Avec la Chine, OpenStack s’éveille

L’Open Infrastructure Summit – nouveau nom de l’OpenStack Summit – a confirmé l’arrivée massive des contributeurs chinois à OpenStack, marquant un changement d’échelle sur l’utilisation de la plateforme open source en production, grâce notamment aux opérateurs télécoms.

Un représentant d’un éditeur français le reconnaissait à demi-mot : cette édition d’OpenStack Summit – désormais dénommée Open Infrastructure Summit, tant la fondation OpenStack est à la tête de plusieurs projets – était très sino-chinoise. Ayant lieu pour la première fois en Chine continentale, du 4 au 6 novembre à Shanghai, des raisons politiques ont sans doute compté dans l’organisation de cette édition. Les opérateurs télécoms chinois étaient venus en force.

Reste que cette forte présence chinoise n’était pas tout à fait usurpée : « nous ne sommes plus uniquement des utilisateurs de l’open source. Nous apportons désormais une importante contribution », a lancé Guohua Xi, Président de la CCSA (China Communications Standards Association). Sur ce point, il n’a pas tort, puisque la Chine est le deuxième contributeur à OpenStack, derrière les États-Unis, mais « aucun pays ni aucune entreprise ne contrôle OpenStack », rassure Jonathan Bryce, directeur exécutif de l’OpensStack Fundation (OSF). Surtout, confie-t-il au MagIT, organiser ce sommet en Chine était une occasion d’attirer les développeurs chinois, notamment ceux qui travaillent dans les entreprises sensibles (opérateurs télécoms, banques) et qui n’ont donc pas l’autorisation de voyager comme ils veulent à l’étranger, de rencontrer d’autres développeurs venant du reste du globe.

Changement d’échelle

Quelques rappels en chiffres : OpenStack est l’un des trois projets open source ayant le plus de contributeurs (1100 au travers de 165 organisations), au côté de Linux et de Chromium. Le marché est estimé à près de 8 milliards de dollars sur les 3 ans avenir. Conséquence de cette participation massive de la Chine, OpenStack change d’échelle en termes de plateforme de production : « il y a 4 ou 5 ans, quand les développeurs américains et européens se sont rués sur OpenStack, il faut reconnaître que la plateforme n’était pas vraiment exploitée en production. Avec la Chine, et plus particulièrement avec les opérateurs télécoms chinois, nous avons des déploiements en production à très grande échelle, sur des centaines de milliers de coeurs », se réjouit  Jonathan Bryce. Des exemples ? La Chine a ouvert le plus grand réseau 5G du monde et il s’appuie sur OpenStack.

Dans le secteur bancaire, China Unionpay a exploité StarlingX - l’un des quatre projets aux côtés d’Airship, Kata et Zuul menés par l’OSF indépendamment de la pile OpenStack. China Unionpay s’en est servi pour sécuriser une infrastructure de paiement sans contact, sachant que China Unionpay est l’organisme qui gère le plus grand nombre de transactions par carte bancaire dans le monde. 

Alors qu’OpenStack Train avait été annoncé quelques semaines avant l’ouverture du sommet, les projets indépendants cités précédemment ont été au centre de toutes les attentions. StarlingX en est comme prévu à sa version 2.0, et prend en charge nativement les containers. La filiale chinoise de BMW a fait la démonstration de Zuul, l’infrastructure d’automatisation de tests pour l’intégration et le développement continus, désormais en version 3.0 et employée en France par Le Bon Coin notamment.

Kata Containers, une technologie de machines virtuelles légères destinée à sécuriser les containers, a fait la joie du chinois Baidu, qui s’est vu remettre un prix pour l’utilisation de cette technologie dans ses services cloud internes et externes (5000 machines physiques tout de même).  Si le principe d’enfermer un container dans une VM peut sembler alambiqué, un fournisseur de services français présent sur place reconnaissait que « Kata Containers est efficace pour sécuriser les containers. Or ils en ont bien besoin. Et pour les clients, cette technologie est transparente ».

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