Dynatrace a lancé cette semaine un nouveau package d’observabilité pour les développeurs et prévoit de déployer le débogage en direct du code en production pour concurrencer un outil en avant-première de son rival Datadog.
Le nouveau package Observability for Developers de Dynatrace comprend des tableaux de bord et d’autres outils communs, tels que les snapshots, les exceptions et le profilage, ainsi que des intégrations avec le portail libre-service pour développeurs Backstage et les IDE. Une prochaine version du produit inclura le dernier traçage distribué de Dynatrace basé sur son back-end Grail. Celui-ci corrèle automatiquement les traces avec les données de log. Enfin, dans les 90 jours, Dynatrace livrera un Live Debugger dans le cadre du package développeur, basé sur l’acquisition de la startup Rookout en 2023.
Live Debugger a été présenté lors de la conférence des utilisateurs Perform de cette semaine, sous les applaudissements de l’auditoire, au cours d’une présentation de Bernd Greifeneder, fondateur et directeur technique de Dynatrace.
« Il fixe des points d’arrêt non perturbateurs [dans la production] afin que les développeurs puissent parcourir le code ligne par ligne pour examiner ce qui se passe réellement », a déclaré Bernd Greifeneder. « Sans avoir à rebondir sur un serveur, sans avoir à interrompre un processus de production en cours ».
Dynatrace s’aligne sur Datadog
Un analyste de l’industrie a tout de suite pensé à la concurrence avec Datadog lorsqu’il a vu les nouvelles concernant Dynatrace Live Debugger et Observability for Developers. Datadog a introduit un Live Debugger en préversion en juin 2024. Il utilisera également l’IA pour générer des tests au sein des IDE des développeurs.
« Le libre-service pour les développeurs n’est pas une merveille technologique, mais il permet à [Dynatrace] de s’imposer et de concurrencer Datadog », affirme Andy Thurai, analyste chez Constellation Research. « Et ils affirment que le temps de dépannage peut être réduit de 40 % sans code supplémentaire. Il n’y a rien d’autre à faire ».
Andy Thurai ajoute que Datadog a acquis une forte notoriété auprès des développeurs.
« Ils ont comblé de nombreuses lacunes [au fil des ans], ils sont très conviviaux pour les développeurs et leur équipe de vente a été très agressive », signale-t-il. « Les concurrents perdent des comptes au profit de ces derniers ».
La feuille de route d’Observability for Developers comprend également une nouvelle application : Error Inspector. Elle permet de dépanner les applications web frontales, selon la présentation de Bernd Greifeneder. Le CTO n’a pas expliqué en détail en quoi cette application diffère des fonctions de détection d’erreurs existantes de Dynatrace.
Andy Thurai et un autre analyste présent à la conférence Perform, Rob Strechay de TheCube Research, ont noté que Dynatrace n’a pas fait de démonstrations en direct de Live Debugger ou d’autres produits nouvellement annoncés sur la scène du keynote. Ils soulignent que les produits de débogage en direct devront faire leurs preuves dans des environnements réels.
Néanmoins, « en supposant que le nouveau Live Debugger fonctionne comme il est censé le faire, il s’agit d’une aide considérable pour le développeur d’applications, qui sont distribuées, sur site, à la périphérie et construites sur différentes plateformes et clouds », estime Rob Strechay.
En compétition pour conquérir les développeurs
Les développeurs de Mitchells & Butlers PLC, un client de Dynatrace, une chaîne de bars et de restaurants au Royaume-Uni, ont déjà eu accès aux outils d’observabilité de Dynatrace. Ils accueilleront favorablement Live Debugger et les nouveaux tableaux de bord, selon Mark Forrester, responsable de la préparation numérique de l’entreprise.
« Nous avons plusieurs fournisseurs impliqués dans la livraison [de logiciels]. Donc être en mesure de comprendre la cause profonde [des problèmes], potentiellement [jusqu’à] la ligne de code serait très utile », déclare Mark Forrester lors d’une interview à la suite d’une session de discussion à Perform. « Les développeurs d’applications traversent actuellement une… transformation [pour passer des produits tiers aux applications développées en interne], donc [ils] sont évidemment impatients de voir les informations que nous extrayons de Dynatrace ».
Certains participants clients de Dynatrace adoptent une approche « attentiste » avec Live Debugger.
« J’ai besoin de le voir en action pour vraiment croire qu’il va apporter de la valeur. »
Un responsable de l’architecture d’entreprise d’une société souhaitant rester anonyme
« J’ai besoin de le voir en action pour vraiment croire qu’il va apporter de la valeur », lance un responsable senior de l’architecture d’entreprise d’une société de services financiers numériques. Il a demandé l’anonymat en raison de la politique de l’entreprise lui interdisant de parler à la presse. « C’est l’une de ces [choses] pour lesquelles je pense qu’en cas de besoin, cela peut être vraiment utile. Sinon, il reste sur une étagère ».
Un autre client de Dynatrace avait des scrupules quant aux risques de sécurité potentiels liés au débogage en direct.
« Live Debugger est une bonne chose, mais cela me fait un peu peur en production, car [je crains qu’il] crée une faille de sécurité », avance Jeff Scelza, ingénieur en fiabilité du site chez Credit Acceptance, une société de services financiers basée à Southfield, dans le Michigan. « Mais pour les tests et l’assurance qualité, il pourrait être associé aux événements SDLC [Software Development Lifecycle] de Dynatrace basés sur OpenTelemetry ».
Un responsable de Dynatrace a souligné que Live Debugger n’introduit pas de vulnérabilités de sécurité.
« Nous avons acquis une société israélienne appelée Rookout il y a deux ans [comme base de Live Debugger], et je pense que l’un de leurs premiers clients a été le gouvernement israélien », avance Andreas Grabner, développeur advocate (reponsable des relations développeurs) et membre de la stratégie technologique chez Dynatrace, dans une interview. « Je suis presque sûr que si nous parvenons à intégrer le gouvernement israélien, nous ferons probablement du bon travail [en matière de sécurité] ».
En attendant, Jeff Scelza se dit plus satisfait de Dynatrace que d’autres outils qu’il a utilisés dans ses emplois précédents. Il explique en partie son avis par l’instrumentation automatique avec OneAgent qui ne nécessite pas de collecteurs de données de surveillance distincts pour les différents langages d’application, ainsi que de SDLC Events, dont il a été l’un des primo-adoptants.
Jeff Scelza ajoute qu’il a également été impressionné par les récentes améliorations apportées à Dynatrace Davis AI CoPilot. Certains développeurs de son entreprise l’ont testé plus tôt cette année après sa disponibilité générale en octobre.
« Depuis que nous l’avons activé [en septembre], il est capable de répondre à des requêtes plus [complexes] », assure-t-il. « De nombreux développeurs, lorsque je leur montre ce service lors de mes présentations au sein de l’entreprise, me demandent : “Comment puis-je y accéder ?” ».
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