Drupal chasse les utilisateurs moins expérimentés

Pour grandir, le CMS Open Source Drupal a l'intention d'élargir un peu plus son cercle d'utilisateurs en ciblant les designers Web et en ouvrant les portes de sa communauté à de nouveaux arrivants. Objectif : la démocratisation qui passera par une version 7 de la solution, avec une interface simplifiée et remaniée plus accueillantes. L'édition européenne de DrupalCon 2009, à Paris, ouvrira les débats.

« Réduire les barrières à l'entrée ». Un mois et demi avant le coup d'envoi de la conférence européenne DrupalCon qui s'arrête cette fois-ci à Paris, la communauté de l'outil de gestion de contenu Open Source Drupal a décidé de monter d'un cran dans la démocratisation de l'outil. Initialement l'apanage de développeurs chevronnés, Drupal, qui compte parmi ses adeptes des grands comptes des medias Web en France, comme Mediapart ou encore certains sites de Libération, ouvre en grand les bras aux communautés de designers. Objectif : séduire de nouveaux arrivants, qui pourraient être attirés par Joomla, Wordpress ou encore Spip,  autres CMS (Content Management System) Open Source dont la notoriété sur le Web – notamment dans le développement des blogs – va grandissante.

Dans son rapport 2009, CMS Watch, portail qui analyse le positionnement des différentes plate-formes de gestion de contenu, positionne Drupal aux côté de Typo3, Joomla, et Plone dans une catégorie Community Open Source . Aujourd'hui, la communauté française draine quelque 550 000 utilisateurs inscrits sur Drupal.org. Ce même site compte 125 000 téléchargements par mois de la version 6 du CMS (chiffre de mars).

L'idée, souligne Alexandre Eisenchteter, membre de communauté de Drupal en France, est de mettre l'accent sur le fait que Drupal devient de moins en moins l'apanage d'experts pointus. « On assiste à une démocratisation du CMS depuis un an ou deux, au fur et à mesure que la solution est devenue plus mature, plus simple à utiliser par des gens un peu moins experts. On a élargi le cercle d'utilisateurs développeurs et la tendance va s'accélérer ». Si la communauté tient à garder un contact étroit avec son coeur de cible, les développeurs chevronnés, c'est vers le monde du design et des spécialistes de l'utilisabilité que se tourne désormais le CMS.

La DrupalCon à Paris proposera ainsi un parcours dédié entièrement à la cause des designers et des nouveaux arrivants, et cette ouverture sera symbolisée concrétement par l'arrivée de la version 7 de Drupal, prochaine évolution du CMS. « L'axe majeur de développement de Drupal 7 reposera sur la simplification de l'interface, explique Alexandre Eisenchteter. Nous allons ajouter une couche supplémentaire dans l'interface qui va permettre à des gens moins expérimentés de réaliser des sites un peu plus simples . »

Côté technique, la version 7 mettra également l'accent sur « l'ergonomie générale de l'outil en ciblant les 80% d'usages principaux », explique Damien Tournoud, l'un des principaux contributeurs au coeur de Drupal. En clair, identifier les composants les plus utilisés afin d'en accélérer l'accès dans l'interface. « C'est un travail qui est réalisé au niveau mondial », poursuit-il. Des efforts ont également été réalisés au niveau du « passage à l'échelle et des performances ». Drupal 7 intègrera un module de gestion d'outil des Content distribution network (réseau de serveurs qui permet d'accélérer la diffusion de contenu). Côté flexibilité, il renfermera un système de chargement dynamique de code ainsi qu'un outil revisité de gestion des images et des fichiers.

Mises à jour chagrin

Restera alors à gommer certains points noirs qui ternissent un peu l'image de Drupal. Si l'avantage du CMS repose sur sa flexibilité et sa granularité, apportée par la notion de modules et de plug-in, il s'agit également de ses grandes faiblesses, souligne CMS Watch. A chaque version majeure, le code de Drupal est ré-crit à plus de 50%, confirme Damien Tournoud. Les mises à jour deviennent alors délicates et les risques d'incompatibilité de plugs in entre différentes versions est immense. Avec 4 500 modules référencés sur Drupal.org, cela apparaît nettement comme un frein dès lors que l'on parle d'ouverture vers un public moins expérimenté.
Pour attaquer ce problème, la version 7 devrait intégrer dans son noyau les plug-in les plus fréquemment utilisés et qui font la spécificité de Drupal, affirme Alexandre Eisenchteter.

Et Damien Tournoud d'ajouter : « Il existe des sites qui ont monté en version depuis 2001[...] le chemin de migration est toujours garanti entre versions successives. » Les futurs arrivants auront quelques jours - du 1er au 5 septembre à Paris - pour s'en convaincre.

En savoir plus

Le site de DrupalCon Paris 2009

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