Teradata met son entrepôt de données dans le cloud, à coût équivalent

A l’occasion de sa conférence partenaires qui se tenait la semaine dernière à Dallas, Teradata a annoncé la disponibilité de son entrepôt de données en mode cloud. L’offre est pour l’heure disponible aux US.

Amazon Web Services a débuté la commercialisation d'une offre d’entrepôt de données, supportant des petaoctets de données, en février dernier. Teradata, spécialiste historique du genre, a officiellement donné sa réponse en annonçant son propre datawarehouse dans le cloud, à l’occasion de sa conférence partenaires qui se tenait la semaine dernière à Dallas.

Le groupe, dont la technologie d’entrepôt de données est installée dans 90% des banques dans le monde, selon ses propres chiffres, a ainsi annoncé que sa base de données, sa plate-forme ainsi que ses applications analytiques seront disponibles dans le cloud. Une offre qui sera d’abord déployée sur les Etats-Unis.

Même si les deux offres permettent d’éliminer les dépenses en capital nécessaires à l’installation d’un entrepôt de données à grande échelle, leur approche en terme de tarification diffère. Amazon propose son datawarehouse au prix de 1 000 $ le teraoctet à l’année, soit un dixième du coût de la plupart des autres solutions du marché, clame-t-il. Le prix pratiqué par Teradata, quant à lui, repose sur le calcul du TCO d'un systèe équivalent dans un datacenter traditionnels, un approche qu'il qualifie de « neutre en terme de TCO ». Et comme le montre le tarif de l'offre Extreme Data Platform 1700 en mode "on premise" (installation dans le datacenter du client), on est loin d'un ration de 1 à 10. Teradata facture ainsi 2 000 $ par teraoctet. 

 

A ce tarif, il n'est pas si sûr qu'Amazon soit moins cher, même si c'est la conviction a priori des utilisateurs IT et des investisseurs. Ceux qui mettent en place des entrepôts de données  comprennent toutefois pourquoi ce n’est pas nécessairement le cas pour leur système, soutient Tony Cosentino, vice président et directeur de recherche chez Ventana Research : « Généralement, ce sont des personnes éduquées et elles comprennent les raisons derrière ces disparités ».

«Rester neutre en terme de TCO est une position raisonnable. Même si les acteurs du cloud se positionnent comme étant moins chers, les choses ne sont pas si simples. Avec le cloud, il existe toujours de nombreuses dépenses associées, la grosse différence réside dans la façon dont les coûts sont répartis. »

Ces coûts cachés du cloud comprennent l’infrastructure réseau dédiée pour se connecter à l’entrepôt de données ainsi que les dépenses liées à la conformité et à la gouvernance des données qui s’appliquent tant au système dans le cloud que celui sur site, ajoute Cosentino. « Lors des négociations avec Amazon ou tout autre services cloud, le fournisseur ne mentionne pas ce que va couter la liaison réseau pour accéder au service et pour déplacer les données dans un sens ou dans l'autre. »
Il rappelle également que les grands fournisseurs proposer des offres de financement dans le cadre d’investissements importants, des offres qui peuvent dès lors permettre d'amortir les coûts d’une solution de datawarehouse sur site de façon identique à ce que propose une solution dans le cloud.

Un point que partage Scott Gnau, le président des Teratada Labs qui soutient que certains clients peuvent avoir à l’idée que les services cloud doivent être moins chers que les systèmes à demeure. « De nombreuses entreprises ont accès à des services cloud parce qu’elles trouvent ça cool ou elles estiment que les coûts sont plus bas, et d’une manière générale, c’est le cas. Mais dans des environnements haute performance, là où nous nous positionnons, ce n’est pas le cas. »

« Lorsque vous ajoutez à l’équation le coût de la transmission des données, des migration de données, des liens de communications dédiés, et de tous les services étendus qui donnent du sens à l’offre, le cloud peut devenir plus coûteux que d’installer une solution soit-même. » De plus, si les données d’une application sont physiquement plus proches de l’entrepôt de données, le déplacement peut être plus rapide, a-t-il ajouté.

Pourquoi le cloud pour l’entrepôt de données et l’analytique ?

Pour Tony Cosentino, du cabinet Ventana Research, le cloud, en matière de datawarehousing et d’analytique, est avant tout une histoire de pré-production. Il soutient que le nuage peut convenir à des entreprises qui souhaitent tester ou créer un pilote d’entrepôt de données ou de système analytique, avant de basculer complètement dans le cloud. Cette flexibilité sera finalement la motivation première de placer ses technologies dans le cloud, poursuit-il.

Teradata a également annoncé les premiers clients de son offre cloud. Netflix, le spécialiste de la vidéo en ligne a ainsi retenu Teradata cloud pour ses capacités analytiques massivement parallèles. Toutefois, il ne faut pas s’attendre à ce que les références clés du groupe, comme Tesco and Sainsbury’s (grande distribution) migrent leur systèmes internes vers le cloud. « Peu de gens migrent en masse leur environnement vers le cloud. Ils les conservent encore à demeure, surtout les entreprises de grandes ou moyenne taille, qui ont des infrastructures très anciennes », conclut enfin Cosentino .

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