclus dans la future édition 2010 de Visual Studio, seront placés sous le signe de l'interopérabilité avec les langages dynamiques, comme Python ou Ruby, a précisé S. Somasegar, vice-président de la division Développeur de Microsoft, sur son blog. Avec PHP, ces deux langages font partie des étoiles montantes du développement Web. Ces trois-là restent les langages de scripting préférés des développeurs Web, révélait Evans Data en mars dernier dans une étude.

PHP Toolkit for ADO.NET Data Services confirme cette tendance à l'ouverture, constate également Eric Daspet, qui rappelle que Redmond « souhaite sortir .Net de son isolement ». Et s'extirper de son ancienne logique, très fermée.

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