L’IA générative séduit les dirigeants, mais son empreinte écologique les questionne
Une étude de NTT Data montre un optimisme des entreprises envers la GenAI avec des investissements en hausse et une recherche active des meilleurs cas d’usage. Mais l’empreinte de la technologie ne laisse pas indifférents les dirigeants – à qui NTT DATA donne des pistes pour mener leurs projets en intégrant cette dimension.
C’est ce qu’on appelle une dissonance cognitive. Les entreprises investissent massivement dans l’intelligence artificielle générative, mais elles anticipent que leurs ambitions entreront en conflit avec leurs objectifs de durabilité.
C’est ce qui ressort d’un rapport réalisé par NTT DATA. « 75 % des décideurs voient un conflit entre GenAI et durabilité », relève le spécialiste des infrastructures et des services informatiques.
L’empreinte de l’IA générative, un sujet qui monte
Les études se multiplient sur le sujet. L’IA générative consomme énormément de ressources (énergie, eau, etc.).
« Quand bien même seriez-vous le plus climatosceptique du monde, il vous faudrait prendre en compte [ce facteur] parce qu’il y a une relation très linéaire avec le coût », insistait dans nos colonnes André Brunetière, chief product & innovation officer de Cegid. « Donc forcément, par effet rebond, si on s’intéresse au coût, on s’intéresse à l’empreinte carbone ».
« Dans les proportions pour lesquelles la GenAI pose la question de la consommation énergétique, les LLMs [N.D.R. grands modèles de langage] sont nouveaux », rappelait également Jean-Baptiste Bouzige, CEO et co-fondateur du cabinet de conseil Ekimetrics.
Pour NTT DATA, la prise de conscience des enjeux RSE se fait donc aussi sentir du côté des entreprises (ou en tout cas des trois quarts d’entre elles). Un mouvement qui, d’après NTT DATA, devrait prendre de l’ampleur sur les cinq prochaines années.
En route vers la GenAI frugale
Peut-être pas chez Donald Trump, mais ailleurs, les choses commencent déjà à bouger concrètement. 47 % des décideurs affirment par exemple disposer d’objectifs clairs et mesurables pour réduire l’impact environnemental de leurs solutions GenAI.
« Seulement 47 % » ; regrette cependant NTT DATA.
91 % des entreprises exigent que leurs fournisseurs de GenAI aient des références en matière de développement durable.
Plus de 8 répondants sur 10 estiment également qu’il est très important que les directions fournissent des directives sur l’équilibre entre l’usage (« l’innovation ») et la responsabilité. Il est en effet facile de se laisser griser par des outils comme ChatGPT.
Deux autres chiffres encore plus élevés traduisent bien cette évolution vers une IA plus frugale.
91 % des entreprises exigeraient que leurs nouveaux fournisseurs de GenAI aient des références en matière de développement durable. Et 9 décideurs sur 10 disent avoir déjà mis en œuvre des pratiques pour réduire les besoins de stockage et de calculs pour cette technologie.
« La GenAI peut contribuer à la mise en place de pratiques plus durables en améliorant la productivité et en réduisant les coûts, tandis que l’utilisation efficace des ressources et la rationalisation des processus peuvent réduire les déchets. Toutefois, aucune organisation ne devrait se lancer dans une initiative de GenAI sans avoir au préalable défini les bases. », résume David Pereira, responsable de la Data et de l’IA chez NTT DATA.
Des entreprises optimistes
Parmi les autres enseignements de l’étude, on notera que près de deux tiers des dirigeants voient la GenAI comme une évolution « révolutionnaire qui change la donne » (et seulement 1 % pensent qu’il y a un effet de mode).
Par ailleurs 90 % des entreprises seraient en train d’étudier les opportunités en interne, avec à la clef une hausse de leurs investissements dans la technologie.
« Deux entreprises sur trois reconnaissent que leurs employés n’ont pas les compétences pour travailler avec la GenAI. »
NTT DATA
L’optimisme est donc là. Mais des défis demeurent, constate NTT DATA.
Pour les relever, créer une équipe dédiée serait un élément clef de succès afin de passer à l’échelle. « Les entreprises qui se sont dotées d’équipe [de ce type] sont presque trois fois plus susceptibles d’être très satisfaites de leurs actions en matière de GenAI », assure NTT DATA.
La qualité des données (encore et toujours) et la formation des équipes sont deux autres leviers majeurs. Or « deux entreprises sur trois reconnaissent que leurs employés n’ont pas les compétences nécessaires pour travailler avec la GenAI. Et près de la moitié d’entre elles prévoient de former leurs collaborateurs pour en favoriser l’adoption », souligne l’étude.
Enfin 8 dirigeants sur 10 considèrent que les réglementations sur l’IA « ne sont pas claires ». Ce qui ralentirait les initiatives et les investissements.
Les 14 bons conseils de NTT DATA pour mener à bien un projet d’IA générative
Commencez par des projets ciblés puis évoluez en fonction des résultats.
Alignez votre stratégie IA avec votre business plan.
Effectuez des tests internes avant de passer à l’échelle.
Travaillez, le cas échéant, avec un partenaire.
Nettoyez vos données pour qu’elles soient de qualité, diverses et propres. Et modernisez votre infrastructure de données.
Faites évoluer en continu vos modèles et vos stratégies (compte tenu des progrès rapides de la technologie).
Mettez en place une équipe d’experts pour la mise en place des actions.
Mettez en place un comité éthique dédié à la responsabilité de l’IA générative.
Formez vos collaborateurs, y compris sur l’utilisation éthique de l’IA générative.
Maintenez toujours une supervision humaine.
Assurez-vous que les stratégies d’IA générative et de cybersécurité sont alignées.
Prenez en compte la durabilité (pour votre RSE et pour vos coûts).
Tenez-vous à jour des réglementations en matière d’IA.
Évaluez le ROI de vos projets avec des KPIs.
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