Microsoft et l’Inria re-signent pour 4 ans

Microsoft et l’Inria ont renouvelé pour quatre ans supplémentaire leur partenariat portant sur un laboratoire commun. Les deux partenaires entendent étendre leurs champs de recherche au Big Data, Machine Learning, à la fiabilité des logiciels ainsi qu’à la confidentialité des données.

« Ce qui était un pari en 2006 est aujourd’hui devenu un succès complet. » C’est en ces termes que Michel Cosnard, le président directeur général de l’Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatisme) , à la veille de son départ de l’institut, est venu, en compagnie de Jean-Philippe Courtois, président de Microsoft International, annoncer le renouvellement pour 4 ans du laboratoire commun Microsoft - Inria.

Depuis 8 ans, cet accord a été renouvelé deux fois, explique Jean-Philippe Courtois lors de cet événement - qui, comme un symbole, se déroulait dans les locaux de l’accélérateur de start-ups initié par Microsoft, à Paris - et constitue « un modèle unique » bâti sur « l’innovation partagée ». Un partenariat privé - public qui s’inscrit également dans la vaste stratégie de R&D de Microsoft dans le monde, concrétisée par un investissement de plus de 10Md$ de R&D et par la présence de 13 centres de recherche répartis sur le globe.

« Ce modèle de partenariat fonctionne et répond aux besoins d’une société en mutation où le numérique prend une place de plus en plus importante », a ajouté Michel Cosnard. A sa création, ce laboratoire commun avait notamment pour objectif de travailler sur « la recherche fondamentale et de la relier à des applications concrètes », en se focalisant notamment sur les méthodes formelles appliquées à la sureté et fiabilité des logiciels. D’ailleurs, le mois dernier, une équipe de chercheurs commune à l’Inria et Microsoft Research a officialisé la découverte d’une faille critique dans le protocole TLS, censé garantir la sécurité des échanges sur Internet.

Big Data, confidentialité et imagerie médicale

Mais parce que « le numérique s’est ancré plus profondément dans le quotidien », assure le président de l’Inria, ce centre commun étendra désormais ces champs de recherche à plusieurs thématiques. Outre un renforcement des travaux sur les méthodes formelles - via la création de nouveaux langages, de nouvelles méthodes, notamment), le laboratoire commun axera également ses travaux sur le Big Data et le Machine Learning. Les équipes plancheront sur le développement d’algorithmes, le traitement sémantique des données, ou encore l’apprentissage statistique. L’imagerie médicale est également un champ de recherche, autour de la modélisation d’organes afin d’en faciliter l’analyse via des techniques d’apprentissage statistique. Deux start-ups présentes lors de l’événement ont montré ses travaux appliqués au cerveau ainsi qu’à la chirurgie cardiaque.

Enfin des travaux sont également menés sur les réseaux sociaux, pour en améliorer les filtres et la visualisation des informations, précise Michel Cosnard - des algorithmes seront développés en ce sens. Et indissociable de cette thématique,  la confidentialité des données sera aussi explorée via la conception de modèles de divulgation partielle, notamment.

« Sur la durée s’installe une relation de confiance très profonde », a rappelé le président de l’Inria. Et de rappeler que les synergies établies entre les deux partenaires ont permis de mettre en place, en 2010, un projet de recherche baptisé AzureBrain dont l’ambition est de mettre à disposition une infrastructure de Cloud Azure afin d’accélérer la recherche dans le domaine des neurosciences et de la neuro-imagerie.

Au-delà de la recherche fondamentale, ce sont également les start-ups de l’incubateur parisien de Microsoft qui profitent de ce partenariat public-privé. Par exemple, interrogés par la rédaction, les deux co-fondateurs de la société Reminiz, qui développe une solution de reconnaissance faciale appliquée aux personnalités, ont indiqué avoir pu peaufiner leur algorithme en ayant accès aux équipes très expérimentées sur la question de l’Inria, dans le cadre de ce laboratoire commun.

Selon Microsoft, le laboratoire commun Inria-Microsoft fédère quelque 100 chercheurs autour de 11 projets .

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