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Alternatives à Office 365 : BlueMind s’enrichit d’un outil de visioconférence

BlueMind se dote d’une fonctionnalité de visioconférence souveraine et hébergée sur OVH. La visio était plébiscitée par les clients, dixit le président de l’éditeur, Pierre Baudracco.

L’éditeur français BlueMind a profité de la sortie de la mise à jour 4.6 de sa messagerie pour ajouter une brique de visioconférence à son offre.

Baptisée BlueMind. Video, ce concurrent de Zoom, WebEx, Google Meet et autres Teams/Skype s’appuie sur le code open source de Jitsi, « modifié pour intégrer finement la solution et l’offre BlueMind » précise au MagIT Pierre Baudracco, fondateur de BlueMind et une des figures emblématiques du logiciel libre en France.

BlueMind.Video est hébergé chez OVH. L’application est accessible dans le navigateur ou via l’application mobile.

Elle peut monter jusqu’à 100 participants en réunion, mais elle ne se destine pas aux webcasts ou à la diffusion d’événements. « C’est une solution de conférence multiparticipants », confirme Pierre Baudracco.

La fonction d’enregistrement est également absente, a priori volontairement : « Nous n’enregistrons pas les réunions ni ne faisons un quelconque traitement sur les données des clients », insiste le fondateur de BlueMind.

Capture d'écran de BlueMind.Video
BlueMind.Video, la nouvelle visio de BlueMind s’appuie sur Jitsi

« Éviter le scénario où certains ont profité de la crise pour déployer Teams et depuis tentent de s’en servir pour justifier une migration vers 365. »
Pierre BaudraccoBlueMind

Pourquoi ajouter une telle brique alors que le marché de la visio est déjà bien fourni, y compris par des acteurs français (Tixeo, Jamespot, Rainbow d’Alcatel-Lucent Enterprise, Apizee, etc.) ou européen (Starleaf) ?

Parce que les clients l’ont demandé, répond Pierre Baudracco. « Certains n’ont pas de solutions propres et veulent maintenant disposer d’une solution de visio. D’autres souhaitent une solution de visio intégrée à leur messagerie BlueMind », explique-t-il. « C’est aussi pour éviter le scénario où certains ont profité de la crise pour déployer Teams en interne puis ont tenté de s’en servir pour justifier une migration vers 365 ».

Un contexte de fronde face à Office 365

Office 365 est une des cibles préférentielles des éditeurs français d’outils collaboratifs.

Lassés de s’entendre dire qu’il n’existait pas d’alternatives, y compris par la DINUM qui mettait à demi-mot en doute la maturité de leurs solutions, ces éditeurs se sont récemment regroupés et ont commencé à travailler sur des solutions communes et souveraines de Digital Workplace.

Cette coalition de co-opétiteurs regroupe à date Atolia, Jalios, Jamespot, Netframe, Talkspirit, Twake (Linagora), Whaller et WIMI.

Pour sa part, lors du B-Boost, Pierre Baudracco avait partagé publiquement sa déception face aux recommandations de la DINUM pour le secteur public. « Il manquait pour nous de regarder les alternatives open source et françaises. Elles existent ! L’alternative française à Exchange, c’est BlueMind. Nous venons de signer avec le ministère des Affaires étrangères. C’est faisable et ce n’est pas de la théorie », lançait-il en octobre.

Pour lui, l’écosystème n’aura pas forcément d’équivalents stricts « sur tous les éléments proposés par les GAFAM, mais il y a une technologique qui existe réellement et qui est sous-estimée ou méconnue, ou les deux, et cela fait mal aux acteurs qui œuvrent pour créer de la technologie européenne », déplorait-il.

BlueMind ouvert à d’autres visios

Bien qu’étant un partisan de la souveraineté technologique, Pierre Baudracco ne se ferme pas pour autant aux autres outils de visio. Au contraire.

« Pour être capables de supporter tous les cas [de figure] depuis la messagerie BlueMind, nous avons également développé des connecteurs qui permettent d’intégrer un système de visio existant », ajoute en effet Pierre Baudracco, qui cite par exemple des connecteurs pour des offres américaines comme Microsoft Teams ou Lifesize.

Capture d'écran de Ll’UI de BlueMind 4.6
L’UI de BlueMind a été revue en profondeur avec la version 4.6

Le webmail de l’éditeur a été repensé en profondeur cette année avec de nombreuses nouveautés. Mais le signe le plus visible reste la refonte de l’interface utilisateur web (cf. capture d’écran ci-dessus) pour la rapprocher de « l’ergonomie d’un client lourd, ce qui permet d’opter pour une utilisation sans client lourd et d’éviter ainsi le déploiement et la gestion du cycle de vie sur le poste client », explique le communiqué officiel de l’éditeur. L’autre signe le plus visible, aujourd’hui, est la visio.

Pour approfondir sur Outils collaboratifs (messagerie, visio, communication unifiée)

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