Workspace : Google sort sa carte « IA générative » anti-Office et ChatGPT

Gmail, Docs, Slides, Meet et le tableur de Google vont tous bénéficier de fonctionnalités « génératives ». Mais pas question de se précipiter pour sortir un produit qui ne serait pas mûr, insiste le concurrent de Microsoft Office avec Workspace.

La chose n’est pas nouvelle. Google avait déjà mis de l’Intelligence artificielle dans ses outils collaboratifs (la messagerie Gmail et sa suite bureautique Workspace) depuis plusieurs années. Mais ces fonctionnalités n’étaient pas forcément présentées sous cet angle « technique ». Aujourd’hui, Google annonce au contraire plusieurs nouveautés en évoquant la « machinerie ».

L’explosion de la popularité de ChatGPT – qui devient un sujet de discussion grand public jusque dans les dîners de famille – a en effet changé la donne. L’intelligence artificielle, et particulièrement « l’IA générative », est devenue un angle porteur, pour Google comme pour ses concurrents (à commencer par Microsoft qui a investi dans OpenAI, le créateur de ChatGPT).

« Dans notre suite de productivité, l’IA aide déjà à gagner du temps avec Smart Compose [N.D.R. : suggestion à la volée lors de la frappe] et avec Smart Reply [N.D.R. : proposition de réponses rapides à un mail], à générer des résumés pour Docs, à avoir l’air plus professionnel lors des réunions et à se protéger contre les logiciels malveillants et les attaques d’hameçonnage », rappelle Johanna Voolich Wright, VP Product de Google Workspace avant de présenter la nouveauté du jour.

L’IA générative dans le collaboratif : les cas d’usages

Quelle nouveauté ? Google a déployé auprès de « testeurs de confiance » un premier ensemble de fonctionnalités à base d’IA générative dans Docs et Gmail.

Photo de Johanna Voolich WrightJohanna Voolich Wright,
VP Product de Google Workspace

 Parmi les usages concrets, cette IA générative maison – et concurrente de ChatGPT – pourra rédiger un texte, répondre à un message, résumer une conversation, classer par ordre de priorité les mails, ou produire une trame pour un document dans Docs.

« Il est parfois difficile de trouver le bon style. Peut-être postulez-vous un nouvel emploi ou écrivez-vous à un nouveau fournisseur et devez-vous adopter un ton plus formel dans votre e-mail », illustre Johanna Voolich Wright. « Ou encore, vous avez noté des points sur votre téléphone lors d’une réunion et vous souhaitez les transformer en vrai résumé à partager avec votre équipe ». Dans ces cas l’IA générative peut aider à réécrire, assure-t-elle.

Cette forme d’IA pourra également générer des slides, avec des images ou avec une vidéo, le tout généré à partir d’un texte et d’une simple description (sur le principe de Slides AI).

Autre option promise : la création de formules dans Spreadsheet (sur le principe d’Excel Formula Bot). Ou encore la prise de note automatique dans les réunions en visio avec Meet (sur le principe de Supernormal).

Ces quelques exemples ne sont que les premiers d’une longue liste à venir, promet Google.

Prudence est mère de toutes les vertus

Google se montre néanmoins prudent, et lance en creux des pics à son attelage concurrent Microsoft/OpenAI. Ces fonctionnalités n’ont pas encore de date de sortie.

Prendre son temps et ne pas se précipiter avant de lancer un outil mature est une nécessité, estime Johanna Voolich Wright.

« L’élaboration de fonctionnalités d’IA générative impose une grande prudence, une expérimentation réfléchie et de nombreuses itérations. »
Johanna Voolich WrightVP Product de Google Workspace

« Nous savons, grâce à notre longue expérience en matière d’IA […], que l’élaboration de ce type de fonctionnalités impose de grandes précautions, une expérimentation réfléchie et de nombreuses itérations en s’appuyant sur les retours des utilisateurs », insiste-t-elle. « C’est ce que nous faisons en mettant en place des garde-fous contre les abus, en protégeant la confidentialité des données et en respectant les contrôles des clients en matière de gouvernance ».

Google souligne ensuite que dans sa vision, l’IA générative n’est pas magique. Elle ne remplace pas l’humain, mais le complète. « Parfois, l’IA se trompe, parfois elle vous ravit avec quelque chose de décalé, et souvent elle a besoin d’être encadrée », résume la VP.

Une déclaration qui prend plus de sens quand on se souvient que ChatGPT a suscité un émerveillement, puis des critiques sévères à cause de certains résultats détournés ou erronés.

« Une étape importante pour Workspace » (Forrester)

« Le lancement par Google de l’aperçu de ses offres d’IA générative est une étape importante dans l’avancement de la plateforme Vertex [N.D.R. : qui regroupe les services PaaS d’IA générative de GCP] ainsi que pour l’ensemble de sa suite de productivité », estime Rowan Curran, de Forrester Research.

Photo de Rowan Curran ForresterRowan Curran (Forrester)

Pour lui, ces fonctionnalités « alignent Google sur les demandes émergentes des entreprises » – des entreprises qui voudront à la fois construire avec leurs propres modèles, et exploiter les capacités intégrées dans les applications existantes.

« Le marché des plateformes d’IA/ML évolue rapidement vers l’adoption de capacités d’IA générative et […] Google a la possibilité d’itérer rapidement sur les capacités des applications Workspace en raison de leur nature “cloud-first” ».

De fait, et plus largement que le seul collaboratif, l’IA générative semble gagner rapidement les applications métiers. Salesforce, Microsoft (Dynamics), Hubspot ou encore Pegasystems ont tous annoncé l’intégration de ce type de fonctionnalités dans leurs outils.

Pour approfondir sur Outils collaboratifs (messagerie, visio, communication unifiée)

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