Pénurie de serveurs sur le cloud d'Amazon

Amazon Web Services est confronté à une pénurie de serveurs pour faire face à la demande en instances C3, des instances à hautes performances annoncées très récemment.

OVH n'est pas le seul géant qui connaisse  des problèmes de pénurie de serveurs. Amazon fait lui aussi face à une pénurie de serveurs pour répondre à la demande de ses clients en instances haut de gamme C3. Cette pénurie a été une première fois relevé la semaine dernière dans un billet de blog par l’évangéliste en chef du groupe, Jeff Barr. Selon lui, il a fallu moins de deux semaines pour que les instances C3 atteignent le niveau d’adoption de la précédente instance la plus populaire - à l'époque cette dernière avait mis 22 semaines -, un rythme d'adoption qui a pris le géant américain de cours. 

« Ce décollage rapide montre la soif des entreprises en matière de performances sur AWS », commente Carl Brooks, analyste au sein du cabinet de conseil 451 Research.

Les nouvelles instances C3 ont été dévoilées lors de la conférence Re:Invent cette année. Elles s'appuient sur des processeurs plus rapides reposant sur la technologie Intel Ivy Bridge version 2, cadencés à 2,8 ghz et offrent deux fois plus de mémoire par vCPu que les instances C1 et CC2 ainsi que des instances de stockage basées sur du SSD. Une instance c3.large, la plus petite de la gamme, embarque 3,75 Go de RAM, deux vCPU et deux SSD de 16 Go pour un tarif de 15 cents à l’heure.

Les spécialistes de l'IT pointent généralement les performances des entrées / sorties comme un point faible d’EC2. Amazon propose de résoudre ce problème en permettant d’acheter des IOPS provisionnées pour les instances EC2 connectées à Elastic Block Store. Même avec ce dispositif toutefois, les clients AWS qualifient les performances d’EC2 d’irrégulières et sujettes à des problèmes de gestion de ressources partagées (on parle de « noisy neighbours ») ; ce qu’Amazon a toujours nié.

Les performances du cloud toujours en retrait par rapport au bare-metal

Amazon n’est pas le seul acteur à essayer d’améliorer les performances de son cloud.
La puissance de compute a été une problématique coeur du marché du cloud computing, comme peuvent en témoigner les récentes refontes de datacenters de Verizon Terramark et Rackspace Hosting, affirme John Treadway, senior vice président de Cloud Technoloy Partners, un cabinet de conseil de Boston.

« Amazon ne va pas en rester là ; Ils vont répondre à la concurrence et considérer cette demande d’accroissement de performance et de puissance comme un marché en devenir », soutient-il.
Toutefois, même les instances les plus importantes, comme la c3.8 large (32 vCPU et 60 Go de RAM) ne parviennent toujours pas à rivaliser avec les capacités de serveurs bare-metal, qui proposent généralement plus de 128 Go de RAM par serveur physique. Ainsi, la demande pour ces instances sur AWS illustre le fait que les clients ne veulent pas uniquement la vitesse d’avance - ils recherchent également les services proposés par AWS ainsi que de meilleures performances », affirme Brooks. « La pénurie montre également la valeur relative de la plate-forme et de l’environnement », ajoute-t-il.

Amazon s'est refusé à commenter nos informations.

Traduit et adapté par la rédaction depuis un article en anglais de Beth Pariseau sur SearchCloudComputing.com

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