Pour Rosenberger OSI, la montée en débit des datacenters requiert un câblage optimisé

Le spécialiste allemand de la connectique optique mise sur la montée des débits au sein du datacenter pour accélérer son développement en France. Son directeur commercial fait le point avec LeMagIT sur l’évolution des infrastructures de câblage au sein du datacenter

Rosenberger OSI (Optical Solutions & Infrastructure) est la division câblage en fibre optique pour datacenters de l’équipementier allemand Rosenberger. Présente en France depuis trois ans, la firme est une spécialiste de la connectique et fabrique ses propres connecteurs. Pendant 20 ans, elle a aussi fourni les trunks optiques vendus à ses clients par IBM (IBM Fibre Transport Services). En France, la firme s’appuie aujourd’hui sur le réseau d’installateurs IBM Cobra pour commercialiser ses solutions.

LeMagIT a fait le point sur l’évolution des technologies de connexion optique au sein des datacenters avec Thierry Besrest, le responsable commercial de la société en France.

Comme l’explique ce dernier, les grands datacenters d’entreprise sont confrontés à la nécessité de faire évoluer leurs infrastructures de câblage pour supporter des débits comme le 40 Gigabit Ethernet ou le 100 Gigabit Ethernet, tandis que les datacenters les plus avancés, ceux des acteurs hyperscale, se préparent déjà au 400 Gigabit.

Câblage optique : l’irrésistible ascension de la fibre monomode

La conséquence de cette montée en débit est la généralisation de l’optique dans les datacenters (le cuivre ne pèserait plus que 5 à 10% du coût de câblage d’un grand datacenter). Elle se traduit aussi par la migration rapide des grands datacenters vers la fibre.

Cette course aux débits se traduit également par une évolution des cahiers des charges de la plupart des grands comptes qui ont tendance à émettre des spécifications en matière d’atténuation plus exigeantes que la norme. « La Rolls en matière optique est une connectique de grade A (connectique APC, avec 0,5 db d’atténuation et un niveau de réflectance à -60 db) », explique ainsi Thierry Besrest.

Selon lui, les investissements massifs effectués par les géants de l’Internet et du cloud dans leurs infrastructures de câblage ont un effet induit positif sur les coûts de câblage des grandes entreprises. La fibre monomode devient ainsi plus abordable car les géants du net ont massivement investi dans la technologie.

Le choix entre la fibre monomode et la fibre multimode se fait selon la taille du site et selon les longueurs des liaisons dans le datacenter. Selon Thierry Besrest, la fibre monomode est clairement la technologie du futur, mais une installation en multimode reste environ 30% moins chère qu’une monomode. « L’avantage de la fibre monomode est qu’elle offre plus de marges d’évolution et que les distances supportées sont supérieures. »

Le connecteur MPO/MTP s’impose comme un standard

Côtés connecteurs, le MPO a beaucoup progressé et s’impose largement comme un standard. « C’est un connecteur qui a bénéficié de beaucoup d’amélioration. On le trouve dans les panneaux de brassage et de plus en plus sur des trunks vers les périphériques actifs ». La mise en œuvre d’une connectique MPO nécessite toutefois une certaine technicité, explique Thierry Besrest : « MPO est un connecteur plus compliqué qu’un connecteur standard avec trois polarités [Type A droit, Type B inversé et Type C croisé, N.D.L.R.] ». 

 Le conseil du responsable commercial de Rosenberger OSI est de miser sur des infrastructures évolutives où l’on peut facilement faire évoluer les interfaces MTP du 8 au 16, 24 ou 32 [Le MTP désigne un connecteur MPO amélioré doté de meilleures performances optiques et mécaniques, N.D.L.R].

Il préconise aussi de prévoir des trunks additionnels afin d’anticiper des croissances imprévues. « D’une façon générale, les entreprises ont tendance à surfibrer leurs datacenters avec des trunks de spare. » L’impact sur la facture globale n’est pas dramatique : le coût du câblage représente environ 2% du coût d’un datacenter.

 Un autre argument en fonction de l’ajout de capacités de réserve est celui de la protection de l’investissement : à l’intérieur du datacenter, les machines changent tous les 3 ans, tandis qu’une infrastructure de câblage optique reste en fonctionnement entre 6 et 8 ans.

Pour cette dernière raison, Thierry Besrest insiste aussi sur la nécessité de bien penser le design de son infrastructure mais aussi de faire appel à des professionnels pour sa mise en œuvre et pour la recette de l’installation.

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