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Avere accueille Google à son capital

Après son virage vers le cloud, le spécialiste de l'accélération NAS vient de procéder à une nouvelle levée de fonds de 14M$. Et il accueille un nouvel actionnaire dans son tour de table : le géant du cloud Google.

Avere Systems vient d’annoncer une levée de fonds de 14 M$ marquée par l’entrée au capital de la firme de Google. Cette opération porte à 97 M$ le total des fonds recueillis à ce jour par la société.

Avere Systems est le fruit de l’imagination de Ron Bianchini, l’ancien patron de Spinnaker Networks, une société rachetée par NetApp et dont la technologie a servi de base à la version cluster d’Ontap.

Fondé en 2008, Avere Systems s’est à l’origine fait connaître pour ses appliances d’accélération NAS de la série FXT. Ces appliances de stockage NAS 100 % Flash en mode scale-out s’installent en frontal de baies de disques traditionnelles et permettent de doper de façon drastique leurs performances, en jouant le rôle de cache en lecture et en écriture.

Progressivement, Avere a enrichi son offre en ajoutant des capacités avancées à son OS de stockage dont des fonctions de « global namespace » et des capacités de clonage ou de réplication transparente de contenus.

Un virage progressif vers le cloud

Historiquement concentré sur l’accélération de NAS, Avere Systems a pris un virage intéressant vers le cloud en 2014 en permettant à ses appliances de fonctionner en frontal de systèmes de stockage objet dans le cloud ou “ on premises ”. « Le lancement de la version 4.0 d’AOS a été un grand changement pour nous », explique à ce propos Bianchini. « Le retour des clients était que le stockage NAS était encore trop cher pour certains de leurs usage. La version 4.0 nous a permis de fonctionner en frontal de systèmes de stockage objet ». Il note à ce propos que ce support de l’objet lui a ironiquement simplifié la vie : lorsque l’on opère comme un cache en write-back vers un NAS, les choses sont difficiles, car on accepte les écriture localement et ensuite on les répercute vers le filer. Il faut donc maintenir en permanence une correspondance entre notre espace de nommage et l’espace de nommage du NAS. Lorsque nous utilisons un stockage objet en back-end, nous n’avons à gérer que notre namespace ». Selon Bianchini, le choix d’une technologie ou d’une autre n’a aucun impact, pas plus que l’emplacement du stockage : « Nous avons mené un test SPEC avec en back-end une baie NetApp locale, une baie NetApp distante et avec un bucket Amazon S3. Dans les 3 cas les performances délivrées par nos appliances ont été les mêmes ». 

Plus récemment, la firme a également développé une version 100 % logicielle de sa technologie capable de fonctionner dans les clouds de Google, Amazon et Microsoft. Cette version virtuelle des appliances FXT permet non seulement d’accélérer la performance du stockage cloud, mais elle permet aussi à une application cloud de se connecter à avec un niveau de performances élevé à un stockage on-premises (NAS ou objet).

Comme l’explique Bianchini, ce scénario satisfait un besoin opposé à celui des entreprises cherchant à utiliser le stockage cloud pour réduire leurs coûts. Dans ce cas, il s’agit en effet de répondre aux exigences d’entreprises qui souhaitent conserver leurs données dans leurs datacenters, mais qui veulent bénéficier de l’agilité et des coûts abordables des services de machines virtuelles dans le nuage.

 « Nous avons un un client financier qui a ses données sur un cluster Isilon “ on premises ”. et qui fait de l’analyse de risque dans son datacenter avec 20 000 cœurs processeurs. Les jours de forte volatilité, ils étendent leur capacité de calcul en instanciant jusqu’à 60 000 cœurs additionnels dans le cloud. Ils s’appuient sur nos passerelles virtuelles pour se connecter depuis le cloud à leur stockage NAS local. Le point intéressant est que c’est transparent : les cœurs dans le nuage fonctionnent à 99 % de la performance des cœurs locaux ».

Des intérêts communs avec Google

Il n’est donc guère étonnant que Google se soit intéressé de près aux technologies d’Avere. Tout d’abord, les passerelles physiques Avere déployées on-premises permettent aux entreprises de consommer plus de stockage dans le cloud de Google en rendant transparent l’accès à ces ressources d’un point de vue performance.

Ensuite, les appliances virtuelles de la firme permettent aux entreprises de venir consommer des ressources de compute dans Google Compute Engine, sans avoir à déplacer leurs données de leurs datacenters.

Bianchini confirme d’ailleurs que la collaboration entre les deux firmes a vraiment commencé en 2015 lorsqu’Avere a rendu disponibles ses appliances virtuelles vFXT sur le cloud de Google. « Du fait de notre focus commun sur le marché des entreprises, nous avons rencontré un grand succès ensemble, à tel point que Google nous a nommé “Cloud Technology Partner” de l’année 2016. Cela a scellé notre collaboration et explique leur investissement ».

Selon Bianchini, l’activité cloud d’Avere progresse actuellement à un rythme proche de 100 %, tandis que son activité historique « on-premises » est sur un rythme de croissance de l’ordre de 30 à 40 % par an. La firme entend continuer à s’appuyer sur ces deux piliers et note que la récente levée de fonds était son dernier tour de financement « le décollage de notre activité cloud devrait nous permettre d’arriver à l’équilibre financier en 2018 », affirme le CEO. Notons pour terminer que la firme compte désormais parmi ses actionnaires les fonds Menlo Ventures, Norwest Venture Partners, Lightspeed Venture Partners, Tenaya Capital ainsi que Western Digital Technologies et Google.

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