HPE multiplie les fonctionnalités derrière GreenLake
La stratégie commerciale « hardware-as-a-service » de HPE convainc manifestement partenaires et clients. Le fournisseur profite de l’événement HPE Discover pour dévoiler de nouveaux usages.
HPE poursuit le développement de son offre hardware-as-a-service (HaaS) réunie sous l’ombrelle HPE GreenLake. Bien lui en a pris si l’on se fie à ses résultats annuels publiés fin novembre. Sur un CA chiffrant à 28,5 Mds $ (+3 % sur un an), l’encore récente activité HaaS représente 1Md $, en croissance 17 %.
Pour rappel, GreenLake est l’offre de multicloud – hybride, public ou privé – managée par HPE et que les utilisateurs payent à l’usage. Lors de sa conférence européenne Discover 2022, qui s’est tenue début décembre à Francfort (Allemagne), le fournisseur a revendiqué plus de 900 partenaires sur GreenLake et 65 000 clients, avec un taux de rétention de 96 %.
Dans GreenLake, HPE délivre des conseils selon les usages, assure le déploiement et l’administration, avec à la clé des SLA. « Un des cas d’usage les plus intéressants est celui des développeurs qui programment sur le cloud public dans un environnement DevOps puis ramènent leurs applications dans le cloud privé de leur entreprise pour des questions de conformité », indique Antonio Neri, Président et CEO de HPE.
« Aujourd’hui, la moitié des entreprises exploitent le cloud hybride. Nous estimons que cette proportion passera à 70 % d’ici quelques années », ajoute-t-il.
De nouvelles fonctionnalités grâce aux partenariats
HPE considère que le nombre de partenaires est un point capital, car ils propulsent les revenus de sa place de marché. Dans GreenLake, HPE n’entend pas endosser systématiquement le rôle d’éditeur, d’où l’importance d’avoir des partenaires intégrateurs fiables pour assurer les SLA (Service-Level Agreement) des applications qu’il commercialise sur sa place de marché.
La dernière évolution de GreenLake prend ainsi en charge EKS (Elastic Kubernetes Service), la version signée AWS de Kubernetes. « Nombreux sont nos clients qui veulent utiliser EKS dans leur cloud privé, et non public, sans rien avoir à changer. Kubernetes est devenu un standard, mais il existe des spécificités et des implémentations différentes selon ses déclinaisons », affirme Bryan Thompson, VP of GreenLake Cloud Product Management.
Bryan ThompsonVP of GreenLake Cloud Product Management, HPE
DataFabric constitue une autre avancée notable : « il faut voir DataFabric comme du stockage “as-a-service”. Je peux avoir du stockage objet type S3, du NFS pour les fichiers, ou encore du stockage sur Azure. DataFabric donne une vue unique et permet de collecter, traiter les données d’où qu’elles proviennent », insiste Bryan Thompson.
Enfin, GreenLake propose des instances plus spécialisées selon les usages. Par exemple, l’accent sera mis sur la mémoire pour des configurations destinées à l’analytique en RAM, de type SAP S4/HANA, sur le calcul pour les applications avec bases NoSQL, ou encore sur la dynamique moléculaire. Et HPE compte poursuivre sa stratégie de verticalisation, déjà bien entamée dans le secteur médical, avec de nouveaux partenariats.
Tout cela n’empêche pas HPE de développer ses propres solutions, notamment en matière d’intelligence artificielle. Et plus particulièrement concernant le Machine learning (ML), dont le fournisseur prévoit l’évolution vers du Swarm learning.
S’inspirant de la biologie, et s’appuyant sur une blockchain, le Swarm learning consiste en quelque sorte à du ML décentralisé : les données ne sont pas déplacées, elles restent en bordure de réseau (edge). Elles ne sont donc pas partagées, seuls les modèles d’IA le sont : « c’est un fonctionnement que nous avons déjà mis en œuvre avec l’échange d’informations entre professionnels de santé sur les radios des poumons », illustre Antonio Neri.