Calculer la durabilité et les émissions pour le VDI et le DaaS

Bien que le VDI et le DaaS constituent tous deux des approches de virtualisation des postes de travail, leur empreinte environnementale peut différer de manière significative. Il est donc important d’apprendre à en calculer les émissions.

Le développement durable devient un sujet de plus en plus important pour les entreprises, de nombreux cadres et administrateurs cherchant à réduire leur empreinte carbone et à promouvoir une pratique respectueuse de l’environnement dans tous les processus de l’entreprise, jusqu’à la virtualisation des postes de travail.

Nous constatons également qu’il est de plus en plus courant pour les organisations d’exiger de leurs fournisseurs qu’ils fassent la démonstration de leur plan de développement durable lorsqu’ils répondent à des appels d’offres.

Alors que de plus en plus d’entreprises migrent leurs opérations vers le cloud, les préoccupations se multiplient quant à la consommation d’énergie associée au cloud public et aux centres de calcul privés. 

Il est important que les chefs d’entreprise se penchent sur le sujet crucial de la durabilité en ce qui concerne le VDI et le poste de travail en mode service (DaaS). En outre, ils devraient examiner leurs modèles de production tout en tenant compte de leur potentiel de durabilité, tant du point de vue du matériel que du logiciel.

Comprendre les émissions de la virtualisation des postes de travail

Il n’est pas inutile d’examiner quelques statistiques relatives à l’empreinte carbone afin de déterminer les principaux paramètres à mesurer dans le cadre de cette discussion.

Bien que les émissions de dioxyde de carbone (CO2) soient le principal gaz à effet de serre émis par la combustion de combustibles fossiles, la production industrielle et l’utilisation des sols, il est important de reconnaître qu’elles ne sont pas les seules à contribuer au changement climatique. D’autres gaz jouent un rôle important dans le réchauffement de la planète et sont combinés en une seule mesure connue sous le nom de CO2e, qui signifie équivalent en dioxyde de carbone.

Émissions des ordinateurs portables

Selon Circular Computing, un seul ordinateur portable peut représenter une empreinte carbone de 430 kg d’équivalent CO2 sur une période de quatre ans. En outre, selon Microsoft, l’empreinte carbone de son modèle d’ordinateur portable Studio 2 est de 601 kg d’équivalent CO2 sur trois ans d’utilisation, et de 749 kg d’équivalent CO2 si l’on tient compte d’une période de cinq ans. Il existe une liste intéressante qui donne un aperçu des différents fournisseurs et de leurs kilogrammes de CO2e pour différents ordinateurs portables.

À l’inverse, l’empreinte carbone d’un client léger peut se limiter à 70 kg CO2e sur la même période et peut même s’avérer inférieure en fonction du type de client léger et de son utilisation. En outre, les clients légers ont souvent une durée de vie plus longue et certains fournisseurs proposent des options pour réutiliser du matériel ancien avec un système d’exploitation de client léger, prolongeant ainsi la durée de vie utile de l’équipement existant.

Émissions des serveurs

Si l’on tient compte de l’infrastructure, un seul serveur physique dans un centre de calcul peut être responsable de l’émission d’environ 8 000 à 9 500 kg de CO2e sur une période de quatre ans. Selon les calculs, 85 % de ces émissions proviennent de l’utilisation, tandis que le reste est associé à la fabrication et au transport. Cela équivaut à l’empreinte carbone combinée de 15 à 20 ordinateurs portables haut de gamme sur la même période ; bien que cela ne tienne pas compte des émissions provenant d’autres composants du centre de calcul, tels que le réseau, le stockage et l’installation elle-même.

Bien entendu, l’estimation exacte des émissions de kilogrammes de CO2e pour un serveur physique dépend de nombreux facteurs tels que l’efficacité énergétique du serveur, le taux d’utilisation et le mix énergétique du centre de calcul où il se trouve.

