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Augmentation des licences vSphere Entreprise : ce que ça change

VMware a annoncé une augmentation de ses prix de licences pour Vsphere Entreprise et vSOM, laissant quelque peu les entreprises de taille intermédiaire sur le bord de la route.

Le nouvel exercice se profilant, nombre d’entreprises risquent de ne pas avoir budgétisé les changements de licences vSphere annoncé par VMware en février dernier. En fait, lorsque j’explique ces modifications à mes clients, 90% n’ont pas connaissance des véritables changements.

En février 2016, VMware a annoncé la fin de la disponibilité (End of Availibility – EoA) de vSphere Entreprise, vSphere avec Operations Management (vSOM) Standard et vSOM Enterprise. La date effective de ces modifications a été fixée au 30 juin 2016. Toutefois, même si ces licences ne seront plus commercialisées après juin, le support de ces produits sera assuré jusqu’en mars 2020 – ce qui correspond à la fin du support de vSphere 6.

A cela s’ajoute le fait que VMware a annoncé une modification de sa grille tarifaire (effective le 1 avril 2016) pour vSOM Enterprise Plus de 4 245 $ par CPU à 4 395 $ par CPU et pour vCenter Server Standard, de 4 995$ par instance à 5 995$ par instance.

Ce que ces modifications de licencing changent pour les utilisateurs

VMware affirme avoir aligné le nouveau pricing et le nouveau packaging sur ce qu’il considère être les cas d’usage les plus courants :

  • vSphere Standard : consolidation de service et continuité d’activité ;
  • vSphere Entreprise Plus : gestion des ressources, amélioration de la performance et disponibilité des applications  ;
  • vSOM Enterprise Plus : optimisation des datacenters, automatisation et administration cohérente via de l’analyse prédictive.

VMware justifie cette hausse de prix en mettant en avant le fait que désormais, vSOM Enterprise Plus comporte des améliorations en matière de placement de workloads. De son côté, vCenter Server Standard inclut 25 licences Open Systems Interconnection pour vRealize Log Insight.

En plus de ces annonces autour des licences, VMware propose des promotions aux clients détenteurs d’un support valide, leur proposant de mettre à jour leur licence EoA, avec un rabais de 50%.

Parmi les nouveautés clés, vSphere Standard est désormais livré avec vStorage APIs for Array Integration (VAAI), qui jusqu’alors était associé à  l’édition Enterprise. J’ai cru comprendre que vSphere Enterprise  était une édition plutôt prisée par les entreprises de taille moyenne. Ces clients achètent principalement des licences vSphere Enterprise pour les fonctions Distributed Resource Scheduler (DRS) et VAAI car ils estiment Enterprise Plus trop chère pour eux. De plus, ils n’auraient jamais à utiliser de fonctionnalités avancées comme Distributed vSwitch ou Auto Deploy.

Il est donc surprenant que VMware stoppe les éditions Enterprise et force les clients à soit conserver leur Standard Edition – sans DRS – ou soit à acheter la plus couteuse édition Enterprise Plus. Les  clients sont donc furieux d’avoir à acheter des licences d’Entreprise Plus, uniquement pour disposer de DRS.

La décision de VMware de stopper les éditions Standard et Enterprise de vSOM semble également étrange, au regard du fait que le groupe considère Operations Management comme clé pour l’entreprise et le destine seulement pour les clients de clients de vSphere Enterprise Plus. Alors qu’en fait, la hausse du prix va justement limiter les clients potentiellement acheteur. A mon avis, cela envoie un mauvais message : celui que les clients disposant d’environnement réduit ne doivent pas se préoccuper des outils de gestion et de monitoring proactifs.

Hausse des coûts

VMware a aussi indiqué que les clients pouvaient toujours acheter l’édition standard de vRealize Operations sous la forme de produit autonome associé à vSphere Standard. Toutefois, les économies d’échelle obtenues avec le modèle de licence au CPU n’est plus applicable. A première vue, il semble plus coûteux d’acheter une licence de vSphere et vRealize Operations que d’utiliser les vieilles licences de vSOM. Par exemple, selon la grille tarifaire publiée ce mois-ci, le coût d’un hôte – 2 CPU – et de 25 VM et d’une année de support coutera désormais 40% de plus en mode licence séparée que si acheté dans le cadre d’une licence vSOM. Cela est même plus onéreux si vous disposez de 25 à 50 VM sur un seul hôte, car vous aurez alors à acheter deux packs de 25 VM – ce qui pourrait être 200% plus cher.

A mon avis, VMware a fait une grosse erreur en ôtant la possibilité aux clients entrée de gamme de vSphere d’accéder à un système de monitoring dédié, les forçant à investir dans une licence séparée de vRealize Opération. VMware devrait faire renaître la licence « Foundation » lancée avec vCenter Operation Manager 5.6, mais stoppée avec vRealize Ops 6.0. Cette licence gratuite d’Operations Manager propose des possibilités de monitoring de performance et d’état de santé d’une infrastructure vSphere.

Les clients avec des SKU  en fin de vie se plaignent déjà. A cause des coûts supplémentaires, ils ne veulent pas migrer. Mais à partir de juillet, ils devront acheter  plusieurs licences pour leurs nouveaux hôtes ESXi s’ils souhaitent étendre leur environnement VMware.

Si certes vous pouvez disposer d’un environnement mixe,  où cohabitent différentes éditions, cela peut faire des ravages lorsque vous activez certaines fonctions, come DRS, dans un cluster. Il se peut que ces fonctions ne soient même pas disponibles à cause d’incompatibilités de licences.

Le nouvel axe de VMware

Même si je peux comprendre pourquoi VMware a stoppé l’édition Enterprise, il est difficile de savoir pourquoi le groupe oblige désormais ses clients à choisir entre un champ fonctionnel basique ou très complet. L’édition Enterprise était un bon compromis pour les ceux qui souhaitaient avoir DRS mais pas de services avancés, comme vSwitch.

 VMware semble se détourner de vSphere. Peut-être que VMware considère les flux de revenus associés sur le déclin.

Le groupe concentre son énergie sur des produits complémentaires, avec comme axes prioritaires, guider les clients vers le Software-Defined datacenter et le Cloud. Alors que le hardware devient de moins en moins important à cause des infrastructures programmables, les hyperviseurs deviennent de plus en plus une commodité. L’hyper-convergence, la virtualisation du réseau et les plateformes de gestion des clouds sont l’avenir, et VMWare tente de tirer son épingle du jeu face à la concurrence. Toutefois, il peut paraître surprenant que le groupe écarte ses clients de taille intermédiaire, au profit d’entreprises qui peuvent se permettre des éditions haut de gamme.

Traduit et adapté par la rédaction

 

 

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