Low-code et BPM : à la fois différents et complémentaires

Le développement low-code et la gestion des processus métier permettent de numériser et d’optimiser les opérations d’une entreprise. Découvrez comment chacun d’eux fonctionne et comment, ensemble, ils permettent la transformation numérique.

Dans un monde largement numérisé, certains diraient Windows 10 « phygital », les entreprises doivent répondre rapidement aux demandes des clients, aux besoins des collaborateurs, tout en maîtrisant les coûts.

Pour y parvenir, elles adoptent des procédures et des outils qui favorisent des opérations efficientes. Parmi ceux-ci, l’on peut citer la gestion des processus métier (BPM) et le développement low-code. Ces deux approches visent à simplifier l’exécution des logiques commerciales, mais elles peuvent également être utilisées conjointement.

Qu’est-ce que le développement low-code ?

L’expression low-code consacre une approche modulaire du développement de logiciels. Les utilisateurs bâtissent une application à partir d’une liste de composants réutilisables qui représentent des fonctions ou des capacités particulières. Ensuite, les usagers relient ces éléments pour créer des workflows informatisés en employant des IDE légers et de la programmation visuelle, en glisser-déposer. Ici, il n’est plus question de réécrire systématiquement des lignes de code pour produire une application spécifique, contrairement au développement traditionnel.

Parmi les avantages du low-code, citons la rapidité du développement et du déploiement des applications, mais surtout les gains opérationnels et financiers résultant de la réduction drastique des tâches de programmation les plus banales. Certains aspects du low-code exigent une certaine connaissance de la conception applicative et en programmation (la plupart des outils emploient Java comme technologie sous-jacente) pour ajouter des modules personnalisés. C’est ce qui distingue le low-code du no-code, qui ne nécessite pratiquement aucune compréhension des architectures et est généralement manipulé par des métiers totalement étrangers à la notion de programmation.

Qu’est-ce que le BPM ?

Le BPM est une discipline par laquelle une entreprise analyse et modélise un processus métier du début à la fin, et réorganise en permanence ce processus pour en optimiser l’efficacité. Elle fait partie d’une série d’actions de gestion du changement qui utilise diverses méthodologies, telles que Lean et Six Sigma, non seulement pour articuler le « comment nous faisons les choses », mais aussi pour identifier les goulets d’étranglement à corriger.

« [C’est] une première étape pour numériser les opérations et préparer l’entreprise à les optimiser et les automatiser. Elle aide les organisations à hiérarchiser les processus sur lesquels elles doivent se concentrer », rappelle Michael Larner, analyste principal chez ABI Research, une société de conseil IT. Une gestion des processus métier réussie offre toute une série d’avantages : une meilleure productivité, une collaboration accrue, une expérience client cohérente, une conformité réglementaire renforcée et des taux de précision plus élevés.

Low-code et BPM : différences et similitudes

Le low-code et le BPM partagent certaines différences fondamentales. Le low-code simplifie la création et la livraison d’applications et de fonctions, généralement pour répondre aux besoins spécifiques des clients.

Le BPM modélise et rationalise les processus métier en vue d’atteindre de nombreux objectifs, dont l’amélioration de l’interaction avec les clients.

Cependant, le low-code et le BPM se rejoignent souvent. Les organisations peuvent utiliser le low-code non seulement pour créer une application, mais aussi pour codifier un processus spécifique dans le cadre d’une initiative BPM plus large. Les deux pratiques cherchent à privilégier la compréhension d’un objectif commercial et peuvent être moins rigoureuses quant aux connaissances en matière de conception d’applications ou de programmation.

Développement low-code et logiciels BPM

Le low-code et le BPM partagent certains objectifs élémentaires, il n’est donc pas surprenant que les technologies créées pour soutenir ces efforts soient proches.

Les fonctionnalités des logiciels BPM comprennent la collecte et la validation des informations, la possibilité de déclencher des actions supplémentaires et la création de rapports de gestion. Certains éditeurs ont ajouté des fonctions de chatbot, d’apprentissage automatique et d’intelligence artificielle à leurs interfaces plus traditionnelles. Beaucoup incluent des capacités low-code pour que les utilisateurs puissent concevoir et connecter graphiquement les processus.

« Les logiciels BPM intègrent un large éventail d’outils permettant de configurer des applications mobiles, mais aussi d’administrer de manière plus conventionnelle de gros processus », explique Richard Marshall, analyste chez The Analyst Syndicate. « Les outils classiques sont très axés sur les grands systèmes IT avec des intégrations complètes et la capacité de gérer des processus longs avec de nombreuses parties prenantes et des règles commerciales extrêmement complexes. »

Certains éditeurs de plateformes low-code vantent leurs capacités à répondre au cas d’usage BPM, bien que ces outils n’offrent généralement pas beaucoup de fonctions centrées sur les processus que l’on trouve dans un progiciel spécifique.

De nombreux systèmes BPM intègrent des fonctionnalités low-code afin d’habiliter les collaborateurs qui connaissent le mieux les processus commerciaux, mais possèdent des connaissances techniques limitées. Ils peuvent créer les applications BPM et les améliorer au fil du temps sans forcément impliquer la DSI tout au long du cycle de développement.

Cependant, pour ne pas restreindre les fonctionnalités ou disposer des accès aux systèmes les plus utilisés, le recours au service IT et aux développeurs est nécessaire. « En raison des limitations liées à l’accès aux bases de données et de l’impossibilité d’y greffer des calculs et des extractions de données complexes, les applications construites sur de telles plateformes ont une capacité d’expansion et de maintenance réduite », explique Manan Thakkar, responsable du conseil en matière de processus métier et de solutions logicielles chez Synoptek, une ESN basée en Californie.

Les utilisateurs d’outils low-code ne dépendent pas de cycles de développement et de mises à jour strictes pour introduire des changements, et ils ont un plus grand contrôle sur l’interface et la façon dont ils interagissent avec le logiciel, ajoute Michael Larner. « D’un autre côté, les entreprises doivent assurer la gouvernance afin que les usagers adoptent de nouvelles manières d’effectuer des tâches et ne passent pas trop de temps à peaufiner les plateformes », suggère-t-il.

Low-Code et BPM soutiennent la transformation numérique

De nombreuses entreprises qui investissent dans le BPM, ainsi que dans le low-code, recourent à ces outils pour soutenir les stratégies de transformation numérique. Les utilisateurs professionnels peuvent rapidement travailler sur plusieurs idées et essayer diverses possibilités pour offrir la meilleure interaction avec les clients. Les organisations, quant à elles, peuvent améliorer l’efficacité globale des processus, maximiser l’automatisation et minimiser les erreurs manuelles et optimiser les coûts, liste Manan Thakkar.

« Le low-code et le BPM peuvent ensemble soutenir la transformation de multiples façons, mais avant tout révéler les parties d’un processus qui s’exécutent en segments ou en silos, et les comprendre dans un contexte plus large », déclare Robert Dutile, directeur commercial chez UST, une société de services et de solutions informatiques.

Il s’agit notamment d’identifier les étapes, les fonctions et les activités qui sont inefficaces ou redondantes et qui peuvent être automatisées ou éliminées.

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