En ce qui concerne l’utilisation du cloud public, plusieurs fournisseurs se sont engagés à devenir neutres en carbone, voire négatifs, au cours des prochaines années. Par exemple, Google Cloud a l’intention de fonctionner avec de l’énergie décarbonée d’ici 2030. De même, Microsoft Azure a annoncé son objectif de fonctionner entièrement à l’aide d’énergies renouvelables d’ici 2025 et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2030. Amazon Web Services s’est également engagé à fonctionner avec 100 % d’énergie renouvelable d’ici 2025. En outre, des recherches indiquent que l’empreinte carbone de l’informatique peut être jusqu’à 70 % inférieure, lorsque les traitements sont exécutés dans le cloud public, par rapport à un centre de calcul d’entreprise.

Google a même introduit une nouvelle fonctionnalité pour aider les professionnels de l’informatique à prendre des décisions éclairées sur la sélection de ressources informatiques respectueuses de l’environnement. Dans les sélecteurs d’emplacement de la Cloud Console, une icône de feuille verte s’affiche pour indiquer les régions ayant l’impact carbone le plus faible (figure 1).

Figure 1. Les options de sélection de région dans la Google Cloud Console montent les niveaux d'émission de CO2 de ses ressources informatiques.
Figure 1. Les options de sélection de région dans la Google Cloud Console montent les niveaux d'émission de CO2 de ses ressources informatiques.

Tous les fournisseurs de services cloud proposent également un tableau de bord des émissions, afin que chaque organisation puisse visualiser ses propres émissions.

Cas de test pour le calcul des émissions DaaS et VDI

Les offres VDI et DaaS peuvent contribuer à réduire la quantité de déchets électroniques générés par les organisations. Contrairement aux postes de travail locaux qui doivent être fréquemment remplacés, les postes de travail virtuels peuvent être facilement mis à jour et entretenus à partir d’un emplacement centralisé. Cela minimise le besoin de mises à niveau et de remplacements de matériel qui contribuent à l’accumulation de déchets électroniques. 

En outre, il est essentiel de prendre en compte le coût total de possession, lors de l’évaluation de la durabilité du VDI, même s’il peut s’avérer plus économe en énergie et générer moins de déchets électroniques. Néanmoins, le VDI peut nécessiter des ressources supplémentaires pour la gestion et la maintenance, ce qui se traduit par des coûts initiaux plus élevés.

Examinons un scénario hypothétique simplifié pour mieux comprendre le contraste. Imaginons une entreprise qui exploite un environnement VDI dans un centre de calcul, auquel les utilisateurs finaux accèdent par le biais d’ordinateurs portables. Imaginons maintenant que l’organisation envisage de passer au VDI en environnement cloud ou à un service DaaS qui utilise des clients légers pour 5 000 utilisateurs. Quelle serait la différence entre ces deux options sur une période de quatre ans ?

Cloud privé VDI avec des ordinateurs portables haut de gamme

  • Centre de calcul d’entreprise avec 48 serveurs physiques avec stockage hyperconvergé, ce qui représenterait près de 432 000 kg CO2e, fournissant du VDI avec une base de 4 vCPU et 8 GB de mémoire.
  • 5 000 utilisateurs équipés d’ordinateurs portables représenteraient près de 2 150 000 kg CO2e avec une moyenne de 430 kg CO2e par ordinateur portable.
  • Soit un total de 2 582 000 kg CO2e sur une période de quatre ans.

L’exemple fourni est trop simpliste et ne tient pas compte d’autres éléments nécessaires dans un centre de calcul privé, mais il s’agit de la meilleure estimation possible sans trop s’attarder sur des composants très variables. Ces éléments supplémentaires à prendre en compte recouvrent les composants de support intégrés et les fonctionnalités telles que la sauvegarde, l’équipement de réseau et les exigences supplémentaires en matière de stockage.

