Cet article fait partie de notre guide: Bases de données cloud : ce qui les caractérise

Snowflake poursuit sa croissance ultra-rapide en Europe

Avec 450 millions de dollars supplémentaires, le spécialiste de l’entrepôt de données prépare son approche multi-cloud avec Azure et AWS en Europe. Ouverture d’un centre de R&D à Berlin, d’un bureau en Espagne, 11 clients en France…Snowflake accélère.

Si Snowflake a annoncé une levée de fonds conséquente de 450 millions de dollars début octobre, c’est bien pour alimenter une croissance ultra-rapide, ont révélé les représentants de la société, spécialiste de l’entrepôt de données dans le cloud. En un peu plus d’un an, date de son arrivée en Europe, les effectifs sur le Vieux Continent ont explosé : Snowflake s’appuie désormais sur un effectif de plus de 400 personnes, contre 65 il y a 12 mois, explique Thibault Ceyrolle, Vice-président EMEA de l’éditeur, qui a également monté le bureau français de Snowflake.

Dans l’Hexagone, justement, l’éditeur est parvenu à placer son entrepôt de données et son concept de « data-sharing » (partage de données), auprès de 11 clients, dont Pernod Ricard. Des clients inscrits sur le long terme, lance encore le responsable.

Pour mémoire, la technologie de Snowflake est historiquement bâtie sur AWS. Son architecture native pour le cloud exploite les services S3 ou encore EC2, au-dessus desquels l’éditeur a développé une couche de virtualisation qui permet de provisionner des clusters Snowflake à la volée. Cette séparation du stockage et du compute permet une approche de partage de données que l’éditeur entend pousser d’ailleurs plus loin sur le marché. Snowflake facture désormais à la seconde.

Avec cette levée de fond, de 450 millions de dollars, qui s’ajoutent à la précédente de 263 millions de dollars (fin janvier), Snowflake souhaite poursuivre son expansion internationale, accroitre sa présence en cumulant les régions  et évidemment proposer des configurations multicloud aux entreprises. Des capacités cross-plateformes désormais possibles chez Snowflake depuis que le portage vers Azure est officiellement opérationnel. C’est le cas depuis juillet dernier.

Cette approche multicloud est d’ailleurs une tendance en France, affirme Ivan Smets, en charge des ventes pour l’Europe du Sud chez l’éditeur. Selon lui, les entreprises hexagonales seraient prêtes à adopter ce mode pour mettre en place des plans de continuité d’activités. Techniquement, la réplication entre datacenters Azure et AWS est en effet possible, ont confirmé les responsables de Snowflake.

Azure ouvre de nouveaux horizons

Surtout, cette arrivée sur Azure ouvre à la société un marché qui lui était jusqu’alors interdit : celui des entreprises qui ne souhaitaient pas forcément mettre leurs applications ou placer leurs workloads sur AWS. « Les clients ne sont pas les mêmes sur Azure que sur AWS », admet Ivan Smets. La grande distribution ou encore le secteur manufacturier ne voulaient pas de la plateforme d’AWS,  concurrence oblige. Auchan serait de ceux-là – ce n’est donc plus le cas.

Dans cette stratégie d’élargissement du périmètre de Snowflake, Google Cloud est-il alors inscrit sur la feuille de route ? « Pas de support de Google pour le moment », lance Bob Muglia, Pdg de l’éditeur, et figure emblématique de l’IT. Pas de plan non plus pour nouer des accords avec des fournisseurs de cloud locaux, ajoute-t-il. « AWS, Azure et Google  proposent des plateformes standard, mais les autres ne sont pas suffisamment constants ». D’autant plus que les travaux d’ingénierie nécessaires à un portage sont difficiles à réaliser, témoigne-t-il. « Toutefois, nous nous adopterons au marché. »

Actuellement, Snowflake dispose d’un maillage européen dont l’accroissement doit également se poursuivre avec Azure. La société dispose de 3 bureaux en Allemagne, un à Amsterdam, un à Stockholm, et un à Paris. L’ouverture du bureau espagnol est prévue d’ici à la fin octobre, soulignent les responsables. Le datacenter d’Amsterdam sera le premier à héberger la région Azure. Une première région qui devrait être rejoint par une seconde l’année prochaine. Les régions AWS sont quant à elles localisées à Francfort et Dublin. Sur le court terme, l’éditeur n’a pas prévu d’installer une région en France – Azure et AWS ont en effet officialisé leur présence dans l’Hexagone.

Mais ce n’est pas tout, car Bob Muglia a confirmé son intention de poursuivre sa R&D sur le sol européen, avec l’ouverture d’un centre à Berlin. Ce centre sera notamment dédié au développement du cœur de l’entrepôt de données.

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