La valeur des contrats de services IT a continué de chuter en 2012, selon PAC

Selon le baromètre Deal Tracker du cabinet d’analystes Pierre Audoin Consultants, les contrats de services IT et de BPO ont chuté de 10% en valeur en 2012 pour atteindre 48 Md€. La faute au cloud, à l’offshore et aux budgets IT toujours plus restreints.

La montant total dépensé dans l'IT et dans les services de BPO s’écroule dans le monde, nous apprend un rapport du cabinet d’analystes Pierre Audoin Consultant (via son bureau londonien), alors que les entreprises restructurent leurs contrats au regard d’une mutation des modes de prestations. Les renégociations, le cloud computing et l’offshore, ainsi que la pression continue sur les budget IT grignotent les dépenses totales en IT et dans les services de BPO dans le monde. Aligné sur les politiques « faire plus avec moins », l’outsourcing devrait toutefois progresser mais moins d’investissements y seront réalisés.

Selon PAC, la valeur totale des contrats de services IT et de BPO dans le monde a chuté de 85 milliards d’euros en 2010 à 48 milliards d’euros en 2012, illustrant la 2e année consécutive à la baisse. En 2011, elle avait atteint 53 milliards d’euros, nous révèle ainsi le Deal Tracker de PAC. Et surtout, PAC ne s’attend pas à ce que cette valeur augmente de façon significative : il ne devrait y avoir que peu de gros contrats, les budgets IT resteront serrés, l’offshoring deviendra une pratique standard et l'adoption du modèle Cloud augmentera.

Philip Carnelley, directeur de recherche chez PAC, affirme que les entreprises s’éloignent des prestations combinant plusieurs services, préférant une démarche plus granuleuse. Carnelley souligne que cela contribue à réduire les dépenses. « Il y a quelques années, la tendance était à externaliser d’importants et longs contrats auprès de sociétés comme IBM. Mais aujourd’hui, les entreprises s’engagent sur des contrats beaucoup plus courts », commente-t-il.

Des budgets IT restreints

Mais surtout, et c'est l’un des points clés, les entreprises ont moins la possibilité de dépenser à cause de budgets qui restent sous pression. Carnelley soutient que de nombreux contrats arrivent aujourd’hui à échéance et que les entreprises profitent alors de l’opportunité pour en modifier les conditions lorsqu’arrive l’heure des négociations et d’une éventuelle re-signature. « Les contrats renouvelés ont déjà fait économiser aux entreprises, mais celles-ci vont essayer d’obtenir de nouvelles réductions. Cela signifie un prix encore plus bas », affirme Carnelley.

« Les conditions économiques restent difficiles dans toutes les régions du monde et les clients restent prudents sur le fait d’avoir à s’engager contractuellement sur le long terme. Les décideurs expérimentés et durs en négociation continuent de négocier des tarifs plus avantageux auprès de leurs fournisseurs. Le prix des contrats existants étant généralement réduit de 30 à 40 % lors de leur renouvellement ». PAC cite également trois autres tendances qui, une fois combinées, réduisent les coûts liés au BPO et aux services IT. Cela recouvre notamment le fait que les contrats sont de plus en plus ciblés.

« La forme des contrats continue d’évoluer alors que les clients s’écartent des contrats d’outsourcing à grande échelle ou des contrats de services en régie, pour des modèles commerciaux axés sur des résultats fixes et la valeur métier », soutient PAC. Le cabinet d’analystes explique également que le cloud cannibalise lentement les flux traditionnels de revenus et que les coûts moindres de l’offshore deviennent la norme. « Dans les 12 derniers mois, nous avons assisté à de nombreux projets clé en matière d’offshore chez Apple, ING et Shell. Et les prestations à bas coûts séduisent de plus en plus les entreprises d’Europe continentale et particulièrement les régions nordiques où de gros contrats offshore ont été signés en 2012 par Nordea, SAS, UPM Kymmene et TDC », commente enfin PAC.

Traduit de l'anglais par la rédaction

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