Supercalculateur : Atos titille l’Exaflop

Le dernier-né des supercalculateurs d’Atos, le BullSequana XH3000, se veut universel en termes de processeurs et mise sur le refroidissement direct par liquide pour optimiser la consommation électrique.

Le calcul HPC est un pilier de l’autonomie et de la supériorité numérique. Les centres de recherche ont besoin d’accéder à une puissance de calcul massive et de capacité pour résoudre des problèmes métiers complexes avec la meilleure précision possible, en particulier dans les algorithmes d’intelligence artificielle », introduit Rodolphe Belmer, PDG d’Atos

En résumé, c’est la souveraineté numérique des états et entreprises que vise Atos. Il y a deux mois, Atos révélait un super calculateur pour la Direction des applications militaires (DAM) du CEA. Une bête de course à base de processeurs AMD, mais réservée aux simulations et à la modélisation des calculs intervenant dans le nucléaire militaire. Avec une puissance de plus de 23 Pétaflops, il se classe 14e dans le Top500 des ordinateurs les plus puissants de la planète.

Refroidissement liquide de nouvelle génération

Cette fois, avec le BullSequana XH3000, Atos veut aller plus loin et atteindre l’Exaflops, et même une puissance de 10 Exaplops dans le domaine de l’intelligence artificielle.

« Le calcul HPC est un pilier de l’autonomie et de la supériorité numérique. »
Rodolphe BelmerPDG d'Atos

Présenté comme le calculateur comme le plus puissant conçu par Atos, il se veut plus généraliste et accessible aux grandes organisations civiles (météorologie, centres de recherche médicale, etc.).

Le premier rack mis au point accepte jusque’à 18 lames, pouvant accueillir n’importe quel processeur : Intel, AMD, ARM et surtout les processeurs spécialisés de Nvidia. C’est avec ces derniers qu’Atos vise l’Exascale. Même le processeur « made in Europe » de SiPearl, motorisé par des cœurs ARM, sera pris en charge. Côté réseau, les technologies Nvidia sont mises en avant, les liaisons Nvidia Quantum-2 et ConnectX-7 InfiniBand.

Écologie oblige, l’accent a été mis sur la consommation d’énergie, avec notamment le refroidissement direct par liquide (DLC), dont il s’agit de la 4e génération, améliorant les performances de 50 %, tandis que le cycle de vie de l’ordinateur se veut vert, avec des pièces toutes recyclables.

« Atteindre une supériorité numérique est déjà difficile. En outre, cela ne doit pas se faire au détriment de nos engagements climatiques », insiste Rodolphe Belmer. Le système DLC comporte plusieurs avantages. Les composants de chaque lame sont en contact direct avec une plaque de refroidissement. Dans celle-ci circule de l’eau froide, ou plus exactement à température ambiante, qui n’a pas besoin d’être refroidie. La température supportée monte jusqu’à 40 °C ; ce qui est suffisant pour rafraîchir les composants qui chauffent (mémoire, processeur).

Souveraineté européenne

Disponible au 4e trimestre 2022, ce supercalculateur offrira la plus grande puissance du marché au m; 6 fois plus que la version précédente XH2000.

Sous l’impulsion de l’Union européenne, les projets d’ordinateurs Exaflopiques se multiplient. Et Atos compte bien rentrer dans la course.

Seul constructeur de supercalculateurs européens, Atos reste stratégique pour la France, malgré des résultats financiers qui ne sont pas au beau fixe. La présence de Cédric O, Secrétaire dÉtat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, lors du lancement en grande pompe du XH3000 en est la preuve.

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