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L’IA générative ne séduit pas les dirigeants (étude)

Selon un sondage Ekimetrics/Opinionway, les entreprises françaises n’ont plus de défiance envers l’IA en général. Mais l’IA générative semble plus leur poser question que les attirer. Trois freins expliqueraient cette prudence qui fait que 15 % seulement envisageraient d’utiliser cette technologie.

C’est ce qu’on appelle un contre-pied. Le spécialiste français de la data science, Ekimetrics, a sondé plusieurs centaines de dirigeants d’entreprises de plus de 250 employés sur l’IA générative. Le verdict tranche avec le bruit médiatique autour de ChatGPT, OpenAI et autre Bard. Les dirigeants ne sont que 6 % à considérer que l’IA générative va permettre d’augmenter leurs gains de productivité, et 4 % à juger qu’elle permettra d’accélérer la montée en compétence de leurs collaborateurs.

Plus qu’une appréhension, il s’agit plutôt d’une prudence puisque les deux tiers des entreprises disent « ne pas avoir d’avis sur le sujet pour le moment ».

83 % des entreprises n’envisageraient pas d’utiliser l’IA générative.

Conséquence directe, 83 % des entreprises sondées n’envisageraient pas d’utiliser l’IA générative (contre 15 % qui le font déjà ou qui envisagent de le faire). Certains y verront un conservatisme coupable, d’autres souligneront qu’il est fort possible que ces entreprises l’utilisent quand même « à la Monsieur Jourdain » (dans des outils métiers où ce type d’algorithme est infusé). D’autres enfin, y verront une prudence pour ne pas créer de dépendance stratégique et technologique.

Ekimetrics (et Opinionway avec qui il a réalisé l’étude) identifie trois principaux freins aux déploiements l’IA générative : les dirigeants veulent davantage d’informations sur son fonctionnement (20 %), ils veulent des garanties sur la protection de leurs données personnelles (14 %) et qu’on leur montre des cas d’usages avec de réels ROI (10 %).

L’émergence d’acteurs européens aux modèles économiques et technologiques très différents comme LightOn ou l’Allemand Aleph Alpha pourraient lever les deux premiers freins.

L’IA en général séduit

Le paradoxe est que dans le même temps les organisations françaises disent ne plus avoir de défiance envers l’IA en général… même chez ceux qui ne l’utilisent pas (60 % des sondés tout de même).

« Ces derniers justifient leur refus par une inadéquation de la technologie avec les enjeux de leur entreprise (64 %), un manque de compétences en interne (46 %) ou une absence de consensus au sein de l’équipe de direction quant à son utilisation (24 %) » liste Ekimetrics, mais qui insiste sur le fait que « cette distance avec l’IA ne traduit pas une défiance. Seuls 18 % ne croient pas que l’IA puisse avoir un impact business significatif à court terme ».

À noter toutefois que 7 % des patrons qui n’utilisent pas l’IA l’ont déjà utilisée et sont échaudés par un échec – un taux qui atteint 11 % pour les dirigeants d’entreprises de 250 à 499 salariés.

L’étude Opinionway pour Ekimetrics a été réalisée auprès d’un échantillon de 314 dirigeants d’entreprise, représentatif des sociétés de 250 salariés et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de taille d’entreprise et de secteur d’activité.

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