Pôle : Minalogic s’ouvre au monde du logiciel

A l’origine spécialisé dans les systèmes sur puce, le pôle de compétitivité grenoblois Minalogic étend son écosystème au monde plus traditionnel du logiciel afin de structurer une filière régionale en plein développement.

Minalogic change de braquet. Historiquement positionné sur le logiciel embarqué sur puces, le pôle de compétitivité grenoblois a décidé de s’ouvrir plus généralement au monde du logiciel. Objectif : devenir le référent d’une filière régionale du logiciel qui s’est peu à peu étoffée dans le sillage de l’embarqué, mais qui ne s’est pas encore structurée.

La tâche de coordonner les activités de ce nouveau groupe au sien du pôle a été confié à Philippe Wieczorek, nommé en octobre 2012, pour en prendre la direction et orchestrer cette stratégie d’élargissement. Selon lui, la filière du logiciel à Grenoble et dans la région Rhônes-Alpes a véritablement progressé ces dernières années, mais manque d’un référent fédérateur, dont la mission serait de coordonner une filière. Ainsi, rien qu’à Grenoble, le logiciel pur emploierait quelque 16 000 personnes. Dans la région, ce nombre se porterait à 33 000. En tout, indique-t-il, ce sont quelque 800 PME qui travaillent dans le logiciel dans le département de l’Isère, tout secteur confondu - il cite notamment le cloud, le Big Data, mais également les très critiques systèmes de supervision de plate-formes industrielles.

Mais plutôt que de créer un nouveau pôle capable de représenter la filière du logiciel, les institutions, comme le Conseil régional, l’Agglomération des communes grenobloises et la Ville de Grenoble ont préféré porter cette mission auprès de Minalogic, assure-t-il. Mais attention, le pôle reste bien la référence en matière de logiciel embarqué, tient-il à préciser. Le pôle grenoblois est l’un des pôles de compétitivité les plus actifs dans les systèmes embarqués sur puce, contribuant à alimenter une filière française dont la croissance dépasse celle des logiciels et services. Minalogic est également un membre fondateur de l’association «Embedded France» qui a vu le jour à la mi-septembre. Rappelons également que le pôle draine un tissu grenoblois très actif, avec notamment STMicro (à Crolles), Soitec, Bull, Schneider Electric, HP ainsi que des centres de recherche comme le CEA-Leti - pour n’en citer que certains.

Mieux définir son modèle économique

En ligne avec la volonté du gouvernement en matière de feuille de route des pôles de compétitivité, qui doit mettre davantage l’emphase sur l’accès des entreprises au marché, notamment, le pôle proposera alors plusieurs services, entièrement dédiés aux spécificités de cette filière, résume Philippe Wieczorek. Moins axé sur le transfert des technologies, mais davantage sur l’accompagnement des PME et la définition et le développement d’un modèle économique.

Des services d’aides au financement seront proposés ainsi que d’autres portés sur le marketing - l’un des gros points faibles en général dans la monde du logiciel français. Des programmes à la carte ont été initiés, pour favoriser l’échange avec une communauté d’experts via des parcours mis en place pour le dirigeant. «Il s’agit d’amener ces entreprises à une croissance forte», et les aider à devenir des ETI. Une plate-forme matérielle sera également mise à disposition.

Minalogic annoncera officiellement son ouverture à la filière logicielle le 28 novembre prochain à l’occasion d’une grande journée animée de tables rondes.

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