Cet article fait partie de notre guide: DSI : à quoi faut-il s’attendre pour 2017 ?

Les DSI doivent trouver leur place dans les projets liés à la donnée

Si les projets de transformation numérique associés à la donnée sont désormais stratégiques, les DSI n’en sont plus le premier moteur. Un glissement vers la DG et les métiers.

Dans un monde où la donnée occupe un rang de haut niveau dans la transformation numérique des entreprises, le DSI n’est plus « incontournable ». C’est une des conclusions majeures qu’il fallait retenir d’une étude publiée par le cabinet d’analystes Pierre Audoin Consultants (Groupe CXP), pour le compte de Qlik.

Si en effet, la grande majorité (98%) des répondants (129 au total, DSI, responsables BI, data scientists, CDO) s’accordent sur l’importance capitale de la donnée dans la transition de leur modèle vers le numérique, il apparaît en effet que dans ce contexte la DSI n’apparaît pas nécessairement comme le moteur premier. Comme si les directeurs essuyaient les plâtres de projets de BI au long court qui n’ont finalement pas donné satisfaction aux métiers, rappelle en substance Olivier Rafal, consultant principal chez PAC. Pour lui, « il n’est plus possible d’avoir des cycles en V » dans cette typologie de projets structurants. 

Si certes pour 41% des répondants, la DSI reste un partenaire privilégié pour les directions métiers, 34% la considèrent comme « un partenaire potentiel mais pas obligatoire » dans les projets de BI dans l’entreprise.

Montée en puissance de la DG, des utilisateurs plus autonomes 

Comme un effet de levier, cette implication en baisse de DSI est liée aussi au fait que les projets de BI et d’analytique, du fait de leur place dans la transformation numérique, sont aujourd’hui transverses pour l’entreprise. Logique donc que la direction générale soit l’un des moteurs principaux de ce type de projets. Selon les chiffres de PAC, la DG est dans 51% à l’origine des projets, contre 39% pour la DSI et 33% pour les métiers. En revanche, la DSI sert davantage de fonctions de support : elle est à 65% responsable du projet, contre 41% pour les métiers. « La  DSI peut alors devenir un facilitateur, qui met les données à disposition des métiers », précise PAC dans son étude.

Autre explication, les utilisateurs – les métiers donc – sont désormais plus matures face aux outils de BI et ont gagné en autonomie, note Olivier Rafal. « Cela va jusqu’à l’organisation de la données. Le partage de données permet aussi d’en améliorer sa qualité », ajoute-t-il. Si les métiers s’approprient facilement ces outils, et sont demandeurs d’un mode de consommation de la BI en libre-service (ce que Qlik propose notamment), c’est aussi parce qu’ils sont de plus en plus impliqués dans la gouvernance des données. L’étude révèle que cette gouvernance est encore centralisée par la DSI dans 38% des cas. Mais PAC constate un glissement progressif vers les métiers : dans 16% des cas les directions métier assurent la gouvernance des données et pour 22% celle-ci est partagée avec la DSI. 

Logique alors que  les projets visant à accroitre l’autonomie des utilisateurs face à la donnée soient au cœur des investissements pour 2016.

Alors, les entreprises s’adaptent, explique encore Olivier Rafal, avec l’apparition de nouveaux profils. Et avec, « une évolution dans la définition des responsabilités autour de la donnée ».  Si le chef de projet décisionnel est encore le guide spirituel de la donnée dans les entreprises des répondants (42% en place, 26% en cours de recrutement), le rôle de Chief Data Officer (CDO) « prend de plus en plus de place et se développe ». Avec « une responsabilité plus importante, compte tenu des multiples sujets à traiter autour de la donnée », constate PAC.

Si les profils se précisent, « il existe encore des flottements dans l’organisation et les rôles », constate enfin l’analyste. Par exemple, les rôles de CDO et de data scientists sont encore dilués dans plusieurs directions, la DG, la DSI ou encore la direction du digital.

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