Cloud public avec clients légers

  • Microsoft Azure – 5 000 instances VDI fonctionnant avec le stockage associé – où chaque VM est proche de 170 kg CO2e avec une base de 4vCPU et 8 GB de mémoire sur une période de quatre ans, ce qui représenterait 850 000 kg CO2e.
  • 5 000 utilisateurs avec des clients légers représenteraient près de 650 000 kg de CO2e, avec une moyenne de 130 kg de CO2e par client.
  • Total de 1 500 000 kg CO2e sur une période de quatre ans.

Il est bien sûr important de noter que la région géographique dans laquelle ces traitements sont exécutés aura également un impact sur leur production de CO2e. Dans l’exemple mentionné ci-dessus, le centre de calcul Azure se trouve en Norvège.

Un autre facteur crucial à prendre en compte lorsqu’il s’agit de traitements en cloud public est la possibilité d’éteindre les ressources qui ne sont pas utilisées. Par exemple, si nous supposons que l’infrastructure VDI n’a besoin d’être disponible que 10 heures par jour, au lieu de fonctionner 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, cela peut réduire les émissions de manière significative. Dans ce cas, les émissions de carbone estimées seraient réduites à environ 350 000 kg CO2e, ce qui ramènerait le total à 1 150 000 kg CO2e.

Bien que cet exemple ne puisse pas s’appliquer à tous les scénarios parce qu’il est un peu étroit, il sert à illustrer la façon dont VDI ou DaaS sur un cloud public peut contribuer à réduire l’empreinte carbone globale d’une organisation.

Principaux enseignements sur la durabilité de la VDI et du DaaS

Bien que le VDI et le DaaS offrent tous deux certains avantages en matière de durabilité matérielle et logicielle, il existe une différence significative entre les deux modèles de production. Le VDI en mode service proposé par les principaux fournisseurs, tels que Citrix et VMware, peut supporter diverses plateformes de cloud public et privé. En revanche, le DaaS ne fonctionne souvent que sur une plateforme de cloud public, comme Microsoft Azure pour Windows 365 et Citrix DaaS, et AWS pour Amazon WorkSpaces.

Le DaaS offre des avantages indéniables du point de vue de la durabilité. Il est hautement évolutif et peut être déployé rapidement, ce qui signifie que les entreprises peuvent s’adapter rapidement à l’évolution de leurs besoins et éviter le gaspillage associé au surprovisionnement. Le DaaS permet également une allocation plus efficace des ressources, car les utilisateurs ne reçoivent que les ressources dont ils ont besoin, ce qui réduit la consommation d’énergie et le gaspillage.

Toutefois, le DaaS pose ses propres défis en matière de développement durable. Les fournisseurs de clouds publics peuvent ne pas être transparents quant à leur consommation d’énergie ou à leur approvisionnement, ce qui empêche les entreprises d’évaluer pleinement leur impact sur l’environnement. En outre, comme le DaaS est fourni via Internet, il est soumis à la consommation d’énergie associée à la transmission des données.

Un autre aspect à prendre en compte est la flexibilité du VDI avec un déploiement basé sur le cloud, qui est généralement plus polyvalent que la plupart des offres DaaS. Avec ce modèle de déploiement, les organisations peuvent opter pour de nouvelles infrastructures au fur et à mesure qu’elles sont disponibles auprès des fournisseurs de cloud. En outre, les nouveaux serveurs sont généralement plus efficaces sur le plan énergétique que les anciens, ce qui permet de réduire la consommation d’énergie et même le nombre de kilogrammes de CO2e.

Comme on peut le supposer, il n’y a pas de réponse absolue et définitive à la question de savoir quelle option est la plus durable. Le VDI et le DaaS offrent tous deux des avantages et des défis uniques lorsqu’il s’agit de promouvoir des pratiques respectueuses de l’environnement. Cependant – qu’une organisation utilise le DaaS ou le VDI –, le fait que les fournisseurs de clouds publics s’engagent à faire fonctionner leurs centres de calcul entièrement à partir d’énergies renouvelables les rend encore plus attrayants pour les organisations axées sur le développement durable.

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