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2025 : année du début de l’industrialisation de la GenAI pour OpenAI

Mais une fracture se creuserait entre entreprises pionnières – qui utilisent des modèles personnalisés sur leurs données, pour des usages précis, intégrés dans des worflows – et celles qui en restent à l’usage de plus en plus massif, mais toujours individuel de l’IA.

Un constat et des conseils. Quel a été l’état de l’art de l’IA générative en 2025 ? Pour répondre à cette question, OpenAI a réalisé un rapport dans lequel il croise deux types de données. D’un côté, les métriques d’utilisation, anonymisées, de plus d’un million de ses clients professionnels. Et de l’autre, une enquête, qualitative, auprès de 9000 employés.

L’avènement des customs GPT

Le premier enseignement est que la GenAI serait en train de passer d’une phase d’expérimentation individuelle à une intégration plus profonde dans les processus. En témoigne la popularité grandissante des « GPTs ». L’utilisation de ces outils a été multipliée par 19 depuis le début de l’année.

Ces GPT sont des versions « custom » de l’IA d’OpenAI qu’une entreprise peut personnaliser en l’entraînant sur ses documents, ses procédures, ou sa base de connaissances.

Aujourd’hui, ils représentent 20 % des prompts envoyés à ChatGPT. Le rapport cite longuement l’exemple de sa plus belle « prise » de 2025 : la banque espagnole BBVA qui vient de signer un accord pour étendre encore plus son partenariat avec l’éditeur.

BBVA utilise plus de 4000 GPTs personnalisés. Au Mexique, la banque doit effectuer une vérification avant chaque transaction importante, pour s’assurer que le signataire a bien le droit pour engager son entreprise. Un chatbot, entraîné sur la documentation juridique et validé par des experts, vérifie et valide désormais instantanément les autorisations pour les cas les plus courants. 9000 requêtes auraient été automatisées cette année. Le tout aurait permis de réaffecter trois ETP.

Du côté des APIs – qui montrent que l’on fait appel à la GenAI dans un projet plus large – « la consommation moyenne de tokens de raisonnement par organisation a augmenté d’environ 320 fois au cours des 12 derniers mois. »

Un gain d’une heure par jour

De l’expérimentation à l’industrialisation, certes, mais pour quel ROI ? L’enquête auprès des employés avance que 75 % d’entre eux disent que l’IA a amélioré la vitesse ou la qualité de leur travail. Les utilisateurs estiment en moyenne gagner entre 40 et 60 minutes par jour.

Les utilisateurs les plus intensifs dépasseraient même un gain de 10 heures par semaine. OpenAI note également qu’un utilisateur qui emploie l’IA pour 7 types de tâches différentes (rédaction, codage, analyse des données, synthèse, traduction, etc.) aurait un gain de temps 5 fois supérieur à celui qui ne l’utilise que pour 4 tâches.

« 87 % des employés du secteur IT signalent une résolution plus rapide des problèmes informatiques », note le rapport. « 85 % des responsables marketing et produits signalent une exécution plus rapide des campagnes. Et 73 % des ingénieurs signalent une livraison de codes plus rapide. »

Mais l’IA générative ne ferait pas qu’accélérer. Elle donnerait de plus en plus accès à des compétences nouvelles. « 75 % des utilisateurs déclarent être capables d’accomplir de nouvelles tâches qu’ils ne pouvaient pas effectuer auparavant », confirment les sondés.

L’exemple le plus frappant est la démocratisation des compétences techniques. Le rapport note que les messages liés au codage ont augmenté de 36 % chez les employés dont ce n’est pas le métier. L’IA devient un traducteur entre une idée métier et son exécution technique.

L’Europe et la France surfent sur la deuxième vague de l’IA

L’Europe serait en première ligne de cette deuxième vague de l’IA générative.

« Parmi les plus grands marchés, l’Australie, le Brésil, les Pays-Bas et la France affichent la croissance la plus rapide en termes de clients professionnels, avec une augmentation de plus de 143 % d’une année sur l’autre » chiffre le rapport. Avec pour la France une croissance exacte de 146 %.

Le Royaume-Uni et l’Allemagne sont par ailleurs les deux plus grands marchés pour ChatGPT Enterprise, en dehors des États-Unis.

Reste qu’une fracture entre deux groupes commence à apparaître : les « pionniers » et les « suiveurs ».

Les entreprises pionnières envoient deux fois plus de requêtes, mais surtout elles utiliseraient sept fois plus les GPT personnalisés. Les suiveurs resteraient sur l’IA comme un outil individuel.

« Les principales contraintes pour les organisations ne sont plus la performance des modèles ou l’outillage, mais plutôt la préparation et la mise en œuvre organisationnelle », résume OpenAI.

Les 5 caractéristiques des entreprises à l’avant-garde

Le rapport identifie par ailleurs cinq caractéristiques communes aux entreprises « leaders ».

D’abord, une intégration technique avec les systèmes existants. Ensuite, la standardisation des workflows (via les GPT). Tertio, un sponsoring de la direction. Puis une bonne préparation des données. Et enfin, une gestion du changement volontariste avec la formation de champions de l’IA dans les équipes. Bref, c’est aujourd’hui « la culture de l’outil » et plus simplement « l’outil lui-même » qui générerait des bénéfices tangibles.

Autant de pistes à explorer en 2026 pour optimiser le ROI de l’IA.

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