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BPM : le Français Bonitasoft poursuit son « chantier d’envergure »

Avec la version 2021.2, Bonitasoft poursuit ses efforts pour séparer les éditions Community et Enterprise de sa plateforme low-code. Cette nouvelle étape passe par le remplacement du portail Bonita et une refonte de ses interfaces utilisateurs.

Bonitasoft mène deux projets d’envergure en parallèle : le rééquilibrage entre les éditions Community (open source) et Enterprise (payante) de sa plateforme BPM low-code d’un côté, et la suppression des fonctionnalités de programmation pure de l’autre. L’éditeur français souhaite que son outil soit réservé à la programmation visuelle.

Ce « chantier d’envergure » – dixit Miguel Valdés Faura, CEO et cofondateur de Bonitasoft – officialisé au début de l’année 2021 se poursuit dans la version 2021.2 de la plateforme. Ainsi, Bonita Studio « est débarrassé de la plupart de ses éditeurs de scripts », peut-on lire dans la documentation. « Tout développement technique doit être effectué en dehors du Studio », y lit-on.

Favoriser la réutilisation des composants

En revanche, l’outil pour concevoir des extensions API REST n’est pas déprécié. Pour les autres extensions (connecteurs, thèmes, filtres fonctionnels), le Studio s’intègre désormais avec les dépôts Maven privés ou publics, et permet de charger des fichiers jar ou zip.

Les utilisateurs peuvent également trouver ce type de composants depuis la marketplace Bonita. L’éditeur fournit tout de même un SDK en dehors de Bonita Studio pour les développeurs familiers des anciennes versions. Les autres peuvent utiliser leurs outils de prédilection.

Bonita s’appuie majoritairement sur du code Java ainsi que Groovy, et supportait jusqu’alors Java 8 et 11 associés à Apache Tomcat. Désormais, le support de Java 8 a été supprimé et Tomcat a été mis à jour en version 9.0.52.

Ces extensions peuvent être combinées depuis l’interface low-code de Bonita Studio pour développer un processus ou une application à partir du standard BPMN. Auparavant, les composants développés dans l’outil étaient liés à un projet. Selon l’éditeur, cela doit faciliter la réutilisation des éléments à la disposition des usagers aux profils les moins techniques. En ce sens, Bonita avait introduit de nouvelles expressions pour éditeur low-code dans la version 2021.1. Dans cette logique, des types d’expression ont été supprimés pour éviter les doublons.

De même, la fonctionnalité Switch Widget est orchestrée pour éviter aux utilisateurs de sélectionner des propriétés incompatibles et le Tab Widget permet de choisir la fenêtre par défaut dans un « tabs group ».

Enfin, un nouveau système de validation des modèles de données métiers (BDM) au moment de l’installation des services BPM doit éviter les erreurs. Ce mécanisme enclenche un retour en arrière automatique en cas d’échec de l’installation.

Adieu Bonita Portal, place à Runtime

L’on note également la refonte de l’interface de Bonita Studio et UI Designer. Studio comprend une nouvelle page pour accéder à la vue d’ensemble des projets, une fenêtre qui affiche les éléments d’un projet Bonita et qui permet de créer ou d’éditer différents éléments et trouver la documentation des composants en place. Depuis Bonita Studio, la gestion des utilisateurs a été revue via un éditeur d’organisation, qui s’inscrit dans la volonté du fournisseur de renforcer ses capacités RBAC (Role-Based Access Control).

Avec la version 2021.1, Bonitasoft annonçait sa volonté de se départir des portails Bonita, les runtimes d’UI donnant accès aux applications développées avec la plateforme.

Désormais, il faut compter sur des applications propulsées par Bonita Runtime. Elles sont au nombre de quatre et correspondent à quatre profils impliqués dans la conception de flux BPM : les utilisateurs chargés du développement des processus métiers, les administrateurs, les managers de processus et les utilisateurs techniques considérés comme des « super administrateurs ».

Bonita Runtime embarque deux types d’applications. Le premier correspond à des applications Core, c’est-à-dire des runtimes critiques, nécessaires au fonctionnement de la plateforme et des applications métiers. Le second type décrit des applications génériques pour la gestion de tâches des utilisateurs et pour la supervision des projets BPM/d’automatisation par les administrateurs. Au besoin, ces applications sont personnalisables.

La sécurité pour Bonitasoft Entreprise

La séparation des versions Communautary et Enterprise de la suite Bonita passe principalement par le rapatriement des fonctionnalités de sécurité vers l’édition payante. Ainsi, le support de Java Authentification Service (JAAS) n’est plus disponible dans l’édition Community. Dans la mouture Enterprise, Bonitasoft ajoute le support d’OpenID Connect pour accéder aux applications. Le SSO agit au niveau de la page Web, tandis qu’une gestion des authentifications est effectuée au niveau d’une API Rest basée sur OAuth. Open ID Connect doit simplifier la création de nouveaux rôles.

Par ailleurs, le « Customer Service Center » est présenté comme « le principal centre de communication entre Bonitasoft et différents niveaux d’utilisateurs finaux de la plateforme ».

Il s’agit en réalité de l’instrumentation des applications Bonita par l’éditeur pour donner accès aux utilisateurs avancés aux mises à jour, aux licences, à l’assistance technique, aux services supplémentaires et à la documentation de l’éditeur.

Enfin, cette version 2021.2 s’accompagne d’un lot de correctifs (dont deux liés à un CVE OpenSSL et à une vulnérabilité d’une API du portail), de dépréciations et de suppressions consécutives à l’amélioration du BDM et à la réparation d’un connecteur UiPath, entre autres.

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