systemd source d'une menace de fork de Debian

Un groupe de développeurs et d'administrateurs système Linux menace de créer un fork de Debian en raison de l'adoption par le projet du système d'initialisation Systemd.

Systemd, le nouveau système de gestion du démarrage de services dans Linux (l’équivalent dans le monde open source Linux de SMF dans Solaris) pourrait devenir la source d’un schisme profond dans la communauté Linux.

Systemd a été créé pour venir à bout des limitations de sysvinit, le système d’initialisation historique de Linux, hérité d’Unix. L’objectif : accélérer le démarrage du système (notamment en gérant mieux l’ordonnancement du démarrage des services, en parallélisant les lancements lorsque cela est possible…) mais aussi améliorer la gestion des services. Systemd a notamment été poussé par Red Hat, qui en a fait le système d’initialisation par défaut de RHEL 7 et de Fedora, et a aussi été rapidement adopté par Suse. Systemd est aussi devenu incontournable pour faire fonctionner le bureau Gnome et il est en cours d’adoption par Ubuntu.

Jusqu’alors l’envol de systemd avait suscité son lot de critiques, mais c’est l’annonce par Debian de son intention de faire de systemd le système d’initialisation par défaut de sa distribution, qui a semble-t-il été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Vers un fork de Debian

Un groupe de développeurs et d’administrateurs systèmes menace ainsi de créer un fork de Debian afin de préserver le système de démarrage actuel. Selon ce groupe, Systemd trahit la philosophie d’Unix et surtout est en train de dépasser son mandat en s’occupant de choses qui ne le regarde pas. « centraliser le contrôle des services, des sockets, des périphériques, des montages, etc., dans un seul démon est une insulte à la philosophie Unix » explique le groupe. « systemd simplifie peut-être la configuration de l’initialisation, mais il le fait en mettant en œuvre une approche opaque pour la procédure d’initialisation ».

En fait, systemd met fin au système des shell scripts pour la configuration de l’initialisation. Le groupe critique aussi la taille de Systemd (qui il est vrai est bien plus volumineux que sysvinit), sa gestion des logs… En filigrane figure aussi une bataille entre les développeurs du kernel et ceux de Systemd, qui se sont âprement affrontés au cours des derniers mois. La principale cible est Lennart Poettering, le développeur de Red Hat en charge du projet, mais Kay Sievers, un autre contributeur important a été suspendu par Linus Torvalds de toute contribution au Kernel, suite à un problème non corrigé à son goût dans Systemd…

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